samedi, août 19, 2006

Volver



Ébauchée sur un coin de table puis perdue (sciemment abandonnée), pour être – malgré soi – rappelée, réécrite, ressentie, l’expression (et sa rage) de l’espèce d’émotion née du retour dans l’île et de son arrachement (cyclique). Un truc tripeux assez peu ragoûtant comme une odeur de pieds, une rancune, une blessure toujours ouverte, un secret. L’avion se pose et des milliers de petits fils se retissent, des tentacules exhumés s’attachent aux membres, posent des marques, disent l’appartenance qu’on refuse, grattent et interrogent, investissent les circuits, les mémoires, les circulations. Une île. Une île est une étendue de terre entourée d’eau de tous côtés. Et c’est plus que soi, que sa volonté cette espèce d’émotion absurde qui déboule comme une grosse vague déchaînée et bouscule tout. Se sentir petit point posé sur un petit point noyé dans l’océan d’un monde étranger. Fixer l’horizon et c’est tout.

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