mardi, octobre 12, 2010

les Alain

Alain Farah est en France. Il y passe quelques jours pour rencontrer des lecteurs, des amis, des libraires, de la famille, des écrivains, des journalistes. On y parle Matamore et vie du livre de part et d’autre de l’Atlantique au MOTif avec des libraires et des critiques lève-tôt (merci le MOTif, merci les lève-tôt !) ; on y boit des cafés trop chers dans des endroits surestimés mais on s’en fout car on a tellement de choses à se dire qu’on parle vraiment très très vite et en plus, Alain aime la tour Eiffel et les grands magasins alors ça va ; Alain commande un sirop de citron et apprend que cela se sert avec du Vittel tandis que pour ma part je découvre qu’il n’y a pas de sirop de citron au Québec ; alors je rétorque à Alain « Mais vous avez du sirop d’érable ! hé ! hé ! » et là, il me regarde avec un air un peu triste ; je me rappelle que quand je suis crevée/stressée/patraque, j’ai vraiment un humour tout pourri ; qu’il vaudrait mieux s’abstenir ; nous arrivons en minibus Mercedes vitres fumées à la Maison de la radio pour le Rendez-vous de France culture ; nous sommes évidemment en avance, alors nous patientons au Café des ondes, ce qui n’est pas du goût des gardes du corps ; Alain prend l’accent parisien pour leur expliquer que tout va bien se passer ; Alain imite très bien l’accent parisien ; ça fait autorité ; il m’explique qu’on lui a dit une fois que les Québécois n’avaient jamais l’air fâché ; nous tombons d’accord sur le fait que seul un coup de boule peut constituer une réponse raisonnable et aisément compréhensible à ce genre d’assertion – le coup de boule n’a pas d’accent ; nous avons tous deux une mentalité d’insulaires ; nous trinquons aux agrumes ; je vois passer des poneys rue de Boulainvilliers, au milieu des voitures, je crois que c’est la fièvre alors je n’en parle pas, puis je finis quand même par demander à Alain : « Dis, les poneys, là, tu les vois aussi ? » ; il voit les poneys ; il y a des poneys qui passent devant la Maison de la radio, slalomant tranquillement entre les voitures dont le flux est tout lent ; nous arrivons au studio 168 et voyons Laurent et Matthieu et Florence et ; l’autre invité, Pierre-Laurent Aimard joue sublimement deux pièces de Ravel et je crache deux petites larmes sur mon fauteuil rouge même si un fa grave n’est décidément pas très catholique, sur ce piano ; je pense qu’il faut changer les feutres mais je n’en dis rien, évidemment ; l’agent Mariage remplit sa mission et prononce le mot « banane » ; Alain lit et répond, aisance et talent, et soudain, je crains la rupture de stock ; nous retrouvons le minibus et les gros bras ; ils veulent manger de la viande ; ils disent de la viande rouge ; ils répètent de la viande rouge ; nous les déposons place de Clichy avec l’accent parisien ; Emmanuel nous fait des raviolis ; sans viande ; nous apprenons que, presque au même moment, Nathalie et Stéphane mangent aussi des raviolis ; la communauté des raviolis se salue à quelques centaines de kilomètres de distance en souriant, tentant de se tourner dans un sens cardinal crédible ; elle ne pourra pas se réunir aujourd’hui, mardi, pour cause de grève – j’ai peur qu’Alain reste bloqué à Marseille, je sais les TGV bondés à l’absence de politesse des gens qui les bondent ; je veux protéger mon auteur, je veux qu’il ait des oreillers moelleux, de la sole cuite à point, des poignées de main sans virus, un public attentif ; Alain regarde la grève avec étonnement et admiration ; ce soir, donc, mardi 12 octobre, Nathalie Quintane sera à la librairie L’Histoire de l’œil à Marseille pour lire/signer Tomates, son dernier livre tout juste paru aux éditions P.O.L ; je vous conseille vivement d’acheter et de lire Tomates, le dernier livre de Nathalie Quintane ; Matamore n°29 aussi, bien sûr, mais ça, c’est trop naturel ; on aurait quand même bien aimé claquer une bise marseillaise à Nathalie et Nadia et Julien et ; sauf acharnement de la technique, Alain devrait y apparaître en duplex pour lire – mais évidemment pas signer – Matamore n°29 ; nous organiserons cette prouesse technique depuis les bureaux des éditions Inculte, chez Pensées classées, qui se trouvent à deux pas du restaurant Vins des Pyrénées où se déroulera le même soir le Mille-Feuilles Inculte ; l’occasion de présenter à Alain des amis qui sont aussi des écrivains talentueux (j’ai beaucoup de chance) et aussi d’autres amis tout aussi talentueux du métier du livre (j’ai beaucoup de chance) ; on va sans doute être un peu en retard, du coup ; j’espère qu’on va nous garder des places ; jeudi 14 octobre, à 20 heures, Alain lira et signera Matamore n°29 à Paris, à la librairie Le Comptoir des mots ; on vous attend nombreux, bien sûr, car ça va être super bien ; il faut que je pense à acheter des pastéis de nata pour Alain avant son départ, je n’aurais sans doute pas le temps d’en faire.


Mardi 12 octobre, 19 heures : Nathalie Quintane & Alain Farah (duplex) à la librairie L’Histoire de l’œil, à Marseille, 25 rue Fontange.

Jeudi 14 octobre, 20 heures : Alain Farah à la librairie Le Comptoir des mots, à Paris, 239 rue des Pyrénées, métro Gambetta.


(Les lecteurs de Matamore n°29 reconnaîtront dans ce récit un savant mélange de fiction délirante et de réalité euphorique destiné à rendre hommage à son sujet… Euh, bien sûr, les dates et lieux de rencontres/signatures sont rigoureusement authentiques…)

dimanche, octobre 03, 2010

Billy in Paris

Quelques mots après les trois jours de Billy Corgan à Paris, venu assurer la promotion de Chants magnétiques, son livre écrit avec Claire Fercak, alors qu’il est en pleine tournée des Smashing Pumpkins ; on le remercie donc à nouveau bien chaleureusement pour sa gentillesse et sa disponibilité.


Certaines rumeurs – qu’il faut donc prendre comme telles – le disent difficile. Rien de plus absurde : j’ai côtoyé au contraire quelqu’un de tout à fait prévenant, généreux et intuitif, artiste dans chacune de ses inflexions, star uniquement dans le bon sens du terme – conscient de son art, détestant l’apparat inutile. Et vous pourrez le lire ou l’entendre dans les entretiens à paraître, outre ses propos sur le choix de Médée pour l’écriture de Chants magnétiques, il délivre des analyses très pertinentes sur le monde de la musique, la nécessité de ne pas cloisonner les genres ni les pratiques artistiques – ce à quoi on ne peut qu’acquiescer, vous l’aurez compris.

Billy Corgan, Claire Fercak, Jérôme Dayre : à la librairie Atout-Livre.

Ceux qui étaient présent à la soirée de lecture musicale chez Atout-Livre le 30 septembre savent à quel point le moment était magique, et unique. L’équipe de Michel Field était là, donc, vous en aurez bientôt des nouvelles dans votre poste, mais des vidéos circulent déjà sur YouTube.



Outre la lecture d’extraits de Chants magnétiques par Claire Fercak accompagnée à la guitare par Billy Corgan, celui-ci nous a fait la joie de jouer plusieurs chansons – huit, si je me souviens bien – dont un inédit : « Jesus needs a hit ».

Il a également joué la chanson du dernier album des Smashing Pumpkins, Teargarden by Kaleidyscope, « Spangled », sortie le même jour que Chants magnétiques et que j’apprécie particulièrement ; la voici donc, dans l’émission Ce soir ou jamais du mercredi 29 septembre.


Au nom de Laureli & Léo Scheer, merci à tous ceux qui ont participé à cette belle aventure et notamment l’équipe de la librairie Atout-Livre, Nicolas Levy qui s’est – remarquablement – occupé du son ce soir-là, Nathalie Bru (traductrice), Claire Berest, Pascale Fougère (interprète), Aurélie Carpentier, l’hôtel Bedford pour son accueil et tout particulièrement l’attention diligente de Soizic et David.