lundi, décembre 05, 2011

Forever 5,5 ; et un jour fier d’être français ?…

Le moins qu’on puisse dire, ami lecteur, est que je délaisse cet espace. C’est vrai. Et je t’assure que c’est pour la bonne cause, tu verras. D’ors et déjà, regarde (en cliquant sur "consulter le catalogue Laureli") un peu tous les jolis livres Laureli parus ces derniers temps !
Je réapparais fugacement pour donner de la voix dans la défense du livre auprès d’un gouvernement qui a apparemment décidé de l’achever avec toutes les professions qui l’entourent. J’ai d’abord cru à une blague en entendant qu’on augmentait la TVA sur le livre d’1,5 points. La TVA sur le livre passe de 5,5 % à 7%. Voici tout le comique de la chose : ce sont des mecs qui ont fait l’ENA et des études d’économies poussées qui prennent ce genre de décisions, non ? L’idée est bien de réduire la dette de l’État français ? Alors j’aimerais bien qu’on m’explique comment on va réduire la dette de l’État français… en achevant un secteur économique en difficulté et poussant des milliers de personnes au chômage – dans un contexte où les entreprises faisant faillite, elles auront bien du mal à retrouver du travail… Oui, j’aimerais bien qu’on m’explique comment en contraignant les travailleurs à dépendre des allocations chômage dans quelques mois, voire du RSA et des allocations logement, on va la diminuer, la dette, hein. J’ai beau avoir suivi un cursus Lettres et langues, ça m’a pas l’air bien logique, cette affaire. Mais c’est sans doute parce que contrairement aux énarques de l’UMP, je réfléchis avant de pianoter sur ma calculette.
De surcroît, devant la difficulté de mise en place de cette augmentation de la TVA, un sournois plan sous-jacent montre son immonde papatte ensanglantée : foutre en l’air le prix unique du livre. Pas besoin de boule de cristal pour entendre déjà les voix qui vont s’élever : « Ben voui, c’est difficile de la mettre en place cette augmentation de TVA, mais ça, c’est la faute à ces empaffé de socialistes, aussi, hein, le prix unique du livre c’est vraiment pas pratique… » (Vous noterez que j’essaie de pasticher autant que possible le style de notre élégant gouvernement.)
Donc, amis lecteurs, aux armes ! Enfin je veux dire, ce serait bien qu’on commence à gueuler autrement qu’en bouffant du Xanax en ouvrant ses factures, hein…

Je vous transmets donc ci-dessous une lettre de Yannick Poirier de la librairie Tschann et vous invite tous à lutter, à votre manière. Si chacun crée un espace de liberté, d’égalité et de fraternité à son échelle, je vous assure, on reprendra le contrôle de nos vies et on en finira avec ce sentiment de honte face aux décisions injustes de l’État français. Et n’oubliez pas qu’on vote au printemps, hein…
Un autre exemple de belle initiative, Elli Medeiros en a eu assez de s’énerver dans son coin face à ces insultes quotidiennes à la dignité du peuple, la goutte d’eau ayant été cet article du Monde expliquant que désormais, les agriculteurs – qui crèvent de faim, on le rappelle – n’auront plus de droit de ressemer leur propre récolte ou seront taxés sévèrement s’ils le font… Elle a donc décidé de créer des rassemblements dominicaux, voici son explication : « Bonjour ! Suite à des échanges très passionnés et concernés sur ma page vendredi 2 décembre (suite à un poste très énervé de ma part voir le détail ici), j'ai proposé que le dimanche, on se réunisse devant les mairies... Tous ceux qui ne sont pas d'accord avec ces abus et ces dérives et tous ceux qui ont des infos et qu'on arrête de s'énerver tout seul dans son coin... Nous avons décidé d'en faire un rendez vous régulier, chaque dimanche à 15 h... J'attends tous les amis et j'attends des nouvelles de tous ceux qui le feront dans chaque ville, chaque village... donc si vous avez des infos et si vous avez envie d'échanger, rendez-vous le dimanche à 15 h devant la Mairie de Paris... ou devant toutes les mairies… merci ! Un abrazo. Elli Medeiros. Paris, dimanche 4 décembre 2011 »

Et voici la lettre de Yannick Poirier, libraire chez Tschann, Paris :
« Chers Tous, 

Le projet de loi de finances rectificative, voté en ce moment à l'Assemblée et déjà en discussion au Sénat met en place la nouvelle TVA réduite à 7%. Elle était à 5,5% jusqu'alors.
Le livre est assujetti à cette TVA réduite. 

La rentabilité de la librairie française s'établit autour de 0,5% de son chiffre d'affaires avant impôt.
Cette fragilité l'empêche de résister au choc de cette progressivité du taux de 5,5 à 7. 

Alerté par l'ensemble des professions du livre, l'État commence à en prendre conscience.
Les députés et sénateurs auront ce mercredi, dans le cadre de la commission mixte paritaire qui se réunira, le pouvoir de proposer un changement de la loi. 

Le livre étant aussi un produit de première nécessité, l'affirmer à nos députés et sénateurs est vital ce samedi. 

Je vous invite à leur adresser ce message par courriel dès aujourd'hui :
“Madame, Monsieur, nous comptons sur votre appui pour que l'Assemblée et le Sénat s'opposent à l'application de la TVA à 7% pour le livre. Cela menace directement toute la chaîne du livre (imprimeries, éditions, librairies, bibliothèques) sur tout notre territoire.” :

Et bien sûr, nous comptons sur l'immense force de votre action si vous adresser aussitôt ce courriel à l'ensemble de votre fichier. 

Yannick Poirier
Tschann Libraire
125 bd du Montparnasse
F 75006 Paris »

Ami, ton futur t’appartient !

jeudi, juin 23, 2011

vendredi, juin 10, 2011

La rentrée Laureli

Ce n’est pas encore l’heure de la plage et bien sûr, comme chaque année, on évoque déjà la rentrée. Chez Laureli/Léo Scheer, l’on est très fier d’annoncer deux livres en septembre :

Myrha Tonic, un premier roman de Dominique Dupart, dont on a la chance de vous faire découvrir l’univers : Une épopée initiatique entre la France et l’outre-Atlantique, de la populaire rue Myrha au New York underground du club de jazz Le Tonic. Une héroïne, à l’aube de l’âge adulte, part à la découverte de l’amour, de l’étranger et de la musique. Elle traverse un Paris misérable dont elle détaille sans complaisance les balafres. Un Paris inconnu, attachant. Loin des clichés, ce livre audacieux dépeint des quartiers à la mauvaise réputation, levant le voile sur des vies étranges et chaotiques. Ici les princes charmants s’appellent Choucri ou Barbaross ; la Ville Lumière est tissée de rues sombres. L’héroïne pose un regard toujours neuf sur les gens et les choses. Elle refuse de se laisser socialement circonscrire en aimant qui elle aime, avec une liberté irréductible. Puis vient le départ pour New York, la prise de distance nécessaire afin que tout fasse sens dans le concert d’une langue fière de ses métissages et qui ne cesse de se confronter à la sonorité des mots. Myrha Tonic est l’aventure d’un roman indocile entraînant le lecteur aux confins du récit, vers une forme à la fois littéraire, musicale et résolument politique.


Et  Futur fleuve d’Emmanuel Rabu dont vous aviez peut-être lu Tryphon Tournesol & Isidore Isou (Fiction & Cie, 2007), Cargo culte (Dernier Télégramme, 2007) ou les collectifs Écrivains en séries saison 1 & saison 2 : Une catastrophe d’ampleur mondiale a lieu. L’humanité oublie ses prétentions pour être condamnée à la survie. Un groupe de personne décide de quitter leur ville détruite à la recherche d’un endroit plus vivable. Le livre est l’histoire de leur trajet et la description d’un monde apocalyptique, décrivant les aventures de personnages projetés dans une situation extraordinaire. En parallèle est – entre autres – évoquée la question de la domestication animale – les animaux ayant survécu réinvestissant le champ laissé vacant par les hommes affaiblis. Pas de misérabilisme, pas de constat désespéré ; à la façon d’un Quentin Tarantino ou d’un Robert Rodríguez, Emmanuel Rabu investit le champ de la série B dans une rencontre sincère entre littérature dite populaire et littérature dite exigeante.


Et en attendant de découvrir ces livres dans un peu plus de deux mois, je vous rappelle les livres récemment parus chez Laureli :

Ma mère est humoriste de Carla Demierre : À travers l’analyse du rapport entre mère et fille, Carla Demierre reconstruit le monde, c’est-à-dire redéfinit les mots, apprend à parler sa langue. Dans un exercice de gigogne où la fille de la mère finit toujours mère de sa fille, elle interroge les généalogies sur de vieilles photos, se souvient de pénibles séances de gymnastique, envisage la psychanalyse comme remplacement des vacances en famille, troue le réel au stylo effaceur, finit – écoutant Glenn Gould – par devenir Glenn Gould…

Après la terre d’Emmanuel Tugny, sur les traces de La Pérouse : En 1786, le roi Louis XVI confie au navigateur La Pérouse (1741- ?) le commandement d’une expédition d’exploration de l’Océan Pacifique. La Pérouse disparaît en 1788 dans les Iles Salomon dans des conditions demeurées mystérieuses jusqu’à aujourd’hui. Entre Pacifique, France des Lumières, Amériques, Asie et terres rêvées, Après la Terre est le récit imaginaire des dernières semaines de la vie de l’explorateur, rédigé par lui-même.

{La photo de couverture de Myrha Tonic est de Tarik Noui.
La couverture de Futur fleuve est de Jochen Gerner.
Les photos de Dominique Dupart et Emmanuel Rabu sont de Thierry Rateau.}

mardi, juin 07, 2011

« Un taxi pour Bastia »

J’ai eu la chance d’être reçue par la très sympathique équipe de l’émission « Un taxi pour » dans ma ville, Bastia. Un moment très amical et émouvant. Avec la librairie Les Deux mondes et l’amie de toujours, Célia Picciocchi. On cause de livres, de musique, de Corse…


On peut voir la vidéo sur le site de Mezzo Voce. Voilà voilà.

{L’émission « Un taxi pour »est diffusée sur France 3 Corse Via Stella}

mercredi, mai 25, 2011

Forever Requins Marteaux

Arrêtez ce que vous êtes en train de faire et lisez cela attentivement.
Vous avez une mission. Sauver l’un des patrimoines de l’humanité les plus essentiels : les Requins Marteaux.

Pour cela, deux actions :
1- Achetez leurs sublimes livres au prix dérisoire étant donnée leur intense valeur symbolique et affective dans les bonnes libraires qui les vendent ou si vous vivez dans un désert sur la plateforme La Librairie ou le site des Requins Marteaux.

2- Devenez actionnaire du groupe Ferraille Publication en cliquant ici.
Par chèque ou via Paypal, devenez membre Bisou (10 €), Tonton (30 €), Delux (50 €), Golden Shower (100 €) voire Soprano (+100 €) et recevez la sublime carte numérotée et signée par Maître Jacky Baloney huissier de justice à Villemolle dont un spécimen est montré ci-contre et qui atteste de votre engagement pour une humanité meilleure.


Pourquoi ?
Eh bien vous l’avez sans doute remarqué vous-même mais c’est moyen la fête du slip côté finances… Et l’on peut dire que nos gouvernements continuent à préférer s’acheter des chars tout neufs parce que ça fait joli le 14 juillet plutôt que de soutenir les forces créatives d’un pays – non mais comme si on allait partir en guerre à l’ancienne au lieu de continuer à devenir lentement mais sûrement un vieux pays qui sent bon l’encre d’imprimerie et le fromage non pasteurisé… Enfin bref, les Requins Marteaux, comme pas mal de structures d’édition, souffrent de la conjoncture. Ils n’en sont pas moins ultradynamiques dans leurs locaux bordelais. Pour preuve, récemment : l’exposition d’Amandine Urruty à la Mauvaise Réputation qui a remporté un franc succès ; la première édition de la FMAC 33 (Fondation Meroll pour l’Art Contemporain en Gironde) à la librairie Mollat ; et prochainement : la projection de Villemolle 81 organisée le 9 juin à l’Utopia.

Le talent est là, l’énergie aussi, mais la tréso déconne et on va pas se laisser emmerder par un découvert, nom de dieu ! Pour citer Franky, des Requins Marteaux : « Vous achetez nos trucs, on continue d’exister et du coup vous pouvez continuer d’acheter nos trucs et peut-être même vos enfants peuvent à leur tour acheter nos trucs et comme ça tout le monde est content ! Faites ce geste simple et nous serons sauvés… »

Un membre Bisou
(mais qui a acheté son poids en bouquins des Requins Marteaux, eh oh !

Bon, OK, c’est souvent du papier couché, mais quand même, ça en fait, hein !

Enfin, pas tant que ça non plus parce qu’on fait du 36…


… On va dire qu’on s’est compris…)

mercredi, mai 04, 2011

de printemps

Rangement de mon cube à roulettes au bureau, verdict :

3 rouges à lèvres, des feuilles de remboursement sécu jamais envoyées, 1 accordeur (?!?!), 1 calculette cassée, 42 élastiques à cheveux, 3 Stabilo secs, 1 miroir Kiss me Zombie, 1 crème pour les mains à l'aloe vera, des étoiles argentées, 1 très gros dossier "LaureLi perso à classer URGENT" – datant vraisemblablement de 2007…–, 1 brosse en poils de sanglier, 1 boîte d'agrafes qui ne correspondent à aucune des agrafeuses du bureau, 1 agrafeuse vide, 16 cartes Interflora, 1 trousse à pharmacie (pansements, Efferalgan, désinfectant, Guronzan, Isoptine, Imiject…), des Post-it de toutes formes et couleurs, des CD d'émissions de radio, 1 paire de tongs Havaianas violette et anis, 3 rouleaux de scotch, 21 badges, 1 vernis base Mavala, 1 vernis Mavala "La Paz", 1 flacon de parfum, la recette manuscrite du figatellu au micro-ondes par Célia P., 1 baume à lèvres goût géranium, 18 épingles à cheveux, 75 trombones, 1 serviette en papier avec un 06 et un gros cœur (?!?!?), 1 gomme Stædtler, pardon 2, non, 3, 1 tube de crème de huit heures d'Elizabeth Arden, 1 boîte d'allumettes provenant d'une churrascaria à Porto Alegre, 1 compil Kitsuné, du Tipp-Ex, 2 pinces à linge, 2 tampons du Tampographe Sardon, 1 encreur, 82 cartes de visites dont le contenu a déjà été recopié et classé par catégories, des lunettes de soleil léopard, 1 bikini rayé (?!?!?), 1 squelette en plastique, du papier d'Arménie, 1 porte-clefs en forme de Corse, le CD d'installation du Petit Robert 2004, 1 jeu de cartes Elvis, 1 broche ancienne en forme de rose, des notes de frais de 2006 pas remboursées, des cartes postales Plonk & Replonk, 1 parapluie, 1 bracelet cassé, 2 nuanciers Pantone, 1 médaille de Lemanja, 2 briquets, 1 palette de maquillage de voyage Clinique, 1 carnet Muji, 6 bons points du Tampographe Sardon, 2 bandes témoin, 1 tube de Carmex, 1 cutter, 1 stylo doré…

mercredi, avril 13, 2011

Des dates proches, bref, des rendez-vous.

Vendredi 15 avril à partir de 19h30
sur une invitation de la libraire Sophie Quetteville,
on évoquera la vie et l'œuvre d'Hélène Bessette
notamment à l'occasion de la sortie de N'avez-vous pas froid.

Lectures : Sophie Quetteville & Laure Limongi.
(Bruno Blairet, précédemment annoncé, ne pourra hélas pas être des nôtres ; mais ce n'est que partie remise.)

En présence de Julien Doussinault, biographe d'Hélène Bessette.

Librairie MK2 DVD Loire
7 quai de la Loire
75019 Paris
Métro Jaurès ou Stalingrad



À l’occasion de la fête de la librairie par les libraires indépendants, « un livre, une rose »,
la Librairie des Abbesses invite la collection Laureli à présenter son catalogue
le samedi 23 avril 2011 à partir de 16 heures.

Avec les auteurs :

Béatrice Cussol
Daniel Foucard
Claire Guezengar
Tarik Noui


On évoquera également les œuvres d’Hélène Bessette
& Raymond Federman.

Un événement animé par Marie-Madeleine Rigopoulos en présence de l’éditrice Laure Limongi.


Par ailleurs, le livre L’Éloge des cent papiers (association Verbes et ses partenariats), un beau lexique érudit et encyclopédique, sera offert ce jour-là :
- Cent mots racontant l’odyssée du Livre
- Quinze mots investis par quinze écrivains contemporains majeurs
- Cinq textes d’Alberto Manguel, dont un inédit.


[Rappel : Qu'est-ce que la fête de la librairie indépendante ?
L’événement « Un livre, une rose » est le pendant de la tradition catalane de la Sant Jordi, le patron des libraires. Sous le régime de Franco, c’était le seul jour où les écrivains et intellectuels pouvaient s’exprimer, avec un livre et une rose. Aujourd’hui, elle marque la journée mondiale du livre et du droit d’auteur.
Cette manifestation s’inscrit dans une réflexion sur le métier et le rôle du libraire aujourd’hui. Elle est pilotée par l’association Verbes fondée en 1999 par Marie-Rose Guarniéri, gérante de la librairie des Abbesses.]



Librairie des Abbesses : 30 rue Yvonne le Tac 75018 Paris


Venez nombreux !

mercredi, mars 16, 2011

ça long, du livre


LAURELI sera au Salon du Livre de Paris – qui commence ce vendredi, enfin jeudi soir, pour l’inauguration – sur le stand de la région Ile-de-France en H 55.

Voici un plan pour vous ne pas vous égarer.
À l’occasion du Salon, j’ai fait imprimer un catalogue de la collection que vous pouvez récupérer sur place mais aussi télécharger en PDF à cette adresse.

Une signature amie pour commencer : vendredi 18 mars à 18 h sur le stand Inculte en J29 Daniel Foucard signe BILL en même temps que Stéphane Legrand Le Dictionnaire du pire.

Emmanuelle Heidsieck y signera Vacances d’été samedi 19 mars à 18 h stand H55 - tandis qu’au même moment, sur le stand Inculte, en J29, on célébrera la nouvelle formule de la revue avec le collectif Le ciel vu de la Terre – on va tenter de se dédoubler…

Dimanche 20 mars à 17 h, je participerai à un débat sur le stand du MOTif, en D64 : « Écrire, dit-elle ... » :

« Le milieu littéraire est-il misogyne ? En apparence le monde littéraire est un des moins misogynes qui soit, les femmes y sont très présentes, que ce soit dans l’édition ou parmi les auteurs. A y regarder de plus près les choses sont un peu plus compliquées et la répartition des rôles pas toujours égale. Quelles places occupent les uns et les autres ? Quel prestige, quelle reconnaissance, quelle image ? Les femmes ont-elles vraiment une place privilégiée dans le monde littéraire, ou au contraire un rôle assigné, délimité, contraignant ? Autant de questions que ce débat vise à soulever.
Un débat animé par Causette.
Avec Laure Limongi, Joy Sorman, Nathalie Lacroix, Jean-Marc Roberts, Christine Détrez. »

Sinon, il y aura des Argentins et des nordiques, des bouteilles et beaucoup d’amis.
Olé !

Ma mère est humoriste

Ma mère est humoriste de Carla Demierre : en librairie le 13 avril.




À travers l’analyse du rapport entre mère et fille, Carla Demierre reconstruit le monde, c’est-à-dire redéfinit les mots, apprend à parler sa langue. Dans un exercice de gigogne où la fille de la mère finit toujours mère de sa fille, elle interroge les généalogies sur de vieilles photos, se souvient de pénibles séances de gymnastique, envisage la psychanalyse comme remplacement des vacances en famille, troue le réel au stylo effaceur, finit par devenir Glenn Gould, écoutant Glenn Gould.
 « Je suis en mesure d’être une femme brune réelle. Il me serait facile de mesurer la même taille. Je pourrais devenir un parent biologique et social de sexe féminin, et avoir un léger accent. Je serais nettement plus mince avec les cheveux plus courts et je regarderais toujours les gens avec intensité et défi. »
Carla Demierre


« Carla Demierre est notre Gertrude Stein des Préalpes helvétiques. »
Fabienne Radi


 Ma mère est humoriste est le deuxième livre de Carla Demierre.

jeudi, mars 10, 2011

Le 13 avril



[Photo © éditions Inculte avec une légère retouche maison.]

mercredi, mars 09, 2011

CIPM 2013

On parle fréquemment, dans cet espace, du Centre International de Poésie Marseille qui accueille de nombreuses initiatives poétiques, publie la revue CCP, les Cahiers du Refuge, etc. C’est une institution poétique de rayonnement international qu’il n’est plus besoin de présenter… sauf peut-être aux élus de la ville de Marseille ?...

Marseille sera capitale européenne en 2013. Ceux qui y vivent ou qui y sont de passage peuvent constater l’ampleur des travaux mis en œuvre pour être prêt pour ce grand rendez-vous – pour pasticher une prose politique –, Marseille se métamorphose, se repeint, se magistralise, se tramwise… se défoutraque un maximum à grands renforts de pelleteuse et de marteaux-piqueurs. Dans le même temps, le CIPM apprend le « 24 février dernier […] que la subvention octroyée par la Ville au Centre International de Poésie Marseille [cipM] serait amputée en 2011 de 30 000 euros ». Contradiction ? Cohérence cynique ? Une décision pour le moins étrange – ou tellement révélatrice – en ces temps d’opulence.

Ci-dessous, vous lirez une lettre ouverte à Monsieur Jean-Claude Gaudin, sénateur maire de la Ville de Marseille demandant sereinement des explications, exposant les conséquences de cette décision officielle et exprimant son soutien au CIPM.

J’en ai signé la pétition, vous pouvez aussi le faire si vous le souhaitez, en cliquant ici.



Lettre ouverte à Monsieur Jean-Claude Gaudin, sénateur maire de la Ville de Marseille

À l’heure même où le « coup d’envoi » de l’année capitale était donné par l’ensemble des collectivités territoriales, réunies avec enthousiasme autour du projet porté par Monsieur Bernard Latarjet lors de la conférence de presse du 24 février dernier, nous apprenions que la subvention octroyée par la Ville au centre international de poésie Marseille [cipM] serait amputée en 2011 de 30.000 euros.

Nous sommes stupéfaits et outrés qu’une telle décision – dont la motivation n’a pas été donnée à ce jour – soit prise au moment même où il est demandé aux structures culturelles de la Ville de se mettre « en ordre de marche » pour relever le défi 2013, faisant fi des engagements pris solennellement par l’ensemble des collectivités – dont la Ville – de maintenir, à minima, les budgets de fonctionnement de nos structures.

Nous en appelons à votre responsabilité, Monsieur le Sénateur Maire, ainsi qu’à celle de nos élus à la Ville de Marseille, pour revenir sur cette décision qui, non seulement hypothèque ses projets engagés pour 2013, mais de plus, mettrait en péril le fonctionnement et les activités d’une structure qui, depuis plus de vingt ans, œuvre à la promotion de la poésie contemporaine, aux plans local, national et international – notamment à travers des coopérations et des échanges fructueux et continus avec les pays du pourtour méditerranéen.

Nous rappelons ici que le cipM, c’est, chaque année :
• Une soirée hebdomadaire de lectures données par des auteurs
• La publication de 12 cahiers consacrés à ces auteurs invités
• La publication de deux numéros d'une revue critique de poésie de plus de 300 pages
• La publication d'ouvrages bilingues présentant les textes d’auteurs étrangers et français, résultant d'ateliers de traduction collective ; avec notamment des poètes de la Méditerranée [Syrie, Liban, Maroc, Algérie, Égypte, Palestine, Catalogne…]
• La publication de livres
• Une dizaine d’expositions
• Un colloque
• Quatre résidences d’auteurs, de plusieurs mois chacune ; dont deux résidences organisées au Maroc et au Liban.
• Des stages et des ateliers de lecture et d’écriture pour les jeunes publics
• Des événements co-produits avec de nombreux partenaires culturels du territoire
• Un site internet ressource...

De plus, le cipM a constitué une bibliothèque, dont le fonds – ouvert gracieusement au public – est riche de plus de 50.000 livres, revues, documents sonores et vidéographiques, dont la rareté et la diversité en font un centre de ressources unique en France [nous en voulons pour exemple la donation par Jacques Roubaud de sa bibliothèque américaine]. Le cipM est aujourd'hui en pourparlers avec la Bibliothèque Nationale de France pour en devenir un pôle associé dans le domaine de la poésie.

Son équipe est constituée de 7 permanents [6 équivalents temps plein], ce qui représente un minimum pour mener à bien toutes ces missions.

Par ce courrier, nous venons exprimer notre solidarité inconditionnelle à l’égard d’une structure dont le travail mené sur ce territoire est vital pour les auteurs, artistes, revues, éditeurs, et essentiel pour les publics de la poésie contemporaine ainsi que pour ses partenaires culturels, d’ici et d’ailleurs.

Une partie de la programmation 2011 du cipM est déjà annulée – notamment les rencontres Poésie & Rock qui devaient se tenir en mars, en partenariat avec le GRIM, sur plusieurs lieux de rencontres et de concerts [cipM, Bibliothèque de L'Alcazar, L'Enthropy, La Machine à Coudre, L'Embobineuse…].

Ces annulations seront accompagnées de licenciements si cette baisse annoncée n'est pas corrigée.

Nous exprimons donc notre détermination à combattre une décision que nous jugeons dangereuse pour l’avenir de la création contemporaine à Marseille, dont la poésie est l’une des composantes fondamentales.

Nous vous prions de croire, Monsieur le Sénateur Maire, à l’assurance de nos sentiments respectueux.


Signer la pétition en ligne > cliquer ici

lundi, février 28, 2011

lundi, février 14, 2011

Que vive L’Association !

Depuis le début de la grève à L’Association le 10 janvier – ceux qui n’en ont pas entendu parler peuvent lire un résumé ne prenant pas partie (ils sont rares) ici –, je me suis gardée de tout commentaire, proprement hallucinée par la tournure que prenaient les choses. Comme dans un match de catch, nous avions d’un côté les salariés-dans-leur-bon-droit soutenus… ben par tout le monde ; et de l’autre, le méphistophélique Jean-Christophe Menu qui aurait même inventé la grippe aviaire s’il en avait eu l’idée… Surmédiatisation d’une part avec force emails, articles, pétitions, soirées de soutien d’un côté ; silence, de l’autre.

Je ne connais évidemment pas tous les détails – et encore moins les protagonistes de cette affaire – et je ne suis qu’une lectrice-admiratrice de L’Association. Mais depuis ces derniers événements, donc, on n’entend grosso modo qu’un son de cloche, on lit des propos plus que caricaturaux, on voit passer de drôles de pétitions et une rhétorique de l’insulte plus que douteuse. Je ne sais pas vous, mais moi j’ai du mal avec les présentations binaires, comme ça… avec cette impression que se joue davantage une variante de la fameuse scène de Festen qu’une négociation, si ce n’est sereine, du moins objective.

Ce soir, je découvre une réponse détaillée de Jean-Christophe Menu, fondateur de L’Association, que vous pouvez lire ici.

J’ai trouvé sa lecture des plus intéressantes et j’ai décidé de vous faire part de mes commentaires – qui ne feront sans doute pas avancer les choses mais avec toutes les approximations qu’on a pu lire dernièrement, ce ne sont pas quelques remarques subjectives – et s’affirmant comme telles – qui vont les envenimer…

En tant qu’ouvrière de l'édition depuis treize ans, ayant connu des tempêtes et des situations précaires, je ne puis que trouver les arguments de Jean-Christophe Menu rationnels. Beaucoup de structures sont en difficultés en ce moment. Il n’y a jamais de bonne solution quand des salariés, des catalogues, des auteurs sont en jeu. C’est un monde de passion aussi, où les entreprises les plus audacieuses sont souvent menées par des francs-tireurs, pas toujours des pros de la communication ou des gestionnaires hors-pairs, mais qui les conduisent avec une vision précise voire éclairée ; un monde où on a l’excommunication rapide, aimant déchirer ce que l’on a aimé…

Mais pourquoi, aujourd’hui, préférer, au sein d’une structure aussi atypique que L’Association, le conflit à la négociation ? Pourquoi balancer tout ça dans une arène où des gens qui n’y connaissent rien viennent balancer des avis ineptes dans une claire intention de manipulation ? Quel bon droit ou défense de ou quoi que ce soit de très pur pourrait justifier les attaques ad personam et l’insulte ?

J’aurais tendance – n’ayant aucun conseil ni expertise à fournir dans cette situation précise, je le répète – à penser que ce qui compte, c’est que de telles entreprises éditoriales continuent. C’est essentiel, c’est vital. Ce qui compte aujourd’hui plus que jamais, c’est de résister. Au flux de l’uniformisation, aux merdiers économiques, à la morosité. C’est-à-dire – dans ce cas particulier – publier. Soutenir les auteurs. Faire vivre les livres.

J’imagine que ma position sera mal comprise par certains mais bon, ils n’ont qu’à lire attentivement ces lignes, je crois m’être clairement expliquée ; j’ai juste beaucoup de mal avec les mixtures médiatiques qu’on drape dans une soi-disant bonne conscience politique. Il ne s’agit pas de prendre partie, de défendre le patron versus les salariés… mais justement de ne pas se laisser entraîner dans des généralisations de ce genre lorsque les problèmes sont tout autres… et surtout qu’il y a des solutions à trouver ou inventer.

J’ai foi en l’intelligence et en le talent de toute cette équipe, alors : vive L’Association, ses auteurs, ses salariés, Jean-Christophe Menu.

Déconnez pas, j’attends les prochaines publications de pied ferme. Vous pouvez pas nous laisser tomber.

vendredi, février 11, 2011

samedi, février 05, 2011

Hélène Bessette & Raymond Federman à Noisy-le-Sec

Aujourd’hui, samedi 5 février, à 18h, je lirai des extraits de livres d’Hélène Bessette & Raymond Federman à la médiathèque Roger Gouhier de Noisy-le-Sec.

Deux auteurs publiés par la collection Laureli, deux auteurs aux œuvres intenses. La médiathèque parle d’« écrivains maudits » ce qui porte sa part de vérité – en particulier pour Hélène Bessette, redécouverte récemment – dans la mesure où le marché – appelons un chat un chat – littéraire ne reconnaît pas toujours immédiatement ceux qui s’interrogent sur les formes littéraires et font avancer les choses, préférant voler au secours de la victoire… mais la présentation montrera, bien au contraire, toute l’ampleur de leur souveraineté.

Hélène Bessette, d’une liberté totale – dont elle a certes payé le prix ; mais liberté qui nous sidère et bouleverse toujours aujourd’hui. Raymond Federman, auteur heureux, récemment disparu, tout sauf maudit même si la France ne l’a pas encore reconnu comme elle le devrait… homme lumineux qui nous laisse des livres en « triste fourire » tissés d’humour et d’émotion.



À tout à l’heure !

Médiathèque Roger Gouhier
3, rue Jean Jaurès
93130 Noisy-le-Sec
à 7 minutes à pied de la sortie de la gare de Noisy-le-Sec – RER E

J’en profite pour remercier vivement Mathieu Larnaudie et Arno Bertina à l’origine de la rencontre avec les bibliothécaires de la médiathèque Roger Gouhier.

Photo Hélène Bessette © Famille Brabant
Raymond & Erica Federman © Bruce Jackson

jeudi, février 03, 2011

Si

« S’il vous plaît.
(Pour l’Auteur.)
Un calmant. (Pour l’Auteur.)
Passez-moi les dragées.
Non.
...Si.
Non.
Mais.
Pour les Douleurs. Toutes les douleurs.
Tou-tes-les-dou-leurs. »

Hélène Bessette, Si, 1964.

mercredi, février 02, 2011

toujours Quidam

Les éditions Quidam font partie des entreprises éditoriales indépendantes contemporaines que j’estime intensément avec les Désordres-Laurence Viallet, Inculte, Tristram… Et l’indépendance ayant son prix, Quidam a aujourd’hui besoin de ses lecteurs pour pouvoir dépasser un cap de trésorerie difficile et continuer de publier Rolf Dieter Brinkmann, Marie Frering, Reinhard Jirgl, B.S. Johnson, Alain Lacroix, Jérôme Lafargue, Philippe Annocque, Stéphane Padovani… autant d’œuvres essentielles.

Quidam est l’un de ces gestes éditoriaux qui rendent le monde vivable. Je vous propose donc – si vous en avez la possibilité, nous savons que les temps sont durs – de saisir votre chéquier et de choisir votre souscription : 100 € pour l’achat de 5 titres sur tout le catalogue (nouveautés incluses jusqu’en mai 2011), franco de port, mais vous pouvez aussi porter votre soutien au-delà : 150 € pour 8 titres ; 200 € pour 12 ; 250 € pour 16 ; 300 € pour 25 ; 600 € pour l’intégralité du catalogue.

L’adresse de Quidam éditeur : 1, rue Mansart 92190 Meudon, France.
Les chèques sont à libeller à l’ordre de Quidam éditeur.
N’oubliez pas d’indiquer lisiblement votre adresse de livraison.

L’intégralité du catalogue se trouve en PDF ici.
Et en cliquant sur l’image ci-dessous, vous pourrez consulter une présentation des titres parus et à paraître entre janvier et mai prochain.



Bonne lecture !

vendredi, janvier 28, 2011

« Maudit soit le cœur qui a eu le cœur, maudit soit le sang qui a versé ce sang »


Vu hier un remarquable Richard III, celui de David Gauchard, au MAC de Créteil. Vous pouvez en faire de même jusqu’au 5 février, veinards…

Richard III parle d’accession au pouvoir, de noirceur, de tyrannie. La langue de Shakespeare traduite par André Markowicz charrie violence et émotion. Vincent Mourlon est un Richard III qui trimballe ses nerfs et sa morgue gouailleuse sur scène avec une grâce magnétique, épaulé par deux autres reflets du tyran : Arm (acteur-chanteur) et Olivier Mellano (qui signe la musique omniprésente du spectacle) incarnent la complexité de ce manipulateur assoiffé de sang.

Les acteurs sont justes et précieux ; le dispositif – qui pourrait sembler, de prime abord, complexe techniquement –, loin de donner dans la surenchère gadget, ancre l’histoire shakespearienne dans un présent à vif. La salle était pleine de jeunes gens, hier, vous savez, certains les nomment des sauvageons. Si, au début de la représentation, on pouvait les entendre demander : « Mais attends, c’est quoi “l’ire” ? », après quelques minutes d’immersion dans la mise en scène de David Gauchard, le sens devenait une évidence, l’histoire s’animait, sous leurs yeux.

Ah oui, au fait, ami parisien, Créteil, c’est juste au bout de la ligne 8, à cinq minutes du métro – et on t’offre une navette jusqu’à Bastille pour le retour…
{S’arrêter au terminus « Créteil – Préfecture », accéder au centre commercial par la sortie droite du métro, traverser le centre commercial et ressortir par la porte 25 (proche du magasin Carrefour) pour rejoindre la place Salvador Allende. Le théâtre se trouve au bout de la place.}


Richard III / mise en scène David Gauchard / L'unijambiste


Richard III de William Shakespeare :
Traduit par André Markowicz – réalisation & mise en scène David Gauchard – création musicale Olivier Mellano.
Avec Vincent Mourlon, Arm, Olivier Mellano, Mélissa Rayé, Emmanuelle Hiron, Nicolas Petisoff + une dizaine d’acteurs à l’écran.
Guitare Olivier Mellano, textes & rap Arm (Psykick Lyrikah), vidéo David Moreau, effets spéciaux Robert Le Magnifique, lumière Christophe Rouffy, son Klaus Loehmann, costumes Josette Rocheron, scénographie Christophe Delaugeas, construction Mégabo, administration Pierre Ménasché, production & diffusion Agathe Jeanneau, production L’unijambiste, coproduction Festival National de Bellac, Théâtre du Cloître / scène conventionnée de Bellac, Théâtre de l’Union / Centre Dramatique National du Limousin, Théâtre de la Renaissance / Oullins – Grand Lyon, Théâtre du pays de Morlaix, Théâtre Jean Lurçat / scène nationale d’Aubusson, Grand Logis / Bruz, Château Rouge / Annemasse, Centre Culturel Jean-Pierre Fabrègue / St Yrieix la Perche, soutien Espace de l’Ecluse / La Souterraine, Décor construit à l’Atelier MEGABO.

Oui

Je vous avais prévenus, hein, un certain nombre de fois depuis 2005 : les vases communicants (+ Laureli = – RLR, par exemple) et ne pas vouloir donner dans le systématique ni la contrainte – nous en vivons tant…