mercredi, juillet 30, 2008

Riverain



Courts extraits du Travail de rivière (à paraître en novembre prochain chez Dissonances/Pôle graphique de Chaumont, avec une création graphique de Fanette Mellier) sur Cronòpios.

(Avec une nouvelle subtilité technique - il est trop fort ce Pipol - le "blog do texto", n'hésitez pas à y intervenir si cela vous tente.)

mardi, juillet 29, 2008

Painterman

Avant les vraies vacances – c’est-à-dire celles où je serai réellement loin de toute connexion en essayant de ne rien produire histoire de récupérer un cerveau en état de marche... – quelques liens concernant le travail de Laurent Marissal alias Painterman que je découvre grâce à Jérôme Gontier. Une œuvre d’utilité publique, allais-je écrire, mais bien davantage sociale et personnel(le).

En 1997, Laurent Marissal est gardien/prisonnier au musée Gustave Moreau. De cette aliénation nait Painterman, celui qui sera peintre à toute heure du jour et de la nuit et transformera le temps et l’espace en matière même de peinture, imprimant son index sur un montant repeint de frais ou organisant et dirigeant une unité syndicale. Se développent ainsi une série d’actions picturales non visibles mais non cachées non plus, ce que narre l’ouvrage Pinxit, Laurent Marissal 1997-2003 (Éditions Incertain Sens, Rennes 2005) : 220 photos et dessins, 220 pages d'actions clandestines...



Lire :
Le site-blog de Painterman.
Un entretien sur Paris-Art.com
Un article d’Elisabeth Lebovici.

RLR reprend le 12 août en vaisseau fantôme tandis que je serai toujours en train de me prélasser sur une plage corse, hé hé ! on peut antidater les billets ! Hommage indirect à Painterman…

... je suis sûre qu'on nous prend pour des cons...

L’association Les Sept Dormants propose de signer la pétition suivante :

« Naser Jamil Shaath est un poète palestinien né en 1979. Invité à la 11ème session du Festival des Voix de la Méditerranée de Lodève, qui s’est tenue du 19 au 28 juillet 2008, il n’a pu obtenir le visa, bien que cette édition du Festival soit parrainée par l’UNESCO. Le Consulat de France à Jérusalem en particulier et les services français en général, qu’ils dépendent du Ministère des affaires étrangères ou du Ministère de l’immigration et de l’identité nationale, sont dans l’obligation de respecter les institutions culturelles et littéraires. La République des Lettres a son mot à dire au sein de la République. Cette pétition a pour ambition d’en porter la voix. »

mardi, juillet 15, 2008

KcrrrKcrrrKcrrrrr…

… fit le Mac, puis il se mura en écran blanc, exprima clairement sa perplexité, ses angoisses métaphysiques par un « ? » répété et auto-détruisit son disque dur. Vous ne verrez donc pas les photos du concours de pêche du 14 juillet à Rougé, crashées avec le reste, j’ai pourtant sorti un joli petit Boer de l’eau – rassurez-vous, il ne s'agit pas d'un pionnier blanc d'Afrique du Sud mais d'un poisson invasif, c’était presque un geste écologique. Allez, un ptit dessin mémoriel en guise de.
Et rougelarsenrose profite du suicide de son outil de travail pour prendre ses vacances. Alors à bientôt !

mercredi, juillet 09, 2008

Monsieur Laurelli

Ce n’est pas à cause de son homophonie que je vous invite à découvrir le travail de Camille Laurelli mais parce que je le trouve prometteur et salutaire, entre candeur et cruauté.

Vous pouvez consulter son site et celui d’une galerie qui l’expose.


(sans titre), 2007.


sans titre (I believe I can fly), 2006.

mardi, juillet 08, 2008

Janus

Quand je vois la tortue Janus, résidant à Genève, dévorer goulûment, depuis 10 ans, ses feuilles de salade, je me dis : a fortiori, pas si dur d’être - métaphoriquement - bicéphale !


(Même si la tête de droite a l'air de faire la tête à la tête de gauche, plus volontaire...)


Bon, au départ, je cherchais dans Google des tortues à tête rouge car il y a des tortues à tête rouge dans le prochain livre de Tarik Noui : Rouge à lèvres sur le plongeoir d'une piscine municipale...

dimanche, juillet 06, 2008

La course ne faiblit pas

Juillet et la course ne faiblit pas. Nostalgie des juillets (je vérifie, ça peut prendre un « s » même si c’est rare dit Robert : « des juillets torrides) d’enfance, d’adolescence. Chaleur écrasante, avions, bateaux, trains, torpeur, paresse, coups de soleil cuisants suivis de couches grasses de Biafine, le manque de délicatesse de ma mère qui me griffe les épaules en l’étalant (ou bien étais-je douillette à l’époque), lac artificiel, mer réelle, vert lassant de la campagne et jaune irritant du sable, bals du 14, feux d’artifice économes, une belle rouge, une belle bleue et c’est fini après un crachouillis comme une bouteille effervescente secouée puis ouverte trop rapidement en rentrant des courses, folie de ma grand-mère, sandwiches SNCF, films SNCM, BD Air France, passage terrorisé chez le coiffeur, jouer de l’orgue à la messe tous les dimanche (mais ça dispense d’hostie – du latin « hostia » : « victime »), Tour de France, cahiers de vacances. Non, finalement, aucune nostalgie de ces juillets-là. Mieux vaut l’épuisement et la course. Les maquettes qui partent les unes après les autres à l’imprimerie comme on met une pâte liquide dans le four, préalablement touillée avec amour, aux ingrédients soigneusement pesés, pour la voir ressortir sous forme de gâteau odorant. Pour la grande fête de « La Rentrée Littéraire ». Il y aura toujours quelques bulles dans la marée mousseuse. D’ailleurs, je lis le prochain Régis Jauffret, Lacrimosa, qui me plaît comme un beau concerto (il parle lui-même, ailleurs, d’« oreille absolue », ou ailleurs encore : « l’écriture n’est pas très éloignée de la musique. Je suis comme un violoniste : je joue, on m'enregistre, on me repasse la bande, et je sais que je n'ai pas fait de fausses notes. ») Concerto à deux voix dont une prosopopée qui existera d'ailleurs sur scène. Je relève cette lecture de l’auteur sur le net qui n’arrange pas mon humeur du jour, mais que je trouve « touchante », sans galvauder le mot, et puis il me semble que c’est bien de dire à des hommes qu’on trouve leurs lectures « touchantes » – en général, on réserve ça, avec un soupçon de mièvrerie, aux filles qui s’habillent en noir et qui en plus écrivent. Je la trouve touchante cette lecture car humaine trop humaine, épaules fléchies du poids de vivre, silhouette en contre-jour, léger accent marseillais loin du soleil de Pagnol, bruit des voitures en mer mécanique, lumière blafarde du néon sur une salle de bains encombrée, comme si l’armée de flacons dédoublée par le miroir était une image rassurante, en aubes et crépuscules.
(Image © Stéphane Trapier)