dimanche, décembre 07, 2008

& the winner is... enfin, are...

PRIX NOCTURNE 2009 : Spiridon le muet d'André Laurie

Très étonnant texte publié en 1908, écrit par un cortenais, collaborateur involontaire, dit-on, de Jules Verne.

Le chirurgien Cordat découvre, à l'occasion d'un voyage en Sardaigne, une civilisation de fourmis souterraine et millénaire. Spiridon, leur roi, de taille et d'intelligence humaine, s'y livre à des dissections sur des cobayes humains, agissant à sa guise sur les volumes et les muscles, qu'il peut réparer à volonté. Le chirurgien, voyant là un trésor de secrets physiologiques et des perspectives intéressantes, tant pour la science que pour le dialogue humano-formique, décide de le ramener à Paris. Là, les expériences des deux hommes ébaudissent le monde médical, mais causent aussi bien des jalousies. Le voyage de Spiridon prend une tournure inquiétante...

Pour répondre à un commentateur masqué d'un précédent billet : oui oui, le livre devrait bien reparaître en janvier aux éditions des Barbares, tant mieux pour tous !


& fruit d'une rude bataille, un second prix naquit :

Le PRIX MINUIT MOINS UNE
attribué à : Le Centaure dans le jardin de Moacyr Scliar

Un couple de Juifs immigrés dans le Rio Grande brésilien donne naissance à une étrange créature. Son ambivalence (homme ? animal ?), ses organes démesurés, sa judaïté, sa conscience humaine lui causent tant de difficultés qu'il s'échappe, rencontre l'amour, et amorce une vie nouvelle... Après maintes métamorphoses, il regrette son bonheur originel. Traversé de visions insolites et de résurgences mythologiques, cette fable retorse allie l'humour d'un David Garnett (La Femme changée en renard) à la densité d'un conte philosophique. Né en 1937, Moacyr Scliar est un romancier et un conteur brésilien influencé par la Bible et la BD, aussi à l'aise dans l'épique que dans le quotidien. Médecin de formation, il est aussi l'auteur de Sa Majesté des Indiens (1997).

J'applaudis de toutes mes mains avec un regret, cependant, pour L'âne ne monte pas au cerisier de Léon Schwarz-Abrys, mais j'imagine que le but n'est pas de donner un prix par livre...

Voilà qui achève dignement la saison des Prix Littéraires !

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