lundi, décembre 05, 2011

Forever 5,5 ; et un jour fier d’être français ?…

Le moins qu’on puisse dire, ami lecteur, est que je délaisse cet espace. C’est vrai. Et je t’assure que c’est pour la bonne cause, tu verras. D’ors et déjà, regarde (en cliquant sur "consulter le catalogue Laureli") un peu tous les jolis livres Laureli parus ces derniers temps !
Je réapparais fugacement pour donner de la voix dans la défense du livre auprès d’un gouvernement qui a apparemment décidé de l’achever avec toutes les professions qui l’entourent. J’ai d’abord cru à une blague en entendant qu’on augmentait la TVA sur le livre d’1,5 points. La TVA sur le livre passe de 5,5 % à 7%. Voici tout le comique de la chose : ce sont des mecs qui ont fait l’ENA et des études d’économies poussées qui prennent ce genre de décisions, non ? L’idée est bien de réduire la dette de l’État français ? Alors j’aimerais bien qu’on m’explique comment on va réduire la dette de l’État français… en achevant un secteur économique en difficulté et poussant des milliers de personnes au chômage – dans un contexte où les entreprises faisant faillite, elles auront bien du mal à retrouver du travail… Oui, j’aimerais bien qu’on m’explique comment en contraignant les travailleurs à dépendre des allocations chômage dans quelques mois, voire du RSA et des allocations logement, on va la diminuer, la dette, hein. J’ai beau avoir suivi un cursus Lettres et langues, ça m’a pas l’air bien logique, cette affaire. Mais c’est sans doute parce que contrairement aux énarques de l’UMP, je réfléchis avant de pianoter sur ma calculette.
De surcroît, devant la difficulté de mise en place de cette augmentation de la TVA, un sournois plan sous-jacent montre son immonde papatte ensanglantée : foutre en l’air le prix unique du livre. Pas besoin de boule de cristal pour entendre déjà les voix qui vont s’élever : « Ben voui, c’est difficile de la mettre en place cette augmentation de TVA, mais ça, c’est la faute à ces empaffé de socialistes, aussi, hein, le prix unique du livre c’est vraiment pas pratique… » (Vous noterez que j’essaie de pasticher autant que possible le style de notre élégant gouvernement.)
Donc, amis lecteurs, aux armes ! Enfin je veux dire, ce serait bien qu’on commence à gueuler autrement qu’en bouffant du Xanax en ouvrant ses factures, hein…

Je vous transmets donc ci-dessous une lettre de Yannick Poirier de la librairie Tschann et vous invite tous à lutter, à votre manière. Si chacun crée un espace de liberté, d’égalité et de fraternité à son échelle, je vous assure, on reprendra le contrôle de nos vies et on en finira avec ce sentiment de honte face aux décisions injustes de l’État français. Et n’oubliez pas qu’on vote au printemps, hein…
Un autre exemple de belle initiative, Elli Medeiros en a eu assez de s’énerver dans son coin face à ces insultes quotidiennes à la dignité du peuple, la goutte d’eau ayant été cet article du Monde expliquant que désormais, les agriculteurs – qui crèvent de faim, on le rappelle – n’auront plus de droit de ressemer leur propre récolte ou seront taxés sévèrement s’ils le font… Elle a donc décidé de créer des rassemblements dominicaux, voici son explication : « Bonjour ! Suite à des échanges très passionnés et concernés sur ma page vendredi 2 décembre (suite à un poste très énervé de ma part voir le détail ici), j'ai proposé que le dimanche, on se réunisse devant les mairies... Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec ces abus et ces dérives et tous ceux qui ont des infos et qu'on arrête de s'énerver tout seul dans son coin... Nous avons décidé d'en faire un rendez vous régulier, chaque dimanche à 15 h... J'attends tous les amis et j'attends des nouvelles de tous ceux qui le feront dans chaque ville, chaque village... donc si vous avez des infos et si vous avez envie d'échanger, rendez-vous le dimanche à 15 h devant la Mairie de Paris... ou devant toutes les mairies… merci ! Un abrazo. Elli Medeiros. Paris, dimanche 4 décembre 2011 »

Et voici la lettre de Yannick Poirier, libraire chez Tschann, Paris :
« Chers Tous, 

Le projet de loi de finances rectificative, voté en ce moment à l'Assemblée et déjà en discussion au Sénat met en place la nouvelle TVA réduite à 7%. Elle était à 5,5% jusqu'alors.
Le livre est assujetti à cette TVA réduite. 

La rentabilité de la librairie française s'établit autour de 0,5% de son chiffre d'affaires avant impôt.
Cette fragilité l'empêche de résister au choc de cette progressivité du taux de 5,5 à 7. 

Alerté par l'ensemble des professions du livre, l'État commence à en prendre conscience.
Les députés et sénateurs auront ce mercredi, dans le cadre de la commission mixte paritaire qui se réunira, le pouvoir de proposer un changement de la loi. 

Le livre étant aussi un produit de première nécessité, l'affirmer à nos députés et sénateurs est vital ce samedi. 

Je vous invite à leur adresser ce message par courriel dès aujourd'hui :
“Madame, Monsieur, nous comptons sur votre appui pour que l'Assemblée et le Sénat s'opposent à l'application de la TVA à 7% pour le livre. Cela menace directement toute la chaîne du livre (imprimeries, éditions, librairies, bibliothèques) sur tout notre territoire.” :

Et bien sûr, nous comptons sur l'immense force de votre action si vous adresser aussitôt ce courriel à l'ensemble de votre fichier. 

Yannick Poirier
Tschann Libraire
125 bd du Montparnasse
F 75006 Paris »

Ami, ton futur t’appartient !