jeudi, février 28, 2008

Ouvriers vivants

Je l’ai déjà évoqué, le RALBUM ROUGE est un projet créé par Emmanuel Tugny & Olivier Mellano qui paraît (livre + disque) en mai et dont vous pouvez déjà entendre des extraits ici.
L’idée, épidermique, face à une situation politique et sociale qu’il est inutile de détailler, était de solliciter auprès d’écrivains que nous apprécions un texte de chanson, tout aussi épidermique et motivé. D’où le « président nucléaire » d’Éric Meunié, le « Nisard » à détruire de Chevillard, le « carré de haine sur fond rouge » de Nathalie Talec, le « crève » d’Emmanuel Tugny, la « chute » inexorable d’Olivier Mellano, le « bon papa » de Nathalie Quintane, etc.

Mon texte, quant à lui, s’appelle « ouvriers vivants ». Le titre est une référence explicite à un livre éponyme publié aux Éditions Al Dante en 1999, un des premiers auquel j’ai travaillé, éditorialement, chez Al Dante (principalement en constituant un matériel photographique) et qui a été une forte expérience politique et esthétique. Un livre collectif dont l'énergie était assez proche de celle du RALBUM ROUGE, avec des textes de Philippe Beck, Jean-Marie Gleize, Josée Lapeyrère, La Rédaction, Vannina Maestri, Natasha Michel, Katy Molnar, Charles Pennequin, Christophe Tarkos. Je me souviens du sourire radieux de Josée pendant les manifestations, de la parole limpide et lumineuse des ouvriers, inventant une langue pour exister, du quatrième de couverture retravaillé chez Jacques-Henri Michot, avec Laurent Cauwet, à Mouchin, de la force acérée de chacun des textes de ce livre… J’espère y faire écho et contribuer à enfoncer le clou de cette lutte plus que jamais d'actualité.
La musique de cette chanson est d’Olivier Mellano. La deuxième voix de Benoît Burello, les voix wyattiennes sont d’Emmanuel Tugny & Benoît Burello.

mardi, février 26, 2008

Un seul être vous manque

... l'explication de l'ombre sur la joue d'hier (sa crainte, l'étrangeté de sa présence), car JCB l'a trop bien déchiffrée - comme un prélude en do majeur un 15 août. Et un cadeau un peu dérisoire : la photo qui se trouve épinglée devant mon bureau, dans mon portefeuille, dans mon ordinateur, au bureau...



(Intime dédicace à Berlol).

Avec ma cousine Laure (hé oui), on rit encore tendrement de ce fard à paupières vert pintade qui a hanté les années 70/80. Trois ou quatre fois par an, je tente moi-même le vert pintade. Et même si c'est une pintade japonaise hors de prix de chez Shu Uemura (acquise malgré la virulente désapprobation de la vendeuse qui me faisait miroiter moult bruns et anthracites et à qui le rétorquais « Mais c’est une madeleine ! » de sorte qu'elle céda, persuadée que j'étais atteinte d'une maladie mentale ou d'un daltonisme fâcheux - c'est sans doute pour cela qu'elle me colla d'office sur les joues un blush couleur chamallow, censé donner bonne mine et qui me fit ressembler à une poupée russe, notable exploit), je finis toujours par me démaquiller avant de sortir.

lundi, février 25, 2008

La grippe me va-t-elle bien ?



... j'ai toujours peur des ombres sur les photos (même si c'est une mèche, d'accord, mais on est le 25 février, c'est normal).

Par ailleurs si vous êtes insomniaque, n'hésitez pas à écouter ça, ce soir, on y parlera notamment du RALBUM, en avant première !

>> ajout du lendemain : évidemment, Minuit/10 est tout aussi écoutable en podcast... et depuis, le RALBUM rouge a une page myspace.

jeudi, février 21, 2008

Bon ben comme chaque année...



... bon anniversaire à mes jumeaux d'horoscope C. A. & J. S. !

mardi, février 19, 2008

RALBUM #1

... mais c'était pour la bonne cause ! L'enregistrement du RALBUM ROUGE au studio Cocoon, près de Rennes, un projet créé par Emmanuel Tugny & Olivier Mellano en réaction à la donne sociale et politique contemporaine. Un album énervé, qui voit rouge, l'écrit, le compose et le chante, frontalement. Le hasard - mais il n'en existe jamais vraiment - a voulu que ce projet soit diffusé (il sortira le 5 mai) au moment de l'anniversaire de mai 68 que le gouvernement a tendance à vouloir évacuer comme l'un de ces détails de l'Histoire.

Nous espérons que ce Ralbum 2008, s'il ne lancera pas de pavés physiquement graniteux, constituera une série de tracts à penser et à écouter. C'est ainsi qu'il a été conçu.

Il réunit :
- les musiciens (outre Olivier Mellano - composition, voix, guitare, claviers, programmation - & Emmanuel Tugny - composition, voix, guitare) :

Nicolas Courret à la batterie. Il joue notamment dans les groupes Bed, FL et Headphone.

Thomas Poli enregistre, joue du clavier et s’occupe de la programmation numérique. Il joue notamment avec Montgomery et Mobiil.

David Euverte aux claviers. Il joue notamment avec Dominique A, X mas X.

Benoît Burello : voix, guitare, basse ; créateur, chanteur et instrumentiste du groupe Bed.

Ainsi que les amis qui sont passés au studio, notamment les Montgomery.

- les écrivains :

Arm : auteur et chanteur du groupe psykick-lyrikah.

Stéphane Bérard est artiste et écrivain. A notamment publié Le problème martien (Al Dante, 2002), L’Enfer, de Dante Alighieri nouvelle traduction, chants I à X, (Al Dante, 2006). Musicien, il a sorti trois disques dont Progressistes, avec Nathalie Quintane.

François Bon, auteur d’une trentaine de livres, dernier paru : Bob Dylan, une biographie (Albin Michel, 2007). Il est également éditeur de la collection Déplacements, au Seuil, et l’un des pionniers de la littérature sur Internet cf. Le Tiers Livre.

Éric Chevillard, auteur d’une vingtaine de livres parus pour l’essentiel aux Editions de Minuit, parmi lesquels Mourir m’enrhume, Palafox, La Nébuleuse du crabe, Du hérisson, Oreille rouge, Démolir Nisard et Sans l’orang-outan. Nisard est aussi quotidiennement démoli sur son blog, L’Autofictif.

Claire Guézengar a publié Ouestern (Laureli/Léo Scheer, 2007). Elle travaille régulièrement comme critique d’art et commissaire d’expositions. Elle est chroniqueuse à l’émission Minuit/10 (France culture).

Laure Limongi : bon ben ça c'est ouam, on va pas faire les présentations.

Yann Linaar est auteur, compositeur et interprète. Parmi ses disques publiés : Nus dans l’herbe (Ailleurs Diffusion, 1998), Les filles naissent dans les choux... (Les doigts dans la prise, 2000), L’Ami Corto (Rapport d’Étape Son, 2002). Il fait partie du groupe Molypop.

Jérôme Mauche, dernier livre paru : La Loi des rendements décroissants (Déplacements/Le Seuil, 2007). Il est également commisaire d’exposition et organise fréquemment des cycles de lectures.

Éric Meunié a publié une dizaine de livres, derniers parus : Automobile fiction (POL, 2006), Poésie Complète (Exils, 2006).

Nathalie Quintane a publié une quinzaine de livres. Derniers parus : Cavale (POL, 2006), Grand ensemble (concernant une ancienne colonie) (POL, 2008).

Nathalie Talec est artiste plasticienne, performeuse, auteur de chansons. Exposition monographique, Solo intégral, au Mac Val, Vitry sur Seine, Printemps 2008, accompagnée d’un catalogue.

David Wahl a publié Le Chant du Narcisse (Archimbaud).

>>>>> Quant aux suscitateurs à la fois écrivains et musiciens du RALBUM, je rappelle :

Olivier Mellano, guitariste, auteur compositeur et interprète, travaille avec Dominique A, Miossec, Yann Tiersen, Bed, Laetitia Shériff, Sloy, Polar, Psykick Lyrikah. Il écrit et compose au sein de son groupe, Mobiil, ainsi que pour la danse et le théâtre. Il a sorti, chez Naïve Classique, son premier album de pièces instrumentales : La Chair des Anges. En avril sort son premier livre chez MF Éditions : La Funghimiracolette.

Emmanuel Tugny est écrivain et musicien. Il vit et travaille au Brésil.Tour à tour professeur (agrégé et Docteur en littérature), diplomate, inspecteur des enseignements artistiques, il a publié plusieurs livres. Dernier paru : Corbière le crevant (Laureli/Léo Scheer, 2007). Il a traduit PanAmérica de José Agrippino de Paula (Laureli/Léo Scheer, 2008). Il est également parolier de chansons et librettiste pour divers artistes (Dani, John Greaves, Michal,etc.) et auteur-compositeur-interprète. Il fonde avec quelques amis le groupe Molypop en 2006 dont le premier album sort en avril chez Trackmusic : sous la barque (quand on creuse).

Voici quelques photos de studio, pas représentatives de l'ensemble des participants. D'autres photos et vidéos et extraits de chanson sur la page myspace du RALBUM.



Olivier Mellano & Thomas Poli


Benoît Burello, Olivier Mellano & Thomas Poli


Olivier Mellano & Thomas Poli


Benoît Burello


Benoît Burello & Emmanuel Tugny


Laure Limongi, Olivier Mellano, Benoît Burello, Emmanuel Tugny & Thomas Poli (de dos)


Nicolas Courret


Olivier Mellano, Emmanuel Tugny & Thomas Poli

lundi, février 18, 2008

« Bonjour, je m'appelle Laure...

... et je viens de passer trois jours sans mon ordinateur, sans Internet. »

jeudi, février 14, 2008

En gorgone ou en radeau



(Cette image me plaît énormément, comme à une gamine, et je ne sais pas pourquoi...)

vendredi, février 08, 2008

Sinon rien, j'aime beaucoup ce que vous faites...

Je vous conseille les lundis de la Fondation Paul Ricard et notamment les deux prochains :

Lundi c'est Théorie
Lundi 11 février à 19h - Entrée libre

Thème de la conférence : Sport 2000

Avec Patrice Blouin, Emmanuelle Lainé et Erwan Higuinen.

(Proposé par Fresh Théorie)





Fiction / Lectures performées
Lundi 18 février à 19h - Entrée libre

La Fondation d'entreprise Ricard inaugure une nouvelle programmation, "Fiction/Lectures performées" : une proposition de Christian Alandete et Agnès Violeau, commissaires d'expositions et critiques d'art, fondateurs de la revue J'aime beaucoup ce que vous faites….
Cette proposition constitue un laboratoire d'expérimentation qui aborde l'oralité ou la plasticité du texte en associant des artistes de champs différents : plasticiens, écrivains, performeurs....

Cette première édition réunira deux créations inédites : une de l'artiste Pierre Bismuth, et la seconde, de l'écrivaine Danielle Mémoire, associée à Steve Arguelles, instrumentaliste, et fondateur du label Plush.

(Proposé par la revue J'aime beaucoup ce que vous faites)

dimanche, février 03, 2008

Madman Bovary, c’est lui



… plongée dans Madman Bovary de Claro, mais pas complètement, à mi-cuisses, non pas parce que l’eau est froide, au contraire, mais parce qu’absorbée par mes propres interstices d’écriture – échéance oblige, pour une fois, moi qui n’aime pas ce genre de seuils, mais c’est sans doute par peur et encombrée de moi-même que je ne les aime pas – et ne sachant pas, je l’ai déjà écrit, monter un escalier en mâchant un chewing-gum, id est, me perdre dans l’écriture de Claro et dans la mienne, tout à la fois, être à la fois en moi et hors de moi, non, je ne sais pas faire ça. Mais ce que j’ai lu du livre est grand, commotionnant, et j’ai hâte de laisser mes neurones, mes émotions s’imprégner de sa prose, tout comme le narrateur de Madman Bovary s’immerge en Madame Bovary, le diffracte, l’avale, le recrache, le caresse, le malmène, le fait entrer dans sa vie, dans son corps, comme un membre en plus, un organe salvateur.

« Poisson hameçonné, donc, mais pas encore arraché à la flaque bavarde, je sais combien ma lecture est fragile. Les mots n’ont pas encore trouvé leurs racines, le phrasé demeure branlant comme une dent sous le davier, je dois fermer des yeux que je serais incapable d’écarquiller pour mieux voir les limites de l’écran qu’interpose la lecture.
Si je passe d’un groupe de lettres à l’autre sans volonté de ricochet, si j’enjambe des relatives ou piétine des incises, je sais ce qui se passera. Le crabe du regret refermera ses pinces sur mes couilles et adieu ivresse. Pour ligaturer convenablement l’obnubilant chagrin, les armes sont chiches et souvent mal affûtées.
Bon. Ramassez un galet, glissez-le dans votre poche puis courez, courez. Ça cogne. Ça tressaute. Coupez vos poches. Bovarysez tout ce qui contient et protège. Je rêve d’une poche qui ne me contienne en rien et se paie de mots, une vesse assez résistante pour n’empocher que mes gains et laisser vaquer au vent les mille et une pertes de ma petite personnalité.
J’aurais pu me rouler dans la steppe de Jivago ou m’égarer entre les lustres du Grand Meaulnes, enfiler le fin coton de Mademoiselle Else ou désapprendre à vivre avec Pavese, mais le sort a voulu que mon dévolu épouse celui de cette sotte Emma B. et c’est tant mieux. Tant mieux pour Madman Bovary !
Flaubert peut être fier de lui : il a bouffé un bourgeois de plus. »

Madman Bovary, Claro, Verticales, p. 21.

samedi, février 02, 2008

les bonnes nouvelles de la fin de semaine

... Libé Civil & LibéLabo (tout aussi Civil), une dépêche AFP sur PanAmérica & un article de Fluctuat.net sur Civil, toujours, Madman Bovary de monsieur Claro sur mon bureau... et en plus la chaudière fonctionne à nouveau et j'ai acheté du surimi...