
J’avais lu des extraits de ce texte dans la revue Nioques. Je suis tombée sous le charme de cette écriture si simple, si dénudée et donc – et pas « pourtant » – si profonde, si juste.
Je pourrais vous en faire des périphrases… mais je préfère vous laisser faire l’expérience de sa lecture, ce livre étant, par définition, impossible à résumer. M’enfin, allez, un bout de la pré quatrième de couv : Lancé dans le monde, « Je » découvre, rencontre, respire, aime et c’est si facile, marche, lit, regarde, habite à Vienne, écrit, parle, pense, aime et c’est si difficile, vit en colocation, traduit, écoute de la musique, fait la cuisine, roule à vélo, prend le tram, aime.
Un récit où l’on découvre toute la simple complexité d’une subjectivité qui s’énonce comme en balade ou en dissection, allant toujours plus loin dans l’ego pour en annihiler l’insupportable emphase et dessiner le squelette fragile des affects, des désirs. Un moment d’émotion et de vérité porté par une langue rythmée, évidente.

Pour l’intérieur, j’ai choisi la fonte Memento, qui me semble un bon compromis entre la linéale qu’avait utilisée l’auteur pour son manuscrit – mais dont les angles me semblaient trop coupants pour ce texte… – et les garaldes que j’emploie d’habitude. Autre originalité : le texte est ferré à gauche – pas justifié, quoi –, ce qui correspond bien à sa marche à la fois pensive et résolue. Du coup, eh bien les folios sont ferrés à gauche aussi et flottent différemment sur la page. Enfin, vous verrez ça.
