dimanche, février 01, 2009

iam pridem resides animos desuetaque corda

… Je voulais recopier un extrait de la traduction de L’Eneide par Pierre Klossowski mais impossible de retrouver le livre dans ma bibliothèque, il faut que je range cette bibliothèque ou plutôt que je trouve un système de rangement deux fois plus grand (où vais-je pouvoir caser tout ça ? mystère…) me permettant d’enfin ranger cette bibliothèque… Je me délecte de la création de Fanette Mellier pour Le Travail de rivière. Graphisme, matières, mots et sens s’y rejoignent en un grand concert. Je me trouve vraiment gâtée. Gâtée aussi quand Olivier Mellano apporte une nouvelle version, (sublime), musicale, à mon cheminement couleur vert-bleu eau. Très gâtée. Je travaille pour Mélissa aujourd’hui et aussi sur Écrivains en séries. En fait, il faudrait des journées de 72 heures, on en parlait avec Olivier l’autre jour, oui, des journées de 72 heures, mais on ne le dirait, chacun, à personne, ce serait une éternité inaliénable. L’autre jour – j’avais raconté mon rêve à Emmanuel, c’est pourquoi je m’en souviens à présent à peu près (je ne me souviens presque jamais de mes rêves) –, j’ai rêvé d’une machine à remonter le temps. J’étais à la villa, à Bastia, dans ma chambre, dans mon lit, c’était une belle matinée, j’entendais comme tous les matins ma mère s’animer à l’étage inférieur selon les bruits accoutumés : porte-fenêtre de la cuisine, chat qui se fait les griffes sur le chambranle, machine à café, briquet, balai repoussant les feuilles… Je ressentais une angoisse sourde car j’étais débordée : Écrivains en séries mais aussi devoir d’histoire ou de math et partition à déchiffrer – puisque les temps oniriques se mélangent. J’entrais donc dans une pièce – qui n’existe pas ou plutôt pas vraiment : la pièce à l’œil-de-bœuf en plus grand – dans laquelle se trouvait une machine à remonter le temps de mon invention, une construction en bois circulaire, vraiment tout sauf high-tech – faisant davantage penser aux coulisses de grandes orgues qu’à un décor de Star Trek – dont le sol était recouvert de lapins blancs vivants. Plus exactement, les lapins blancs se trouvaient sous une planche, comme dans les douves de la machine – on pouvait marcher au-dessus sans les écraser. Il fallait courir dans le sens inverse des aiguilles d’une montre – sans esquicher les lapins, donc… – pour remonter le temps. Mais la machine n’était pas très précise – la veille (dans la vraie vie consciente) j’avais écrit un texte sur Drawn Together et vu l’épisode où Captain Hero vole dans le sens inverse des aiguilles d’une montre autour de la terre ; trop zélé et pressé, il se retrouve inutilement 5000 ans en arrière – et parfois, je récupérais une semaine alors que seules une journée ou deux m’étaient nécessaires. C’était donc, toutes tâches accomplies, un luxe de temps dépensé en farniente et contemplation de ce paysage que je ne me suis jamais lassée à contempler.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

A vous lire pour la première fois, je me surpris à revoir Alexandre, l'écrivain dans "L'Éternité et un jour " de Theo Angelopoulos.

Anonyme a dit…

Moi pour remonter le temps j'utilise un vieux truc, qui peut aussi laisser à la consigne les deux bagages Algie et Migraine, mais bon comme c'est un truc germanique qui date d'un siècle, je sais pas si ça peut marcher à tous les coups...