
jeudi, février 25, 2010
« … la brique, le béton, le verre, nos manières de table, nos ustensiles, nos outils, nos emplois du temps, nos rythmes… »

dimanche, février 21, 2010
mardi, février 16, 2010
« L’idée la plus insensée que jamais femme pût concevoir. C’est-à-dire, aimer. »


En attendant, vous pouvez découvrir ou relire les publications de Désordres ou encore cet entretien paru chez Boojum.
Impressions fugitives
Parfois, en rangeant la machine à écrire améliorée qui me sert d’outil, je retrouve des textes comme celui-ci, sur Impressions fugitives de Clément Rosset, écrit pour La Revue littéraire n°2. Ça me rappelle que j’ai quelques Rosset de retard...
Depuis Le Réel, traité de l’idiotie – fondateur pour bon nombre d’écrivains et d’artistes contemporains – Clément Rosset ne cesse d’interroger les figures du double comme symptôme de l’appréhension du réel, le principe de cruauté, le démon de la tautologie... À travers ce nouveau volume, ce sont les catégories de l’ombre, du reflet et de l’écho qui sont analysées en tant qu’elles constituent des « signatures » du réel, des compléments nécessaires qui en sont ses « attributs obligés ». De même que le héros de Gogol qui perd son nez part, en le recherchant frénétiquement, à la découverte de lui-même, se confrontant à étrangeté du monde extérieur, de même l’absence d’ombre, de reflet ou d’écho dans un objet esthétique (œuvre littéraire, tableau...) ne fait que mieux ressortir les lois immuables de la réalité en en révélant certains fondements sous-jacents.
Notre ombre, fidèle compagne de corps réels se mouvant dans un monde réel, peut, au gré des imaginations créatrices, se détacher du corps et s’enfuir à jamais – laissant un corps démuni, presque inexistant – ou même acquérir plus de réalité encore que le corps dont elle procède et tenter de se venger de lui1... Ainsi se dévoile la perspective inquiétante d’un monde inversé dans lequel l’obscurité – pour exploiter la polysémie du mot ombre –, ici une obscurité peuplée de doubles sadiques – prendrait le pas sur la réalité... Car l’ombre est une figure de l’esclave, une incarnation de la soumission, son émancipation jubilatoire – souvent l’ombre enfuie se déplace rapidement, avec espièglerie – pouvant être interprétée comme l’avènement débridé des désirs dans un monde normatif : « il existe en chacun de nous une espèce de désirs qui est terrible, sauvage et sans égards pour les lois. On la trouve même chez le petit nombre de ceux qui sont selon toute apparence mesurés »2. Le tout, lorsque la lumière revient, est d’être sûr de savoir reconnaître le Docteur Jekyll de Mister Hyde...
Autre forme de réflexion complémentaire, le reflet serait une sorte de versant positif de l’ombre puisque dédoublant l’objet reflété sans l’obscurcir. Sa disparition, quoiqu’en apparence moins démoniaque, s’avère en fait tout aussi funeste, le reflet envolé ou dérobé abandonnant un corps monstrueux, mutilé, voire vampire. Une éclairante analyse du mythe de Narcisse permet en outre à Clément Rosset de faire le point sur la question du dédoublement de soi et de l’introspection. Ainsi, De l’autre côté du miroir trouve t-on un monde inversé laissant parfois libre cours à la folie – dans la mesure où le monde « réel » serait empreint de sagesse...
L’écho, enfin, est le versant sonore de ces figures du dédoublement. Il possède toujours un effet de surprise car nécessitant des conditions spécifiques pour se manifester... On sursaute toujours en découvrant son écho avant de jouer avec lui ; gêne et plaisir caractérisent ce rituel de reconnaissance un peu onanique. On ne peut s’empêcher d’interpeller un écho, voire de lui poser des questions qui resteront forcément sans réponse et se répéteront ironiquement comme une allégorie de notre impuissance à maîtriser le réel, écharde métaphysique plantée au cœur de notre prétention gnoséologique. Ou comment les Impressions fugitives que sont l’ombre, le reflet, l’écho peuvent-elles, tout en constituant des outils matérialistes, être le théâtre de révélations ontologiques...
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Notes
1- Cf. « L’Ombre » de Andersen.
2- In Les Lois de Platon.
Impressions fugitives de Clément Rosset, Éditions de Minuit, coll. Paradoxe.
Photo © 6 R.M.E.
Depuis Le Réel, traité de l’idiotie – fondateur pour bon nombre d’écrivains et d’artistes contemporains – Clément Rosset ne cesse d’interroger les figures du double comme symptôme de l’appréhension du réel, le principe de cruauté, le démon de la tautologie... À travers ce nouveau volume, ce sont les catégories de l’ombre, du reflet et de l’écho qui sont analysées en tant qu’elles constituent des « signatures » du réel, des compléments nécessaires qui en sont ses « attributs obligés ». De même que le héros de Gogol qui perd son nez part, en le recherchant frénétiquement, à la découverte de lui-même, se confrontant à étrangeté du monde extérieur, de même l’absence d’ombre, de reflet ou d’écho dans un objet esthétique (œuvre littéraire, tableau...) ne fait que mieux ressortir les lois immuables de la réalité en en révélant certains fondements sous-jacents.
Notre ombre, fidèle compagne de corps réels se mouvant dans un monde réel, peut, au gré des imaginations créatrices, se détacher du corps et s’enfuir à jamais – laissant un corps démuni, presque inexistant – ou même acquérir plus de réalité encore que le corps dont elle procède et tenter de se venger de lui1... Ainsi se dévoile la perspective inquiétante d’un monde inversé dans lequel l’obscurité – pour exploiter la polysémie du mot ombre –, ici une obscurité peuplée de doubles sadiques – prendrait le pas sur la réalité... Car l’ombre est une figure de l’esclave, une incarnation de la soumission, son émancipation jubilatoire – souvent l’ombre enfuie se déplace rapidement, avec espièglerie – pouvant être interprétée comme l’avènement débridé des désirs dans un monde normatif : « il existe en chacun de nous une espèce de désirs qui est terrible, sauvage et sans égards pour les lois. On la trouve même chez le petit nombre de ceux qui sont selon toute apparence mesurés »2. Le tout, lorsque la lumière revient, est d’être sûr de savoir reconnaître le Docteur Jekyll de Mister Hyde...

L’écho, enfin, est le versant sonore de ces figures du dédoublement. Il possède toujours un effet de surprise car nécessitant des conditions spécifiques pour se manifester... On sursaute toujours en découvrant son écho avant de jouer avec lui ; gêne et plaisir caractérisent ce rituel de reconnaissance un peu onanique. On ne peut s’empêcher d’interpeller un écho, voire de lui poser des questions qui resteront forcément sans réponse et se répéteront ironiquement comme une allégorie de notre impuissance à maîtriser le réel, écharde métaphysique plantée au cœur de notre prétention gnoséologique. Ou comment les Impressions fugitives que sont l’ombre, le reflet, l’écho peuvent-elles, tout en constituant des outils matérialistes, être le théâtre de révélations ontologiques...
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Notes
1- Cf. « L’Ombre » de Andersen.
2- In Les Lois de Platon.
Impressions fugitives de Clément Rosset, Éditions de Minuit, coll. Paradoxe.
Photo © 6 R.M.E.
samedi, février 13, 2010
Atria

Si vous cliquez là, vous pourrez écouter La Poinçonneuse de Bernard Heidsieck – ce que je ne saurais trop vous conseiller.
Photo © worse things happen at sea.
vendredi, février 12, 2010
On est bien chez Pensées Classées
Des ptits instantannés de la soirée Daniel Foucard à la librairie Pensées Classées hier – chez qui on avait précédemment tourné une vidéo consacrée à CASSE. J’avais oublié la prothèse Mac qui me sert de Pola dans mon sac en début de soirée, et mon sac derrière le piano – eh oui, il y a même un piano chez Pensées Classées ! –, il manque donc Claro, Flore, Le Tampographe, Caroline, Claire, Anne, Frédéric, Ludovic, Johan, Vincent et autres Incultes, sans compter quelques panoramiques de la foule en délire, je n’en remercie pas moins tout ce beau monde chaleureusement car il y avait une certaine magie dans l’air.

Je vous incite, comme d’hab’, à passer faire un tour chez Pensées Classées, 9 rue Jacques Cœur à Bastoche, Paname – si c’est aujourd’hui, essayez de ne pas parler trop fort au libraire.

Je vous incite, comme d’hab’, à passer faire un tour chez Pensées Classées, 9 rue Jacques Cœur à Bastoche, Paname – si c’est aujourd’hui, essayez de ne pas parler trop fort au libraire.
dimanche, février 07, 2010
Anne-Laure x 2 & quelque Mille milliards

Mais revenons à Anne-Laure. J’ai toujours été impressionnée par le sérieux, la précision de son boulot et sa patience angélique. Aujourd’hui, elle est l’un des éditeurs de Questions théoriques dont je vous recommande vivement les publications. Et quand j’en ai la possibilité, j’ai parfois à nouveau la joie de travailler avec elle – qui a notamment corrigé Le Travail de rivière.

Vendredi 12 février à Montreuil :
- à 13h30 à la bibliothèque Robert Desnos (14 Boulevard Rouget de Lisle, métro 9, station Mairie de Montreuil) ;
- à 18h30 à la librairie Folies d’encre (9 Square de la Résistance, métro 9, station Croix de Chavaux).
Samedi 20 février au Bourget :
- à 17h30 à la médiathèque du Bourget (63 avenue de la Division Leclerc, bus 143, station Jean Jaurès – Division Leclerc).
Venez nombreux, plus douce sera la chute.
{Image : carte de l'Allemagne © Jochen Gerner.}