mardi, novembre 28, 2006

Sans tain

Philippe De Jonckheere parlait aujourd’hui (de vive voix) d’une mise en scène de Mesguich, vue à Lille, qui dévoilait, le temps d’une scène, les artifices d’un théâtre se dénudant de ses décors, exposant ses cintres, ses machines, ses câbles, dévoilant ses strates, ses profondeurs jusqu’à une porte vitrée, tout au fond, donnant sur la rue et laissant voir les passants dans le flux inexorable d’un temps qui n’est pas celui de la fiction. La collision brutale, commotionnante de ces deux mondes, séparés par quelques grammes de silice modifiée – après la fusion, le choix de la transparence et du silence relatif de l’image – le silence de celui qui regarde.

Visages étonnés de la rencontre du spectateur et du passant – l’attention versus le trajet.
En frontière, les acteurs.

Dans deux jours on parlera blog et on montrera du doigt sur estrade comme dans une sorte de biopsie, de relevé médical. C’est paradoxal la prise de conscience de l’exposition d’un objet créé, par définition, pour être exposé… Étrange, la nonchalance quotidienne de cette exposition… La collision de ces deux mondes séparés par quelques millimètres d’écran.

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