lundi, décembre 31, 2007

Bonne résolution



Il suffit d'avoir assez de désir.

dimanche, décembre 30, 2007

« et le vœu c’était simplement que les choses soient ouvertes »

elle était brune et aimait le rouge à lèvres rouge – comme doit être un rouge à lèvres. Elle jouait avec les mots comme avec les objets, les matières. Un drôle de jeu (« je ») qui n’en était pas un, d’où le choix de la transparence, de ce qui traverse, de ce qui à l’air léger – à l’air. L’esprit des mots d’esprit, la crème superfétatoire du Banana Split. Les choses – paperolles – portées par le vent. Pour elles, pour nous, pour soi. Je ne comprenais pas toujours tout ce qu’elle me disait quand il y avait beaucoup de monde autour de nous pour deux raisons : mon extrême difficulté à comprendre quoi que ce soit quand il y a foule, sa sociabilité généreuse, excentrique parfois, quelle que soit la situation. L’inadéquation amusée, amusante de ces deux états opposés. Je ne comprenais pas toujours tout ce qu’elle me disait quand il y avait beaucoup de monde autour de nous mais toujours, c’était dit avec un grand sourire et un compliment sur un texte ou une robe bien coupée. Je comprenais trop bien ce qu’elle me disait quand nous étions peu autour d’une table et cela me dérangeait vraiment, cette manie de tâter les failles (déformation professionnelle) avec un grand rire, moi qui aime tant les armures brillantes. Évidemment, c’était gentil cette façon de mettre un doigt dans la plaie en me reservant un verre de vin, généreux, encore, une manière de dire : « hé oh, petite, tu nous l’enlèves un peu ta carapace et tu regardes le ciel bleu ? tu attends quoi ? » J’ai partagé un moment son amour des cigarillos. Elle disait : « il suffit d’avoir assez de désir ». Il suffit d’avoir assez de désir. J’admirais son être d’énergie, de force qui va, de femme, de grand cœur et je ne lui ai pas dit. J’adore sa voix en Didon – ça, je le lui ai dit. Elle était brune et aimait le rouge à lèvres rouge – comme doit être un rouge à lèvres. Elle était belle et coquette. Avec le regard qui pétille. Elle avait toujours de grands sacs qui étaient de grands foutoirs de femme et d’écrivain. Elle trichait parfois sur sa date de sa naissance ou ne la donnait pas, comme je le ferai sans doute un jour. Elle nous manque.





Installations de Josée Lapeyrère.

Photos : Litote en tête &
ocontrariodotempo.blogspot.com

vendredi, décembre 28, 2007

Arrivederci



e auguri !

jeudi, décembre 27, 2007

La bocca della verità



... Ne craignez pas de mettre votre main dans sa bouche...

mercredi, décembre 26, 2007

mardi, décembre 25, 2007

dimanche, décembre 23, 2007

Mercure





Pour Nathalie Quintane.

Le lion écrasé de la Villa Medici

samedi, décembre 22, 2007

jeudi, décembre 20, 2007

Je suis triste aujourd'hui

Très.
À la hauteur de mon admiration.

PanAmérica : le casting



... Avec Burt Lancaster, Marylin Monroe, Cary Grant, Marlon Brando, Harpo Marx, John Wayne, Liz Taylor, Richard Burton, Charlton Heston, Yul Brynner, Humphrey Bogart, Gary Cooper, Louella Parsons, Clark Gable, Errol Flynn, Bette Davis, Rock Hudson, Tony Curtis, Sophia Loren, Carlo Ponti, Cecile B. de Mille, Brigitte Bardot, Cassius Clay, Joe Di Maggio, Frank Sinatra, Ella Fitzgerald, les Beatles, Charles Boyer, Che Guevara, Martin Luther King, le Pape Paul VI, Charles De Gaulle, Winston Churchill, Lyndon Johnson, le Président Kennedy, Robespierre, Karl Marx, Don Quichotte, Tarzan, Gandhi, Napoléon, des militants du Ku Klux Klan, Pluto, Mickey, les Trois Petits Cochons, l’Oncle Picsou, Donald, la Statue de la Liberté, le grand Poisson cosmique. Et de nombreux figurants...



PanAmérica de José Agrippino de Paula, traduit du brésilien par Emmanuel Tugny, à paraître chez Laureli/Léo Scheer le 18 janvier 2008.

lundi, décembre 17, 2007

« On ne naît pas animal, on le devient. »

Sur le dernier volet de l’énorme fresque masochiste de science-fiction Yapou, bétail humain.

Cette fresque post-moderne crée le fictif, futuriste EHS (Empire of Hundred Suns), gouverné par les femmes (des femmes d’origine anglo-saxonne majoritairement blondes) et au sein duquel la « race jaune », les « Yapous » – variation transparente de Japan – ne sont plus considérés comme humains mais comme une matière première intelligente et servile servant au confort et aux caprices de l’élite blanche. Une conscience « viandeuse » à modeler selon ses besoins et désirs. « Les Voyages de Gulliver et Aline et Valcourt ou le roman philosophique m’apprirent que la forme du voyage fictif permettait seule de faire des narrations utopiques (je préférerais dire dystopiques) qui s’écartent de la réalité quotidienne » écrit Shozo Numa dans une postface de 1970. Reprenant cette tradition, il imagine qu’un vaisseau spatial chute sur terre dans les années 196X, découvert par un jeune couple : Clara Cotwick, une Allemande et Sebe Rinichiro, un Japonais. Les deux jeunes gens découvrent ainsi l’étrange univers d’EHS que nous décrit l’auteur avec force détails dignes d’un Jules Verne loufoque, alternant adresses au lecteur (dont l’humour pourrait également faire penser, parfois, à Laurence Sterne) et digressions techniques diaboliques de précision et d’arborescences, des digressions se créant dans les digressions, assorties de notes, etc. On devine aisément, dans un tel monde, quels seront les sorts respectifs de la jeune femme allemande à la peau laiteuse, aux joues roses et aux yeux clairs, et de son fiancé japonais, tout intellectuel et judoka soit-il, sans pouvoir s’attendre au débordement d’imagination de l’auteur qui stupéfie, commotionne parfois, à chaque page. Car Shozo Numa parvient à reconstruire tous les éléments d’une civilisation en imaginant de nombreux livres scientifiques ou philosophiques, des études, des machines, des inventions… dans une surenchère permanente d’outrance et de merveilleux. L’œil écarquillé, comme dans Orange mécanique1 , on ne peut que s’abreuver sans jamais se rassasier de cette fable atroce.

Dans le tome I, nous avions assistés, en voyeurs fascinés malgré nous2 , à la renaissance de Rinichiro en Yapou, d’abord révolté par son sort – même si le machiavélisme de cette société prévoit tout : de la peau tannée permettant de supporter les plus grandes chaleurs comme le plus grand froid, en passant par le vers symbiote rendant inutile la contrainte de la nutrition et de la défécation, en passant par la production d’hormone annihilant l’esprit de révolte et supprimant toute velléité de suicide – puis de plus en plus résigné à passer sa vie auprès de son ancienne fiancée d’une façon qu’il n’aurait jamais pu imaginer. Non pas homme mais chose viandeuse tirée en laisse, modelée à loisir, dans la douleur et l’humiliation – notion absente, bien sûr de la pensée d’EHS, puisque les Yapous y sont considérés comme des animaux.

Le deuxième volume dévoile dans un luxe de détails les différents types de Yapous qu’on n’avait pas encore croisés dans le premier volume (dont la typologie était déjà bien fournie), tout en répondant à l’ellipse temporelle qui nous avait tenue en haleine : qu’a t-il bien pu se passer pour qu’en l’an XL une minorité blanche ait réduit les Noirs en esclavage et transformé les asiatiques en Yapous ? Comment les femmes ont-elles pris un pouvoir si absolu sur les hommes ? Rinichiro, Yapou de frais tanage, découvre donc les premiers emplois que sa maîtresse veut bien lui offrir, d’une cruauté raffinée. Il lui sert notamment de sofa et assiste, impuissant, à son idylle naissante, avec un Apollon d’EHS portant talons aiguilles et courte jupette – ainsi qu’il est d’usage pour les hommes d’EHS. Les anciens amants sont à présent reliés télépathiquement après le rituel de la « Saint-eau », Rin peut ainsi satisfaire aux moindres désirs de sa maîtresse tandis que celle-ci exerce une emprise absolue sur lui. Doris Jansen, l’une des ladys d’EHS et Clara font un pari : si Doris, à l’issue d’un nouveau voyage temporel, parvient à ramener la sœur de Rinichiro sur EHS – pour la yapouniser et la faire s’accoupler avec son frère – Clara lui donnera les « boules » (testicules) de son cher TEVIN 1267 qui lui ont été retirées lors de sa castration3.

Le troisième tome poursuit l’aventure de l’insertion de Clara dans cette société qui semble avoir été créée sur mesure pour elle, dans un va et vient temporel entre le « présent » du récit et des extraits de son journal, postérieur, qui ne laissent aucun espoir concernant l’avenir de Rinichiro et des Yapous. L’horizon est décidément albiniste même si à la fin l’auteur cède son « pinceau » au lecteur pour continuer la fable. L’idylle discrète entre Clara et William, un héritier Jansen se poursuit tandis que son charme conquiert toute la bonne société d’EHS. Le système de rétroprojection historique mis en place par Shozo Numa dans le tome II – permettant de relire tous les mythes fondateurs de l’humanité à l’aune de la civilisation d’EHS – est développé pour former une toile d’une cohérence diabolique, tantôt cruelle – dans le tome II on apprend que les angelots des tableaux de la Renaissance sont en vérité des « pangels », sorte de mini-Yapous ailés – tantôt drôle – dans le tome III la Vénus de Botticelli représente une noble d’EHS gagnant une course de coquilles Saint-Jacques géantes – tirée, bien sûr, par des Yapous amphibies. Elle va jusqu’à l’atroce, justifiant, sans tache aucune, la domination de la race aryenne : à Clara, mal à l’aise quant au passé nazi de son peuple, on répond que la Shoah aurait été l’œuvre d’un Yapou voulant se venger de son maître, juif, lors d’un voyage temporel. Comment expliquer autrement les manipulations de masse d’Hitler ? Si ce n’est par la technologie d’EHS concernant l’hypnose et le contrôle des consciences, manipulée par un Yapou ? Le système, diabolique, ne laisse aucune échappatoire, comme le plus machiavélique des négationnismes. Sa rigueur mime de façon effrayante un totalitarisme aux rouages parfaits. Shozo Numa développe avec minutie les aspects de cette culture « cul-visage » qui inverse systématiquement tous les codes dans un carnaval atroce, mutant, que n’aurait pas renié Bakhtine. Car ce renversement décharne le mécanisme de hiérarchies qui régente notre monde, décalque délavé de la dystopie d’EHS. Un passage clef à mon sens clef est celui où Rinichiro, réduit à l’état de siège suivant Clara dans ses moindres déplacements lors d’une réception de la noblesse ehsienne, observe le comportement d’une Yapomb : une Yapou « haut de gamme » servant de ventre à un futur héritier Jansen. Se croyant délivrée des chaînes de sa condition, elle use des siens, Yapous, avec autant de dédain qu’une « blanche », un pas de plus dans leur humiliation, une autre façon, pour Shozo Numa, de ne pas épargner les victimes. Un nouveau seuil a été dépassé pour Rin : après avoir été divan, il a été décidé qu’il serait « setten », toilettes vivantes avalant pisse et merde de son aimée ainsi que de son futur mari. Car EHS est « un monde sans ordure », un « âge de chair(s) » s’entredévorant. Tout s’y recycle, les Yapous en étant l’alpha et l’oméga : à la fois poubelles et nourriture puisqu’on découvre, lors d’un banquet, que certains Yapous sont élevés pour être mangés. À la broche ou sur canapé. Même le tabou du cannibalisme ne sera donc pas oublié permettant de mesurer la dépendance extrême des citoyens d’EHS à leurs Yapous. Et de se souvenir de la dialectique du maître et de l’esclave. Et de toutes les œuvres de science-fiction qui mettent en scène une révolte des machines, des robots, des clones, des soumis. Et de se dire que finalement, oui, on pourra l’utiliser sans frein le pinceau de Shozo Numa.

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1- Il a été un moment question que Stanley Kubrick et David Lynch adaptent Yapou, bétail humain au cinéma (source : Lire).
2- ou pas
3- Son pénis ayant été transformé en fouet avec lequel il est puni jusqu’au sang lorsqu’il tente d’exprimer une conscience humaine.

Yapou, bétail humain volume III de Shozo Numa, traduit du japonais par Sylvain Cardonnel, Éditions Désordres/Laurence Viallet.

Article à paraître dans la prochaine Revue Littéraire, sortie le 11 janvier 2008.

samedi, décembre 15, 2007

Météos, horoscopes

... j'envie le paysage qu'Emmanuelle voit de la fenêtre de son bureau, même si frileuse comme je le suis, ce genre de températures serait sans doute difficile à supporter. Plus que la foule parisienne ? La prégnance de la violence sociale ? Dans la neige d'Emmanuelle, paradoxalement, c'est ma mer que je vois. Mon paysage, hors déambulations muséales, hors ghettos de gothas, me manque souvent. Même si bien sûr, je ne peux qu'y accoster, en repartir, tout m'y brûle, à long terme. Violence pour violence, tout consume.



À côté des techniques pour ne pas prendre 4 kilos pendant les fêtes côtoyant sans complexe des recettes de fois gras au chocolat à 6000 calories et autant de « tenues de réveillon » (quel concept atroce) plus bling-bling les unes que les autres, déjà les horoscopes 2008 dans les féminins que je feuillette, hum, pour raisons professionnelles – si, si ! La preuve, la couverture de Corbière le crevant d'Emmanuel Tugny, page 92 de Marie-Claire dans l'article sur « la Hype » – si, si (2) ! En résumé, amis Poissons (j'en connais beaucoup, et même du 21 février), ça va tanguer mais sans chavirer, apparemment – m'enfin de toute façon on sait nager.

' a y est, les deux livres laureli de janvier sont à l'imprimerie. CIVIL de Daniel Foucard sort le 4 janvier, PanAmérica de José Agrippino de Paula le 18. Deux monuments dont je suis outrageusement fière.

lundi, décembre 10, 2007

« Ceci n’est pas une pipe » - sur PanAmérica de José Agrippino de Paula



Œuvre phare de la littérature brésilienne publiée pour la première fois en 1967, somme psychédélique tissée d’images qui font penser à Roy Lichenstein ou Andy Warhol, PanAmérica est un geste total qui doit autant au pop-art qu’à la Beat Generation. Une épopée ironique hors de tout réalisme entraînant le lecteur dans un merveilleux à la fois emprunt de science-fiction et de culture brésilienne, dans un syncrétisme post « anthropophage »1 qui inspirera le mouvement du « tropicalisme »2 . Écrit pendant la dictature et en réaction à l’idéologie nord-américaine dominante, c’est un récit qui met en question les rouages de la société, usant des mêmes ressorts qu’un Swift dans Les Voyages de Gulliver : des ruptures d’échelles permanentes entre hommes et géants, des combats sans rimes ni raisons, une surenchère d’imagination permanente. Plus encore, le gigantisme fluctuant des figures mythologiques désarticulées doit aux métamorphoses de Pantagruel de Rabelais, l’humour « gigantal » présent dans ces deux œuvres en étant un nouveau trait commun.

Comme l’indique son titre, PanAmérica est un mélange alchimique des Amérique, du Nord et du Sud. Rien ni personne n’y est épargné, pas même la logique du récit. Dans ce labyrinthe narratif, l’auteur remythologise avec une fantaisie débridée – à la fois triviale et onirique dans ses enchaînements délirants – les figures hollywoodiennes – Marilyn Monroe en étant la figure récurrente, le moteur – pour créer un monde merveilleux, absurde et chaotique. Une féerie obscène et effrénée qui prend sa source dans la critique de la réalité.

Le fantastique singulier de PanAmérica est marqué par les multiples dimensions du travail de José Agrippino de Paula (1937-2007). Celui-ci a en effet été à la fois auteur de romans, de nouvelles, de poèmes, de pièces de théâtre, scénariste de spectacles de musique et de danse mais aussi réalisateur de films – notamment Hitler 3º Mundo (1968), considéré par la critique comme un chef-d’œuvre du cinéma underground brésilien. Ses textes, composés comme on monte les rushes d’un film, doivent beaucoup à sa volonté de faire s’entrecroiser les arts. Par ailleurs, chacun de ses livres publié au Brésil est illustré par un artiste plasticien : Antonio Dias, Renata Bueno et Tadeu Burgos, José Roberto Aguilar, Antonio Peticov. Caetano Veloso a également préfacé une édition de PanAmérica et mis en musique un extrait de ses textes, avec Gilberto Gil. Depuis le milieu des années 70, José Agrippino de Paula s’était retiré dans la petite ville d’Embu das Artes, dans la périphérie de São Paulo, refuge de nombreux artistes et artisans. Écrivant toujours, et beaucoup, il y vivait isolé, sans aucun moyen de communication, acceptant néanmoins de recevoir ses amis, ses admirateurs, ainsi que les étudiants et journalistes qui étudiaient son œuvre. Peut-être les utopies exubérantes que son imagination avait créées lui semblaient-elles moins insensées que le spectacle du monde.

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1-Les concepts « anthropophages » furent édictées en 1932 par Oswald de Andrade et Tarsila do Amaral, deux poètes inspirés par les dadaïstes et les surréalistes faisant feu de tout bois, tradition comme modernisme.
2-Le « tropicalisme » est un mouvement culturel brésilien qui apparaît à la fin des années 60. Il s’illustre principalement à travers la musique à travers les figures de Caetano Veloso et Gilberto Gil mais aussi dans les arts visuels, le cinéma, le théâtre ou la littérature. Il cherche à établir un mélange d’avant-garde et de culture de masse, dans un contexte politique qui est celui d’une dictature militaire violente et répressive.

PanAmérica : à paraître le 18 janvier 2008 (traduction Emmanuel Tugny) chez Laureli/Léo Scheer.
Au brésil, José Agrippino de Paula est édité par Editora Papagaio.

mercredi, décembre 05, 2007

Tuvalu



Dimanche dernier, j'étais avec Philippe Boisnard et Hortense Gauthier chez Tristan Mendès France qui hébergeait l'enregistrement de l'émission hebdomadaire (en direct) de Libr-critique - que vous pouvez voir ou revoir, divisée en trois parties, sur le site : "Zone d'activité" (sur Éric Chevillard et le projet de Fanette Mellier à Chaumont)/entretien partie 1 : sur la collection &/entretien partie 2 : sur Laureli.

J'ai ainsi découvert le site de Tristan Mendès France & Alban Fisher, Blogtrotters, que je vous invite à visiter, voire à rss'er : dès demain, un reportage, en direct, aux îles Tuvalu qui devraient être immergées, dans 25 ans, en raison des changements climatiques.

lundi, décembre 03, 2007

Mercredi

... Daniel Foucard à La Java & bien d'autres choses :



Les éditions dasein vous invitent à une soirée de lecture et de concerts, à l'occasion de la publication PORTRADIUM.

Mercredi 5 décembre, La Java, 20H, 5 euros

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La Java
105 rue du fbg du Temple
75010 Paris
M° Belleville ou Goncourt

vendredi, novembre 30, 2007

PanAmérica, incipit

Je survolais dans mon hélicoptère les camions qui répandaient du sable à l’orée de l’immense mer de gélatine verte. Comme je survolais la plage que l’on était en train de construire, l’hélicoptère passa au-dessus du camion-citerne. Là, un Noir testait un lance-flammes. Je donnai un ordre au pilote de l’hélico en désignant le camion et bientôt l’appareil manœuvra au-dessus du camion et vint se poser quelques mètres devant lui. Je sautai de l’hélico et criai à l’énorme Noir qui vérifiait le fonctionnement du lance-flammes : « Hé, toi ! ». Je lui demandai ce que donnait le lance-flammes pour les colonnes de feu. Il me demanda de m’éloigner de quelques mètres, alluma le lance-flammes, le dirigeant vers le ciel. Un jet de feu gicla du lance-flammes vers le haut ; l’énorme Noir faisait des signes à l’homme qui contrôlait l’essence près du camion-citerne. Je criai au Noir que c’était parfait, que c’était très exactement ce que je souhaitais. Le Noir s’en fut contrôler la sortie d’essence et l’énorme nuage de feu qui se dressait au-dessus diminua jusqu’à s’éteindre. Je demandai au Noir s’il savait où il allait se mettre à couvert, avec son lance-flammes. Le Noir répondit que l’ingénieur avait déjà construit une petite élévation dans la mer de gélatine verte, que la cachette avait déjà été construite avec beaucoup de soin. « Et Burt ? » Demandai-je. Comme le Noir répondait qu’il n’en savait rien, je vis surgir du fond d’un bâtiment un camion portant Burt Lancaster, deux énormes ailes blanches sur ses épaules. Le camion s’arrêta là et je demandai : « Ça va, Burt ? » « Très mal » répondit Burt du haut du camion, dans ses sous-vêtements blancs et avec ses ailes d’ange par-dessus. Je questionnai Burt qui demeurait immobile sur la carrosserie du camion. Burt ne pouvait pas bouger du fait de l’excès du poids des énormes ailes blanches et se bornait à se tenir debout sur le capot du camion. Il se mit à se plaindre de ce que les fils de nylon qui le retenaient à l’hélico soient trop lâches et le poids des ailes excessif. Il allait geignant, disant qu’il était dangereux de demeurer pendu en haut de la colonne de feu produite par le lance-flammes. Je montrai le Noir à Burt et lui indiquai qu’il était technicien en lance-flammes et qu’il ne courait par conséquent aucun danger de brûlure. Burt me dit que je pouvais travailler en surimpression sur les négatifs du film et que de la sorte tous les problèmes se trouveraient résolus. Je me fâchai contre Burt et lui assénai que tout ce que j’étais en train de faire allait dans le sens du réalisme du film et que le public ne croyait pas aux surimpressions toujours imparfaites et floues. Ma colère s’accrut quand il commença à mentionner les fils de nylon transparents qui devaient le retenir à l’hélico. Enragé, je me mis à hurler contre Burt, disant que j’avais bien l’intention d’utiliser sa doublure pour la scène de la fuite des juifs mais que c’était lui, Burt, qui avait insisté pour jouer lui-même l’ange du Seigneur. Burt continua à argumenter du haut du camion en disant qu’il n’avait jamais utilisé de doublure dans aucune production, pas même pour des scènes dangereuses. Je sautai sur la carrosserie aux côtés de Burt criant au chauffeur, en frappant le capot « Studio F ». Le chauffeur se mit immédiatement en route et le camion prit la direction du studio F. Il décrivit une courbe et se ficha en face du grand bâtiment du studio F. Je sautai du camion et trois techniciens aidèrent Burt à sauter également. En face de l’immense cour du studio F se tenait la foule des figurants assis les uns contre les autres et bavardant. Les trois assistants de direction accoururent et me dirent qu’ils donnaient aux figurants par haut-parleur des indications sur le tournage. Au cœur de la foule, je remarquai Cary Grant, habillé d’une longue tunique, avec son immense barbe de patriarche et sa chevelure blanche. Cary Grant tenait en main un bâton de pasteur et portait une tunique grise grossière qui lui descendait jusqu’aux pieds. Je m’approchai de Cary Grant et lui dit qu’il importait qu’il se pénètre du rôle et je lui demandai si les assistants lui avaient transmis les instructions. Ils répondirent que tout lui avait été scrupuleusement transmis. Cary Grant avait retiré sa longue barbe pour entendre mieux. Je lui demandai d’interpréter la scène de l’ouverture de la mer. Cary Grant leva son bâton de pasteur mais je l’interrompis, lui indiquant qu’il convenait qu’il replace sa barbe. Cary Grant remit sa barbe et fit un impétueux mouvement, levant le bâton vers le ciel. Je lui dis que le geste devait être plus énergique, plus dramatique, plus conforme à celui du patriarche juif. Cary Grant répéta le geste, je lui dis que ça allait et lui demandai s’il avait déjà appris son dialogue avec Dieu. Les assistants répondirent que Yul Brynner et Cary Grant avaient déjà répété le dialogue entre Dieu et Moïse. Je saluai Cary Grant et fis signe au camion, je sautai dessus et dis « Studio H ! » Burt me fit signe, montrant les fils de nylon qui le retenaient à l’hélico, le camion passa devant lui et je lui criai « Je reviens ! » Le camion prit la direction du studio H, bourdonnant entre les deux rues où les figurants étaient dispersés, habillés en soldats juifs et égyptiens. Le camion passa près du char de John Wayne, qui trottinait par les rues. John Wayne portait une cuirasse et une robe de pharaon. Le camion dépassa le char, tourna au coin de la rue et fit halte devant le studio H. Je sautai du camion et entrai dans le studio, salué par les deux concierges. J’entrai dans le studio au très haut toit, éclairé par des projecteurs allumés : dans le fond, une immense toile azur figurant le ciel, les projecteurs allumés, deux grues, trois caméras. Yul Brynner se tenait sur une estrade ceinte d’un nuage blanc. Je lui fis signe, lui indiquant de rester en position. Je demandai à mon assistant d’augmenter un peu la taille du nuage blanc en lâchant un peu plus de gaz : à cause des projecteurs, l’un des angles de l’estrade restait en effet visible. Cette prise devait être réalisée par mon assistant et je donnai mes instructions sur le tournage de la scène où Yul Brynner se tenait sur le nuage. Je hurlai à l’assistant que tout était pour le mieux, qu’il pouvait filmer la scène de Dieu sur le nuage et je quittai le studio, annonçant que j’allais commencer à tourner les scènes de foule. J’entrai dans la cour où mon producteur discutait avec mon assistant. Je donnai une tape amicale dans le dos de mon producteur et me mis à rire. Mon producteur avait quelque appréhension sur le coût de ma superproduction La Bible et je m’efforçai de le convaincre, désignant les décors qui représentaient le palais de Nabuchodonosor. J’expliquai au producteur les prises en plongée sur les jardins du palais, effectuées depuis cinq hélicoptères équipés de caméras à zoom. Comme mon producteur continuait à me dissuader d’utiliser cinq hélicos pour les prises, j’entendis un « Hello ! » dans mon dos et deux mains de femme couvrirent mes yeux. Je me retournai en riant, faisant tourner Marilyn dans mes bras. Je libérai Marilyn et la présentai cordialement à mon producteur, lui précisant que Marilyn allait jouer deux rôles dans la superproduction : celui de Bethsabeh et celui de Sarah. Cela eut le don d’irriter le producteur. Il me renvoya à ma méconnaissance des Saintes Écritures : comment pouvais-je utiliser une jeune fille pour jouer le rôle de Sarah, la femme d’Abraham ? Marilyn se mit sur la pointe des pieds et me donna un baiser sur le front. J’essuyai le rouge à lèvres et demandai à mon producteur de s’occuper du cachet de la foule de figurants qui se massait aux portes du studio. Je dis que je commencerai à tourner à deux heures de l’après-midi la scène où Nabuchodonosor devient fou et se met à manger de l’herbe. Le producteur s’éloigna la tête basse et je lui demandai, l’appelant de loin : « Et John Wayne ? » Le producteur tourna la tête et fit un geste de la main qui entendait signifier qu’il ne savait pas s’il était déjà arrivé.

(...)

PanAmérica, une épopée de José Agrippino de Paula (traduit du brésilien par Emmanuel Tugny).
En librairie le 18 janvier.

jeudi, novembre 29, 2007

Happy birthday Helvetica !

Nous sommes bientôt en 2008, il était temps de fêter ici les 50 ans de l’Helvetica qu’on aime tant. En effet, l'Helvetica, sorti en 1961 de la fonderie Stempel, est la reprise, la mise au point et la modernisation du caractère Haas Grotesk dessiné pour la fonderie Haas en 1957 par Max Miedinger. Ce caractère s'appela le Neue Haas Grotesk. Celui - ci fut remis sur le marché par Stempel sous le nom indiqué d'Helvetica pour profiter de la montée de la typographie suisse.

L’Helvetica, c’est une police très utilisée dans les affiches, les panneaux de signalisation, etc. Des artistes aussi divers que Grace Jones, les Beatles, U2, Michael Jackson ou Massive Attack l'ont utilisée pour leurs pochettes de disques tandis que des boutiques de luxe, des restaurants miteux et des laveries automatiques l'ont adoptée pour leur enseigne. Du plus prestigieux au plus fonctionnel.
On vous en dit tout là.

Pour fêter son anniversaire, un livre : Helvetica, Homage To A Typeface et un film : Helvetica the movie sont sortis.

Il existe d’autres courts films qui célèbrent l’Helvetica, comme celui-ci :



Microsoft, ne voulant pas payer des droits d’auteurs, en a créé une pâle copie qu’on connaît tous : l’Arial.
Ici, un test pour voir si vous savez reconnaître l’Helvetica de l’Arial…


Je précise que pour ma part, j’apprécie, évidemment l’Helvetica dans un contexte urbain, d’affiches, mais que je lui préfère une cousine pour les typos intérieures – lorsqu’il me faut utiliser une fonte bâton comme pour COLD de Daniel Foucard ou son futur CIVIL : l’Univers. Peut-être mes tendances métaphysiques (ou mégalo, au choix)…

dimanche, novembre 25, 2007

Post Kamini (version sud)



Z'imaginez que j'ai passé toutes mes vacances d'été dans un village près Millau de 8 à 16 ans ? (& j'ai une affection modérée pour le fromage fondu)...

samedi, novembre 24, 2007

Un jour mon prince viendra

voir une lap dance.
Profitez-en pour regarder Drawn Together !

mercredi, novembre 21, 2007

LISEZ YAPOU !



Je sais, un billet qui pourrait paraître un peu paresseux. C’est sans compter les notes sur le premier et le deuxième volume ! J’écris sur le troisième, venant de paraître, très bientôt.

D’ors et déjà un slogan : pas un arbre de Noël sans Yapou dessous !

Encore merci, Désordres, pour cet immense cadeau fait à la littérature.

lundi, novembre 19, 2007

Et si mon proviseur n’aime pas ma poésie (ou ma gueule), je fais quoi ?

Je viens de lire la dernière trouvaille du gouvernement sur le blog d’Emmanuelle Pagano. Plus que consternante même si pas très étonnante dans le contexte que nous subissons – enfin, fallait quand même la trouver celle-là…
Encore trois ou quatre du genre et faudra songer à l’exil ou à la révolution.
En attendant, amis, marchons.


>>> ajout du mardi 20 novembre : apparemment, il s'agit d'une erreur du Recteur de l'académie de Grenoble, pffffffffffffff.
Erreur ou test ?
(Détails à lire dans les commentaires du billet d'Emmanuelle Pagano, sur son blog et/ou ici - toujours dans les commentaires).

>>> épilogue du jeudi 6 décembre - du moins espérons...

dimanche, novembre 18, 2007

Prix B, prix C, prix D…

Encore une initiative de Léo Scheer qui fait parler d’elle : le Prix « B » (ici en version dépêche AFP par Zoé Balthus) en réaction à un nouveau palmarès de prix affligeant – mis à part, en ce qui me concerne, le Prix Wepler puisque j’ai beaucoup aimé le livre d’Olivia Rosenthal, On n’est pas là pour disparaître. Qui conserve d’ailleurs son prix, dans le Wepler B de Léo.

Je dois avouer n’avoir pas lu en détail toutes les réactions mais voici, brossée à grands traits, ma position en la matière. Voulant-faire-son-intéressante dès mon plus jeune âge, je n’ai jamais eu que faire des Prix. Chaque année, à Noël, ma grand-mère (abonnée à Sélection du Reader Digest et au Chasseur Français grâce auquel elle avait épousé son second mari, sur petite-annonce) offrait à mes parents le Prix Goncourt de l’année. Chaque année, ma mère faisait un grand sourire figé en ouvrant le paquet et allait ranger le livre sur une étagère, à côté des autres Prix Goncourt des 15 dernières années, jamais ouverts. Puis elle proposait une seconde part de bûche à tout le monde. C’est ça le Prix Goncourt : un marché, un produit à consommer avant ou après repas familial, entre amis, un truc d’homme-d’un-certain-âge-et-d’un-certain-capital pour brancher une jeune femme dans le train Nice/Paris, du chiffre d’affaire. Ça fait tourner la boutique.
Ma mère préférait lire des policiers (des centaines de policiers, c’est addictif, les policiers) et Henri Michaux – je sais, le mélange peut paraître étrange. Mon père, quant à lui, à fait semblant de relire Anna Karenine (allez savoir pourquoi Anna Karenine) pendant 15 ans pour faire plaisir à sa littéraire de fille mais il n’ingurgitait que de la jurisprudence. Pour ma part, ayant lu tout ce qui était lisible dans cette maison de la posologie du Débridat au Calendrier des Pompiers – sauf la jurisprudence et Le Chasseur français – je dois avouer que j’ai toujours évité soigneusement l’étagère des bandeaux rouges. Les Prix Goncourt, en tant que lecteur, sauf exception, me sont toujours tombés des mains, sentiment qui va croissant. Tout simplement : le monde des Prix n’est pas, globalement, mon univers de lecture. Et quand un livre que j’aime a un Prix : youpi ! C’est beau comme de la neige sur la Place Saint-Nicolas en hiver ou du soleil à Saint-Malo en été.

En tant qu’écrivain, si un jour j’ai le Prix Goncourt… j’offre du champagne aux lecteurs de rougelarsenrose...

En tant qu’éditeur, enfin, voilà que le bât blesse. Il est évident que je n’édite pas des livres pour ma pomme et que je tente de les défendre au mieux. De les faire connaître au plus grand nombre de lecteurs possible. En cela, je ne puis rester indifférente au ronron mafieux des Prix. Sans souci de l’assentiment ou de la révolte des lecteurs – les vrais, vous, moi, pas les membres de jurys. Évidemment et heureusement, tous les Prix n’obéissent pas à la règle ! (je l’ai déjà évoqué plus haut). Mais dans ce contexte, je trouve l’initiative du Prix « B » bienvenue en ce qu’elle peut attirer l’attention sur ce problème. Et donc, bien sûr, cela va de soi, allons-y pour des Prix « C », « D », « E », « F », « G », « H », « I », « J », « K », « L », « M », « N », « O », « P », « Q », « R », « S », « T », « U », « V », « W », « X », « Y », « Z »… & surtout, ne fermons pas nos gueules.

mardi, novembre 13, 2007

Tout autour de PanAmérica

... Je prépare la publication de PanAmérica, mi-janvier 2008. Un roman de José Agrippino de Paula traduit du brésilien par Emmanuel Tugny qui me parle, à l'occasion d'une expo à Porto Alegre, d'un artiste que je ne connaissais pas, Nelson Leirner (Galeria Brito Cimino) et dont l'esthétique est en effet très proche de l'univers fou et luxuriant de José Agrippino de Paula que j'ai hâte de vous faire découvrir.
Voici quelques clichés de ces œuvres (peintures-collages ou installations).


Sem título, da série Assim É... Se lhe Parece, 2003, c – print, 120 x 218 cm


A Lot(e), 2006, 248 x 900 x 400 cm (27 módulos), técnica mista, detalhe da instalação


A Lot(e), 2006, 248 x 900 x 400 cm (27 módulos), técnica mista, detalhe da instalação

dimanche, novembre 11, 2007

« La vie d’artiste »

Grâce au live de Philippe & Hortense, depuis leur lit, ce matin (que nombreux doivent suivre depuis leur lit, d’ailleurs), je découvre notamment le très beau travail photographique d’Audrey Tabary, et notamment sa série « La vie d’artiste », dont voici quelques clichés, ci-dessous.
On peut tout voir ici ou consulter sa page myspace.


Nathalie Quintane, Stéphane Bérard © Audrey Tabary


Charles Pennequin © Audrey Tabary


Édouard Levé © Audrey Tabary


Joël Hubaut © Audrey Tabary


Julien Blaine © Audrey Tabary


Matthieu Laurette © Audrey Tabary

vendredi, novembre 09, 2007

Speeder cochons : l'expo

... qui sera complétée au fur et à mesure...

Ne la regardez pas si vous voulez effectuer le test !

Reportez vous d'abord ici.













t,t,t... on ne triche pas...


















(Cliquez sur les cochons pour agrandir l'image)


Par Jean-Claude Bourdais


Emmanuel Tugny


Mon cochon


Laure Mentzel


Le cochon mystère...


Yann Linaar


Céline Ottenwaelter (froissée)


Florent Georgesco



Sylvain Courtoux


Gérard Nicolas


Jean Gilbert


Philippe Boisnard


Georges Hassomeris


Léo Scheer >ici (pas vraiment dans le test)


Le cochon mystère (2)...


Nina


Nina


Alice

jeudi, novembre 08, 2007

Séquence Biba : speeder cochon

J’ai reçu aujourd’hui cinq tests psychologiques via un email collectif transféré et retransféré – dans la série, take a break, pour une fois, pas un powerpoint sexiste !
Je vous propose ici le 5e : le test du cochon. (Ce qui est sans doute un signe de mon intense fatigue nerveuse mais ne commentons pas.)
On ne triche pas, hein ? sinon c’est pas du jeu.
N’hésitez pas à m’envoyer des scans de vos cochons par email, pour expo dans une prochain billet sur rougelarsenrose – ils peuvent être anonymes, les cochons.

Donc.


Prendre une feuille blanche et dessiner un cochon.



Ne pas descendre PLUS LOIN AVANT DE L'AVOIR DESSINE !




















C’EST FAIT ?















C'EST SÛR ?







Le cochon sert de test de personnalité.






Si vous avez dessiné :



* Sur la partie supérieure de la feuille : vous êtes positif et optimiste.



* Plutôt vers le centre : vous êtes réaliste.



* Vers le bas de la feuille : vous êtes pessimiste et avez tendance à avoir un comportement négatif.



* S'il regarde vers la gauche : vous croyez à la tradition, vous êtes amical et vous vous rappelez facilement des dates : fêtes d'anniversaires, etc.



* S'il regarde vers la droite : vous êtes innovateur, actif mais vous n’avez pas un grand sens de la famille et vous n'accordez pas d'importance aux dates importantes.



* S'il regarde de face, vers vous : vous êtes direct, vous aimez être l'avocat du diable et vous n’avez pas peur d'affronter des discussions.



* Si vous avez rajouté beaucoup de détails : vous êtes analytique, patient et méfiant.



* S'il n'a pas beaucoup de détails : vous êtes émotionnel, ingénu, pas très méthodique et vous prenez beaucoup de risques.



* Si vous avez dessiné moins de 4 pattes : vous êtes hésitant ou bien en train de vivre une période de grands changements.



* Si vous avez dessiné 4 pattes : vous êtes sûr, obstiné et vous vous accrochez à vos idéaux.



* Si vous avez dessiné plus de 4 pattes : vous êtes un idiot…



* La taille des oreilles indique la capacité d'écoute envers les autres. Plus elles sont grandes, mieux c'est !



* La longueur de la queue : indique la qualité des relations sexuelles. Bon, c'est comme pour les oreilles. Quelqu'un l'a oubliée ?

mercredi, novembre 07, 2007

Un Dasein sinon rien


Allez vite jeter un œil aux éditions Dasein, c'est tous les jours Noël par là-bas.
& d'ailleurs, du côté de l'avent : concert de portradium à La Java (Paris) le 5 décembre à partir de 20 heures, à l'occasion de la sortie du disque de portradium édité par Dasein avec : Vincent Epplay, portradium, Antilles et DJ set d’Eva Revox.

mardi, novembre 06, 2007

Du côté de la plage interdite



… ce n’est pas simplement pour la remarquable chute de reins brésilienne d’Olivier Quintyn que je conseille vivement l’achat immédiat de ce livre. Il me semble indispensable (tout comme l’est Poésie Action Directe de Christophe Hanna - Al Dante coll.&, 2002) à quiconque s’intéresse aux esthétiques contemporaines : littéraires, musicales, picturales… analysées sous l’angle du collage.

Avant de citer, ci-dessous, le quatrième de couverture de ce livre qu’on attendait depuis longtemps, je voudrais célébrer la naissance de la structure « Questions théoriques », dont ce livre – dans la collection « Forbidden Beach » – est le premier opus. Un site internet présentant les publications à venir ainsi que des extensions audio, vidéo… sera bientôt disponible, je l’indiquerai ici. Mais je sais déjà qu’il s’agit d’un espace éditorial essentiel, à suivre.

« Dispositifs/Dislocations propose une poétique du collage à travers différentes manifestations historiques et génériques : arts plastiques (Picasso, Rodtchenko, Jasper Johns), littérature (Denis Roche, Manuel Joseph), musique (Oval, Negativland). Olivier Quintyn reconceptualise cette notion en la décrivant comme un dispositif destiné à dramatiser des expériences de désunion entre des logiques symboliques de représentation du monde. Retravaillant certains concepts de l’esthétique analytique de Nelson Goodman et de l’épistémologie de Paul Feyerabend, il fabrique une petite grammaire des opérations collagistes articulant divers types de fonctionnements pragmatiques. Il développe enfin une réflexion sur leur portée sociale, dans le cadre d’une critique philosophique de la culture (Theodor Adorno, Walter Benjamin). Le but de ce livre est de donner une consistance théorique à des pratiques dénaturalisant les formes de croyance et de savoir collectif par des tactiques de dislocation épistémologiques. »

lundi, novembre 05, 2007

« Des dessous-de-langue comme il y a des dessous-de-table ! »



En cet automne, Claude Royet-Journoud publie deux livres complémentaires. La Théorie des prépositions, chez POL, et La Poésie entière est préposition, chez Éric Pesty éditeur – qui réalise un travail éditorial remarquable, cf. son catalogue. Deux livres remarquables compilant des notes publiées par Jean Daive dans la revue Fin – puisque je rappelle que CRJ a publié sa tétralogie poétique chez Gallimard.

Voici quelques extraits de La Poésie entière est préposition :

« L’immobilité de celui qui écrit met le monde en mouvement.

(…)

J’écris d’abord de la prose sans aucun intérêt littéraire. Le poème ne vient pas de la prose, mais il n’arrive pas non plus à son terme sans elle. Elle n’est qu’un “nettoyage”, une possibilité de voir.

La prose, c’est l’enfance. Elle sert d’éveil. Elle sert à sortir de l’aveuglement. Mais tout ça n’explique rien. On ne peut voir le rapport de la prose initiale au poème publié. Aucun manuscrit ne montre un état réel du texte en train de se faire.

C’est aussi un travail de suppression. Ce qui ne veut pas dire qu’il y aurait sous le texte un autre texte qui viendrait à manquer. La suppression permet seulement la théâtralisation de certains mots, de certains projets qui se concrétisent mieux ainsi.

Je donne à lire quelque chose qui est à peine visible : c’est là que s’exerce la menace, que quelque chose de violent peut naître. Bataille dit que le philosophe est quelqu’un qui a peur. Il y a des livres endimanchés. Écrire, c’est être capable de montrer l’anatomie. Il faut aller jusqu’au bout du littéral. J’affectionne Aristote et Wittgenstein. J’ai souvent pensé que c’était parce que je n’y comprenais rien. Aujourd’hui, je pense que c’est parce que c’est simple, minutieux, tatillon. La minutie me fascine. Si l’on pousse le littéral à l’extrême, comme l’a fait Wittgenstein, on tombe dans la terreur.

Ce qui fait problème, c’est la littéralité (et non la métaphore). C’est mesurer la langue dans ses unités “minimales” de sens. Pour moi, le vers d’Éluard, La terre est bleue comme une orange est épuisable, c’est-à-dire s’annule par son surcroît de sens, tandis que, par exemple, Le mur du fond est un mur de chaux de Marcelin Pleynet reste et restera, je crois, pour son exactitude même et dans son contexte bien sûr, paradoxalement, infixable quant au sens, donc porteur d’une fiction constante pour chacun.

Faire surgir la partie du corps qui écrit (la rendre visible, lisible) : bras, poignet, main, doigt, bouche… L’inscrire dans la fable, en faire un personnage de l’intrigue. Comme si tout se tenait là : dans la main qui se sépare du corps par l’écrit. Et le froid.

(…)

On se vit comme un corps plat, sans volume. C’est à partir de l’instant où le cœur, l’émotion entrent en jeu qu’on retrouve l’épaisseur. L’épaisseur, c’est parfois écrire un livre, c’est aussi quand on ne sait pas si on le fera.

(…)

On se demande toujours pourquoi un poème se finit. Il existe quand on le reconnaît, comme on “reconnaît” un corps à la morgue. C’est une chose à la fois affreuse et étrange. C’est quand cela se détache. Tu reconnais quelque chose qui est absent, qui est soustrait au moment même où le poème est suffisamment anonyme pour que tu le signes. »

lundi, octobre 29, 2007

À Chaumont, tout est bon

Dans le cadre de sa résidence à Chaumont, haut lieu du graphisme, Fanette Mellier a invité plusieurs écrivains : Céline Minard, Éric Chevillard, Louis Watt-Owen, Manuel Joseph et moi, à écrire des « livres bizarres ». Il ne s’agit pas de créer une collection dans laquelle se fondraient des textes mais d’imaginer une forme, des caractères, des textures pour chaque texte. La mise en page, la typographie ne sont plus des supports mais font partie intégrante de la création, de l’écriture.

Le premier – sublime ! – livre venant de paraître est celui d’Éric Chevillard : Dans la zone d’activité.









Édition : Pôle Graphisme, Les Silos/Éditions Dissonances
tel 01 43 25 89 05 alain.planchon@wanadoo.fr


À chaque publication, des manifestations (vernissage, lecture, concert…) seront organisées à Chaumont.

De plus amples informations sur le site de Fanette Mellier – auquel j’ai emprunté les illustrations présentes.
N’hésitez pas, également, à me contacter pour en savoir plus – où trouver les livres, quand paraîtront les prochains, la recette de la tarte Langres/pommes de terre, etc.

Vous pouvez, ici, télécharger en PDF les notes d’intention du projet.

>> Ajout du 5 décembre 2007 : je parle du livre d'Éric Chevillard et du projet de Fanette sur Libr-critique, invitée par Philippe Boisnard & Hortense Gauthier :