jeudi, janvier 28, 2010

Casse chez Pensées Classées

Non, François Morice ne s’est pas fait chourrer ses vinyles – il me fouille toujours à la sortie, je ne sais pas pourquoi… –, en revanche, il a reçu Daniel Foucard dans son trésor de librairie – dont je vous ai déjà parlé, je crois – pour un entretien, en compagnie de Kolia Litscher, graine de graphiste talentueux qui fait un stage, en ce moment, aux Éditions Léo Scheer. L’occasion d’en savoir plus sur l’évolution de l’écriture de Daniel Foucard depuis Peuplements, sur la place de l’art contemporain dans son travail – en particulier en tant que personnage principal de Casse –, sur ses « maîtres » en littérature – et « peintrie »… et bien d’autres choses qu’il vous suffit de mater en cliquant sur « play » ci-dessous si le lecteur apparaît ou bien sur le lien de la vidéo qui vous redirigera vers Dailymotion – ils sont en plein test de version béta, de toute évidence, ça bug un peu…


Daniel Foucard publie CASSE: rencontre chez Pensées Classées
envoyé par laurelit
Le morceau de musique utilisé à la fin de la vidéo est de portradium, tiré de Portradium/Paul New publié par les éditions Dasein.

Comme on a passé un sacré bon moment, on s’est dit qu’on allait vous en faire profiter en organisant une nouvelle rencontre, publique, ce coup-ci, jeudi 11 février à partir de 19 heures, toujours chez Pensées Classées. Véronique Levy et Daniel Foucard liront des extraits de Casse et l’on conversera gentiment sur le pourquoi du comment et vice versa. Et puis on picolera vaguement, hein, comme d’habitude. Si vous êtes sages, l’auteur se fendra même de quelques signatures.


Librairie Pensées Classées
9 rue Jacques Cœur
75004 Paris
Bastoche

{Cliquer sur l’image de l’invitation pour l’afficher en grand format}

mardi, janvier 26, 2010

« I’m not your sugar! »

C’est drôle comme parfois la fiction s’invite dans la réalité. Après avoir passé le week end à regarder encore et encore des scènes de The Party – pour écrire un texte à paraître fin février dans Rouge-déclic –, une série de réactions en chaîne du plus haut comique ont perturbé le lundi ou comment l’achat d’une cafetière défectueuse peut virer à la catastrophe électrique. Au milieu de cette apocalypse rue de l’Arcade, nous avons reçu La Tour, avec quelques heures d’avance, ce qui est toujours une bonne surprise.



À présent, c’est le tour de Matière première de Jörg Fauser – Rohstoff, pour les germanophones – traduit par Marie Bouquet. C’est une drôle d’expérience de relire la traduction d’une langue que l’on n’a pas étudiée, je ne me débrouille pas si mal – enfin, tout du moins pour les vérifications de sens, tout ce qui est syntaxe, évidemment… –, le latin m’est d’une aide précieuse en la matière, avoir chanté des lieder de Schubert aussi... je fouille dans les dictionnaire, je mâchonne le rythme des phrases en langue originale… Je rassure les foules, il y a tout de même une seconde relectrice qui, elle, a fait allemand première langue. Quant à la lecture du livre, elle avait été assurée en amont par Arnaud Bongrand – membre de la grande et heureuse famille des stagiaires des Éditions Léo Scheer – pour qui l’allemand est comme qui dirait une seconde nature. J’attends la postface de Thibaut de Ruyter – il a notamment écrit la préface de Rome regards de Rolf Dieter Brinkmann aux excellentes éditions Quidam – dans quelques jours, nous devrions avoir fini la relecture, ce qui me permettra d’entamer la maquette. Jochen Gerner a réalisé la couverture de Matière première. Je lis ses livres chez l’Association, l’Ampoule, Arts Factory, Le Rouergue… depuis longtemps. C’est donc un honneur de l’associer aujourd’hui à un livre de la collection Laureli.

lundi, janvier 25, 2010

Hanaks are back

Un nouvel album de dDamage, c’est toujours une super bonne nouvelle, hein, pour toi et ton ORL qui va encore s’en foutre plein les fouilles en faisant semblant de récupérer quelques décibels irrémédiablement perdus en plein beat. Je n’ai pas encore mis la main sur Aeroplanes – ça à l’air normal vu que la sortie est annoncée aujourd’hui, 25 janvier – mais vu que j’écoute régulièrement Radio Ape depuis sa sortie en… euh… 2004 chez Planet Mu – waou, ça ne nous rajeunit pas, les gars… – s’en m’en lasser ni oublier Shimmy Shimmy Blade (Tsunami Addiction, 2006), je suis confiante. Je vous en reparlerai plus précisément dès que.

En attendant, vous pouvez déjà lire un entretien par ici ; je vous laisse également découvrir quelques vidéos des frères Hanak, Fred et JB, sur la genèse d’Aeroplanes. Enjoy !

Correction du 29 janvier : la sortie de l’album, c’est finalement en mars. Salivez, salivez.





Bonus track : animation d’après « Pressure », titre de Radio Ape :




Aeroplanes, dDamage chez Ascetic Music. Les disquaires qui l’ont pas sont que des bâtards.

dimanche, janvier 24, 2010

Le strip de l’avent

Le festival de la bande dessinée d’Angoulême commence le 28 janvier. Cette année, sur le site de Libé, Éric Loret nous offre un calendrier de l’avent franchement jouissif avec une bonne maîtrise des contraintes filmiques derrière une modeste décontraction. Sans parler d’un souci tonal dans l’inflexion vocale, avec une variation d’un demi ton voire un ton en tout et pour tout, selon les cases. Matez-le avant Goulême. Vous y découvrirez plein de trucs et même l’incontournable Joann Sfar – et son pot au lait, cf. vidéo – vous semblera supportable. Si c’est pas du grand art…

J’espère que l’auteur réitérera l’expérience pour le festival BD à Bastia qui a lieu du 8 au 11 avril avec une sacrée programmation, l’affiche de BlexBolex fait saliver, quand même.

mardi, janvier 19, 2010

Juste une mise au point

Un texte d’Hélène Bessette datant de 1961. Je l’aime beaucoup. Cliquer sur l’image pour le lire.

Un éléphant fougueux

Je suis en train de lire la biographie que Jonathan Coe a consacrée à B.S. Johnson que je considère comme un auteur culte – dira-t-on pour faire dans le résumé. Je lis en parallèle ses Malchanceux – ne manquez d’ailleurs pas le texte que Claro a écrit sur cette match box – le tout publié par Quidam, évidemment – on y trouve d’autres livres de B.S. Johnson dont Albert Angelo. J’écrirai quelque chose pour La Revue Littéraire de mars, j’espère, sur B.S. Johnson. Son indocilité formelle, son audace narrative, son univers sombre et électrique.

Jonathan Coe sera à Paris mardi 9 février à 20 heures au Reid Hall, pour parler de sa biographie : B.S. Johnson, histoire d'un éléphant fougueux – une soirée organisée par Quidam et la librairie Tschann. Je ne saurais trop vous conseiller de ne pas manquer ça.

{Cliquer sur l’invitation pour l’agrandir}

The Reid Hall : 4, rue de Chevreuse, 75006 Paris, métro Vavin.

lundi, janvier 18, 2010

Sur la terre comme

Sur le blog de La Revue Littéraire, un article évoquant Père des mensonges de Brian Evenson qui paraîtra dans le prochain numéro – papier, donc – de La Revue Littéraire, à paraître en février, avec plein d’autres trucs absolument palpitants.

Je rappelle que Père des mensonges vient de sortir chez Lot49 au Cherche midi, l’excellente collection de Claro et Hofmarcher, dans une traduction de Héloïse Esquié.


Photo de Brian Evenson trouvée sur le blog G D C S + S W D P.

samedi, janvier 16, 2010

Rencontre au sommet

Marseillaises, Marseillais,
habitantes et habitants de la région PACA,
Lyonnaises, Lyonnais qui adorez passer quelques heures en voiture à écouter de la bonne musique avant d’aller vous murger la gueule avec des potes en prenant pour prétexte une sortie culturelle (en n’oubliant pas que celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas, et inversement),
je vous annonce que Julien d’Abrigeon et Nicolas Tardy vous attendront à la librairie Histoire de l’œil
samedi 30 janvier à partir de 14h30

pour dédicacer leurs ouvrages respectifs : Le Zaroff – dont je vous ai déjà parlé, je crois… –
et Traversée des intégrations (Éditions Single),
mais aussi pour en faire la lecture car vous savez, ô public, qu’ils aiment ça, les bougres, la lecture publique et vous en mettre plein les oreilles hic et nunc alors profitez-en et venez nombreux car ils ne feront pas ça tous les jours ni toutes les semaines, faut quand même pas déconner, c’est du boulot.


Après votre café serré ou votre Morning cocktail à l’eau de seltz à la Samaritaine, vous remontez la Canebière jusqu’au croisement avec la rue des Récolettes sur votre droite (c’est la perpendiculaire après le cours Saint-Louis) qui devient rapidement la rue d’Aubagne ; vous la continuez un bon bout de temps, la rue d’Aubagne, vous dépassez le hammam Rafik – non, vous n’avez pas le temps –, le théâtre Mazenod, vous croisez la rue Estelle et vous faites coucou de la main à la revue If, vous continuez, vous êtes toujours rue d’Aubagne, vous êtes à présent dans le quartier du cours Julien, vous dépassez Le terroir corse – non, vous n’avez toujours pas le temps et de toute façon, à cette heure-ci, ils ne servent plus –, vous êtes place Paul Cézanne puis place Notre-Dame du Mont, voilà, sur votre gauche, c’est la rue de Fontanges, il ne vous reste plus qu’à aller jusqu’au numéro 25 (sinon, vous sortez directement au métro Notre-Dame du Mont mais c’est quand même moins rigolo).

Image © Julien d’Abrigeon : cliquez dessus si vous tenez vraiment à l'agrandir.
;)

lundi, janvier 11, 2010

« Le drame est en suspend. »

Voilà, La Tour est presque prête à envoyer chez l’imprimeur. Je vais rererefaire une lecture, passer un ptit coup de Prolexis pour être sûre, vérifier les folios. Le PDF haute déf devrait donc partir demain. Yavait un sacré paquet de conneries à la saisie du texte, sans compter les fautes de l’édition Gallimard (mais oui, même dans les années 50, je sais, un mythe s’effondre, ça a été très dur pour moi aussi)… J’ai refait entièrement la maquette à cause d’un bug. La routine, quoi. J’avais contacté Fanette Mellier pour la couverture, ainsi que je l’avais écrit, mais Fanette est comme moi, elle a beaucoup beaucoup de travail. Et comme elle est passionnée par ce qu’elle fait, elle dit souvent oui en dépit du fait que les journées ne comptent que 24 heures. En général, elle arrive à tenir le rythme mais pas toujours quand celui-ci devient infernal – encore un trait que nous avons en commun. On ne fabrique pas des saucisses en conserve, non plus, il faut pouvoir garder l’esprit frais, les neurones véloces et surtout le plaisir du faire, pas toujours compatible avec une productivité qu’on voudrait nous imposer… Bref, tout ça pour dire qu’on était méchamment en dehors des clous côté rétroplanning.

Heureusement, tel un héros intemporel, Yves Mestrallet est arrivé avec sa Jaguar blanche.

Yves Mestrallet, c’est mon héros. Quand je serai grande, je ferai des livres aussi beaux que les siens, ou presque. Avec Christine Morault, il s’occupe des éditions Memo (MEstrallet/MOrault, quoi) qui sont les meilleures éditions du monde. Et en plus, ils vivent à Nantes qui est la plus belle ville du monde après Bastia.

Je n’avais encore jamais osé lui demander de couverture, à Yves, parce que c’est un peu mon dieu du graphisme et de la typographie, un souverain du ton direct avec un sens de la couleur ancré dans la pupille, des lignes sobre, un classicisme chicissime doté d’un humour subtil. C’est toujours waou, c’est toujours parfait, du coup, ça impressionne un peu. Et puis je pars du principe qu’il faut se garder quelques plaisirs pour la route… Lorsque par un beau dimanche d’hiver – le chat dormait sous la couette et de légers flocons virevoltaient sur mon balcon, givrant les plantes crevées qui y gisent d’un linceul lacté –, j’eus le bonheur de recevoir cette tour mestrallienne qui est si bessettienne…


En fait, j’ai l’impression que sans en avoir conscience, j’ai développé une espèce de technique poussant presque subliminalement des artistes à me confier des images de couverture… J’ai compris ça hier soir. Attention, ça ne marche qu’avec les artistes que je connais, en particulier avec les amis. Et surtout, ça marche parce que je ne le fais pas exprès… 1- Ils aiment un ou des auteurs de chez Laureli ; 2- Je leur montre un essai – réalisé par mes soins – de future couverture du livre d’un auteur qui leur tient particulièrement à cœur ; 3- Ils m’envoient en réponse une autre couverture, la leur, carrément sublime, avec des bises ou de l’amitié selon notre degré de familiarité. C’est comme ça que Jean-Luc Moulène a réalisé la couverture de Casse de Daniel Foucard, et Yves Mestrallet, celle de La Tour d’Hélène Bessette…

mercredi, janvier 06, 2010

#10

Je ne ferai pas de bilan ni de prospective, ça me rappelle trop les dossiers de subvention. J’ai déjà donné, par le passé, dans l’euphorique résolution, c’est joli en hiver, mais c’est point très efficient. Et puis faut bien dire que 2009 a été une année pourrie de merde. Comme l’a écrit Florent – je vous invite d’ailleurs à lire le texte federmanien qu’il a mis en ligne –, Raymond nous a fait la mauvaise blague de mourir. Je guette à présent la moindre de ses transmutations. J’ai même arrêté d’écrabouiller les araignées à cause de ça. On ne sait jamais. D’autres l’ont imité et n’était-ce le Zoloft (merci Zoloft), j’aurais pleuré un max de rivière. J’ai donc formulé deux buts accessibles à la fin du mois de décembre. Le premier était de m’inscrire à un cours de boxe pour éviter de filer des coups de poings dans le mur suite à des appels de fâcheux. Ce projet a été étouffé dans l’œuf dès le 25 décembre après que j’ai été lâchement agressée par le bol mélangeur de mon mixeur, ce dernier m’ayant atteint en plein visage et ouvert le nez de l’une de ses arêtes coupantes – pile à l’endroit de mes deux précédentes fractures, comme un fait exprès, la première datant de 1982 (ou j’apprends la loi de la gravité), la deuxième de 1990 (ou faire un plat en dehors du tatami, ça fait mal). J’ai réalisé à ce moment-là que j’étais davantage bibelot de chez Typhus – ou princesse au petit pois, selon les références des lecteurs – que Eugene Robinson, et que je n’avais pas envie de dépenser mon salaire en fards hors de prix pour masquer les contusions. En plus, vu que je cicatrise comme un mort vivant, les voisins de tarderaient pas à appeler les flics, pensant qu’on me bat comme plâtre. Bref, la mauvaise idée. Abandonnée. Je vais tranquillement retourner à ma salle de pétasse – quand j’aurais les sous – et transpirer dans de jolie brassières aux couleurs vives en remuant mes fesser de guitarra. Ça fait 10 ans que cela m’évite un fait-divers du genre : « une éditrice tue trois personnes avant de se pendre avec le câble de son Mac » (’a pas peur, tante Luce, c’est juste une hyperbole !), ça devrait continuer à fonctionner. Ma seconde résolution – moins risquée, il est vrai, d’un certain point de vue – a en revanche été un franc succès : réaliser des canelés maison, à l’aide de moules en cuivre étamé. J’en suis aujourd’hui à la version 5.02. Tout mon entourage a pris 2 kg. 2010 sera l’année du canelé – oui oui, ça s’écrit avec un seul « n » – qui n’est pas qu’un simple plaisir gustatif – il est vrai indéniable – mais un véritable travail de mémoire puisqu’il est originaire de Bordeaux, ville négrière (comme Nantes, La Rochelle, Lorient, Marseille…) au XVIIIe siècle. On y trouve du rhum et de la vanille qui arrivaient dans les mêmes bateaux que les esclaves. Il ne restait plus qu’à se servir des surplus de jaune d’œuf (le blanc était utilisé pour clarifier le vin avant expédition), le canelé était né.


Laureli vous souhaite le meilleur : de la curiosité, de l’engagement, de la passion, de l’art, un gros budget livre.


Laureli vi preganu curiosità, impegnu, passione, arte, dinari per libri, pace e salute per l’annu novu.