lundi, mars 29, 2010

Pensées gelées et mer classée

Jeudi 1er avril, on met une jolie veste et on va chez Pensées Classées pour la soirée [avant-poste]/La Mer gelée – on avait évoqué un précédent numéro de La Mer gelée ici.

Avec Alban Lefranc, David Sillanoli, Augustin Gilmore, Arnaud Labory.

C’est toujours 9 rue Jacques Cœur à Bastoche et c’est toujours à partir de 19 h.

mercredi, mars 24, 2010

Libé des écrivains, édition 2010

Demain – jeudi 25 mars, donc –, vous pourrez trouver en kiosque Libé des écrivains, l’édition spéciale publiée chaque année par le quotidien Libération au moment du Salon du livre de Paris, la règle du jeu étant que l’intégralité du journal soit rédigée par des écrivains. Vous en trouverez la liste ici ainsi qu’un document audio de la réunion de rédaction. La collection Laureli a eu la chance d’être invitée à investir les pages Médias/Écrans dirigées par Isabelle Roberts et Raphaël Garrigos, vous y lirez donc des textes de Claire Guezengar, Daniel Foucard, Frédéric Junqua et bibi. Sinon, hein, évidemment, on s’est bien amusés.

lundi, mars 22, 2010

Française ?

J’ai la chance de ne pas avoir de problème pour renouveller mon passeport. Je suis née à Bastia. Ma mère est née à Marseille, mon père à Rapaghju. Mes grands-parents paternels sont nés en Castanicchia – entre Granajola et Orezza ; jusqu’à preuve du contraire, c’est sur le territoire français depuis 1768, enfin, 1769 après la bataille de Ponte Novu. Mes grands-parents maternels ont dû naître entre Marseille et La Ciotat – mais de ce côté-là, il y a une histoire d’assistance publique… donc, impossible de remonter plus loin… donc peut-être qu’un jour, hein… En attendant cet éventuel épisode kafkaïen, on ne peut qu’avoir le cœur déchiré en regardant des témoignages comme celui de Fabienne Chemama, recueilli par Libé – ou : l’histoire française a la mémoire courte.


"Vous êtes Français? -Tapez 4"
envoyé par liberation

jeudi, mars 11, 2010

Mille milliards de milieux

« Pour consommer un thé puis des petits gâteaux »
Raymond Queneau, Cent mille milliards de poèmes.

« Du mouvement avant tout mais pas n’importe lequel. Ce qu’il nous faut, c’est un grand carrousel hygiénique, un sublime manège aérique où nos corps, successivement enlevés, soulevés, puis précipités, enivrés, ralentis, puissent vaincre leur propre manie ambulatoire pour se révéler à eux-mêmes dans la célérité absolue. »
Claro, Livre XIX, p. 95.


Vesna Vulovic est-elle tombée les bras en croix ? A-t-elle embrassé l’air comme un vieil ami enfin retrouvé ? A-t-elle cherché à contrôler le sens de la chute pour respirer le bleu du ciel ou au contraire s’en remettre à la terre, à ses reliefs brun, vert, acier, acérés, au goût d’inévitable ?

Vesna Vulovic est cette hôtesse de l’air serbe ayant survécu à une chute de plus de 10 000 mètres en 1972, entrant ainsi, malgré elle, dans le Guiness des records. Mythe politique ou réalité miraculeuse, peu importe. Reste cette chute prodigieuse, « irréversible », écrite et imaginée par Claro, qui s’enfonce dans la chair du paysage à l’horizontalité cadrée par les photographies de Michel Denancé. Le livre s’étale, les bras en croix. Un voyage aux accents métaphysiques contre, tout contre les bruissements urbains de Seine Saint-Denis1. Gris de carlingue, brut de décoffrage. Motifs qui s’empruntent. Scènes de genre.

Claro change d’octave, de rythme. Après la prose au scalpel de Livre XIX2 ou celle, électrique de la chair éponyme3, après l’incandescence précipitée d’Enfilades4 et le souffle cruel de Bunker anatomie5, après la métamorphose du fou d’Emma, délesté d’Estée6, voici des cadences douces, parfois sucrées, une simplicité – au sens du « plain text » steinien – limpide et qui file, fait défiler la vie de Vesna sous ses yeux, mêmes. Vesna, jeune femme d’une vingtaine d’années ayant connu vertige de l’amour et deuil de l’aimé. Vesna qui se délecte de pâtisseries à la folie comme d’autant d’amants de passage. Vesna qui, enfant, adulait Joseph Kittinger, cet Américain détenant le record du plus haut saut en parachute surnommé « l’homme d’acier », un rêve de mâle, quelques traits flous sur cliché de presse punaisé, dont elle pulvérisera les exploits en madame Jourdain de la prouesse.

« “Je m’affranchis aujourd’hui et pour toujours de l’immobilité humaine, je suis en mouvement ininterrompu, je m’approche des objets, je m’éloigne d’eux, je me faufile sous eux, je me juche sur eux, j’avance à côté du museau d’un cheval au galop, je m’enfonce au milieu d’une foule, je cours devant les soldats qui chargent, je me renverse sur le dos, je m’envole avec les avions, je tombe et je remonte avec des corps qui tombent et qui remontent.” (Dziga Vertov, de dziga, dérivé d’un mot ukrainien qui veut dire “toupie” et signifie allusivement “roue qui tourne sans cesse, mouvement perpétuel” ; et de vertov, du verbe russe vertet qui veut dire “tournoyer, pivoter”.) »7

En écho : Louve basse de Denis Roche, dont Claro partage l’obsession pour la vitesse, contre – tout contre, encore – la mort.

Ou encore :
« DE LA NÉCESSITÉ QU’IL Y A À SE LAISSER MOUVOIR.
Tout corps souffrant mérite mouvement, et ce n’est que dans la locomotion perpétuelle, l’ascension soudaine et la chute attendue qu’un organisme pourra atteindre cet état sublime qui, loin de ressembler à la morne santé des hommes d’en-bas, faite tout entière de coliques intellectuelles et de renifleries morales, s’apparente plutôt aux bouleversantes extases des rapaces et des anges. » (Claro, Livre XIX, p. 93.)

Car si l’on devine le chignon sagement peigné de l’hôtesse et ses yeux qui reflètent les arbres, le jus de tomate qu’elle porte, à travers l’allée entourée de dormeurs, au moment de l’impact, est bien rouge, rouge sang. Et son voyage enchanté d’Alice qui ne distingue plus ni haut ni bas, qui fend l’air avant de le dévorer, se trouble de fétus humains, et sa pensée s’arrête, comme le temps, ou va trop vite, comme le temps – ce qui revient au même –, et mâche et remâche cette phrase de Kittinger (de Kittinger ?) : « Je vais plus vite que la mort. »

« Je vais plus vite que la mort » et la boucle est bouclée, ne pouvant s’achever, la chute est infinie, le rire vient aux larmes, le texte tourne sur lui-même comme la pupille de Vesna sidérée, comme le nuage troué témoin de sa chute, comme l’œil du photographe déclenchant dans une prise en trombe, comme celui, unique, de Nina, dans Livre XIX ; s’ouvre ainsi, dès les premiers mots de ce livre panoramique, un grand moment de littérature qui, tout doucement, prend aux tripes et s’imprime dans la mémoire du fer de l’évidence simple de la beauté.

Claro ayant inventé Vesna, plus douce sera la chute.


---------------------------------------
Notes
1- Le livre est né d’une proposition de Hors limites, festival de l’association des bibliothèques en Seine Saint-Denis.
2- Livre XIX, Verticales, 1997.
3- Chair électrique, Verticales, 2003.
4- Enfilades, Verticales, 1998.
5- Bunker anatomie, Verticales, 2004 – vous pouvez notamment lire un article à propos de ce livre dans La Revue Littéraire n°9.
6- Madman Bovary, Verticales, 2008.
7- Denis Roche,
Louve basse, Le Seuil, Fiction & cie, 1976, page 96.


Mille milliards de milieux : Claro (texte) & Michel Denancé (photographies)
Éditions le bec en l’air.


À noter :

Lecture/signature
Mille milliards de milieux
de
Claro
jeudi 18 mars
à partir de
19 h
à la
librairie Pensées classées
9 rue Jacques Cœur
Bastoche, Paname

mercredi, mars 10, 2010

Pourvu qu’on ait Libr’Est


Aujourd’hui, un nouveau site est en ligne : Libr’Est, une association de libraires regroupant Le Comptoir des mots, L’Atelier, Atout Livre, La Manœuvre, Le Genre urbain, Millepages (& Millepages BD & jeunesse), La Librairie du 104, Le Merle moqueur. Bref, comme vous le savez sans doute déjà si vous êtes parisiens durables ou occasionnels, des adresses assez idylliques.

Libr’Est s’était déjà fait connaître par des actions marquantes : une barricade de livres montée devant la mairie du XXe arrondissement pour fêter les 40 ans de mai 68, un pique-nique proposant d’arriver avec un livre… et de repartir avec un autre – ou comment découvrir un nouvel univers littéraire en buvant du rosé frais…

Le site Libr’Est permet de commander des livres pour ensuite aller les chercher dans l’une des librairies Libr’Est de votre choix ou bien de vous faire livrer par coursier – en vélo ! – en trois heures.

Vous pouvez aussi consulter la programmation de lectures et rencontres des librairies, accéder à leurs sélections de livres… et bientôt en ligne : Radio Libr’Est.

lundi, mars 08, 2010

Contrat pour un corps

Il y a quelques jours, sur Facebook, Valery Poulet a posté le lien d’un billet fort intéressant sur Michel Journiac. Connaissant l’œuvre de cet artiste depuis une douzaine d’années – on en parlait beaucoup chez Al Dante à la fin des années 90 avec Vincent Labaume et Jean-Luc Moulène, intarissables sur le sujet ; Al Dante avait d’ailleurs publié à l’époque Le Tombeau de Michel Journiac [1] – l’aimant passionnément, j’avais l’impression que tout le monde avait conscience de son importance mais ce n’est apparemment pas le cas. Il est mort jeune – en 1995, à l’âge de soixante ans – laissant derrière lui en majorité des œuvres de performance, donc – pour parler le langage des marchands – peu commerciales. Ceci expliquerait cela.

Il est l’un des créateurs – certains disent le créateur, mais je ne suis pas historienne de l’art – de l’art corporel, le corps étant pour lui le médium principal, dans un rapport toujours violent aux codes sociaux, « une viande consciente socialisée ». Un corps plastique, un corps travesti, révélant les codes et les regards : « il n’y a pas de corps existant de façon absolue. Celui-ci est lié à toute une série de contextes, d’objets, vêtements, etc. À partir de là, je pense toute la question de mon travail. »[2]

Selon Julia Hountou [3], « D’Hommage à Freud (mars 1972) à Piège pour un travesti (juin 1972) en passant par L’inceste (mars 1975) et 24 heures de la vie d’une femme ordinaire (novembre 1974), l’artiste manie l’hyperbole, à partir de détails (maquillage, parure, déguisement, geste, scénographie) selon différentes graduations qui vont d’une imitation discrète qui témoigne d’une retenue, d’une sobriété, à une exagération parodique. Journiac oscille entre le pastiche et la caricature. Son style parodique évolue en fonction du degré de transformation de son référent. La ressemblance tend à devenir de moins en moins prééminente, alors que la distance conçue par la satire dans l’appréhension ludique de la réalité augmente. »

Parmi mes œuvres préférées, l’Hommage à Freud, où Michel Journiac demande à ses parents, Robert et Renée, de poser, sans apprêt particulier, dans leur tenue ordinaire, pour ensuite s’habiller de leurs vêtements et se fondre dans le miroir de la ressemblance génétique.

Et 24 heures dans la vie d’une femme ordinaire où Michel Journiac mime la vie de la petite-bourgeoise, d’une fade banalité. Manifeste éminemment féministe, ou plutôt, humaniste. « Je n’avais pas la prétention en m’habillant en femme pendant 24 heures de mettre à nu toute la complexité de la condition féminine. Je voulais plutôt illustrer un certain nombre de situations, les expérimenter avec mon propre corps, amener le public à se poser des questions, montrer aux femmes combien elles sont piégées et aux hommes, ce qu’ils peuvent faire d’une femme. » [4]

---------------------------------------------------------------
Notes
[1]
Tombeau de Michel Journiac, paru en 1998 chez Al Dante, texte de Vincent Labaume (éloge funèbre à Michel Journiac écrit par Vincent Labaume et prononcé à l’église Notre-Dame de la Garde en 1995) et portrait mortuaire executé par Jean-Luc Moulène chez l’artiste. Ce livre est aujourd’hui introuvable, mais si vous voulez essayer : ISBN 978-2911073182
[2] « Dix questions sur l’art corporel et l’art sociologique » : débat entre Hervé Fischer, Michel Journiac, Gina Pane et Jean-Paul Thénot, Paris, 18 novembre 1973 :
Artitudes International n° 6/8, décembre 1973 - mars 1974, p. 5.
[3] Julia Hountou, article publié dans
Art Présence, n° 39, juillet-août-septembre 2001, p. 2-15, repris sur le site Exporevue.org
[4] Entretien avec Michel Journiac,
Marie-Claire, 1973-1974.


Consulter également le site consacré à Michel Journiac.

Lire : Michel Journiac par Vincent Labaume (paru à l’occasion d’une exposition au musée de Strasbourg, collectif comprenant également des textes de Fabrice Hergott, Emmanuel Guigon, Arnaud Labelle-Rojoux…), éditions des Musées de Strasbourg-École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, 2004, ISBN : 978-2840561422.

{Toutes les photos © Michel Journiac.
Cliquer dessus pour les agrandir.}

samedi, mars 06, 2010

— C’est peut-être de la moutarde ou des pruneaux.

La Tour d’Hélène Bessette (extrait) :

« Qu’y avait-il à gagner ?

— Avez-vous été dans un restaurant chinois ? Avez-vous mangé de la tortue ? Avez-vous été en Autriche ? Avez-vous été en Espagne ? Avez-vous été au Portugal ? Avez-vous été en Italie ? Avez-vous été à une première ? Avez-vous rencontré une vedette ? Avez-vous une caméra ? Avez-vous été filmée ? Avez-vous fait enregistrer votre voix ? Allez-vous sur la Côte ? Avez-vous une maison de famille ? Quelque part en France ? À défaut d’ancêtres, vous y pendrez des tableaux achetés au village suisse. Avez-vous un cardigan rouge ? Sur la neige au sport. Très décoratif. Dans le paysage. Ce petit point vert, jaune, bleu, c’est vous. Avez-vous une célébrité dans vos relations ? Recevez-vous un Directeur Général, un Président honoraire ? Faites-vous toujours attendre un peu. C’est mieux. Le hall est illuminé. Les amis sont là. Les autos s’alignent non loin. Et vous descendez l’escalier. Votre mari a-t-il une maîtresse ? Pas encore ? Alors, dit la dame, vous n’avez pas encore tout vu. Puis elle ferme son visage qu’elle avait ouvert.

— Elle a raison, reprend la voisine. Tout ce qu’elle énumère est indispensable. J’ai été dans un restaurant chinois. J’ai mangé de la tortue. J’ai été en Autriche. J’ai été au Portugal. J’ai été en Italie. J’ai été à une première. J’ai rencontré des vedettes. J’ai une caméra. J’ai été filmée. J’ai fait enregistrer ma voix. J’ai été sur la Côte. J’ai une maison de famille. J’ai acheté de vieux tableaux boulevard Ornano. C’est les ancêtres. J’ai un cardigan rouge. Sur la neige. Très décoratif. Ce petit point vermillon : c’est moi. Je porte très bien le fuseau. J’ai été photographiée. J’ai une célébrité dans mes relations. Je reçois un Directeur honoraire, un Président général. Je fais toujours attendre un peu. Les amis sont illuminés. Le hall s’impatiente. Les autos descendent l’avenue. Et je m’aligne une entrée remarquée. N’avez-vous pas d’escalier. C’est regrettable. Il faudra déménager. Mon mari a une maîtresse. Et j’en vois de toutes les couleurs.

Louise affolée.

Puis la dame referme son visage qu’elle avait ouvert.

— Je n’ai pas, bredouille Louise. Je n’ai pas mangé de la tortue. Je n’ai pas été au Portugal. Je n’ai pas rencontré d’étoiles. Je n’ai pas… Tout ce que je n’ai pas.

Puis elle referme son visage qu’elle avait ouvert.

Mais la dame poursuit, car dit-elle, j’en ai omis.
— Faites-vous du patin à glace ? Faites-vous du cheval ? Avez-vous un tennis de table ? Avez-vous un artiste dans la famille ? L’un de vos enfants est-il doué ? Avez-vous été en avion ?
Je crois que c’est tout. L’arsenal est au complet.

Suzy ajoute :
— Tu oublies inter-floral et le télé-siège. Allez-vous aux sports d’hiver ? Il faut rattraper le temps perdu, ma belle. S’il se peut. Elle a plusieurs hivers de retard en ce qui concerne le télé-siège et les sports, Louise.
— Vous n’aurez qu’à faire deux saisons par an, dit gentiment la blonde Suzy qui ne paraît pas méchante. C’est le premier pas qui coûte. Le tout est de s’y mettre. Vous en prendrez l’habitude. On s’y fait vite. C’est un tour (d’esprit) à prendre. On vous montrera. Sans parler de la pêche sous-marine.

Et pour tout le monde elle crie :
— Nous voyageons toujours en première. Et nous prenons des couchettes. C’est tellement mieux.
Est-ce que vous vous levez à midi ?
— Pour mon anniversaire, chante la dame, nous avons eu un lunch au fromage. Tout au fromage, Suzy. Vous ne le croiriez pas, Suzy. Vingt-huit sortes de fromages. N’avez-vous jamais fait cela, dit-elle en s’adressant à Louise.
Vingt-huit sortes de fromages.

Louise bégaye :
— Non, non, non, vraiment…

Suzy l’a déjà fait. Elle est au courant. Elle crie :
— Rue d’Amsterdam. Voyons. N’avez-vous jamais été rue d’Amsterdam ?
Puis elle se penche pour réclamer à la fille de cuisine : de la hure, des fricandeaux et de la fourme.
— Passez-moi donc le pâté en croûte. Le munster. Le bleu. Et envoyez-moi le vin d’Alsace. À moins que ce soit d’Italie. Et ne traînez pas. »

La Tour d’Hélène Bessette est en librairie depuis un peu moins d’un mois. Ce livre avait précédemment été publié par les éditions Gallimard en 1959 et c’est l’un de mes préférés, pour son rythme, son éternelle actualité, sa cruauté lancinante. Je sais que d’autres bessettiens de la première heure auraient préféré que je republie d’abord Garance rose, par exemple… Je finissais donc par me demander si ma passion particulière pour La Tour n’était pas une sortie d’idiosyncrasie… Mais d’après les premiers retours, je suis heureuse de constater que d’autres partagent mon enthousiasme.

Tiens, d’ailleurs, Claro en parle ici.

J’ai réalisé un entretien vidéo à propos de ce livre à la librairie Le Comptoir des mots. Nathalie Lacroix nous a reçus dans l’un des lieux incontournables de l’Est parisien, qu’elle anime avec Renny Aupetit, Noëlle Renaude – qui a signé la postface de La Tour –, Julien Doussinault – auteur d’une biographie consacrée à Hélène Bessette –, Aurélie Carpentier – dont je vous ai déjà parlé il y a peu de temps puisqu’elle effectue en ce moment un stage aux Éditions Léo Scheer… et vient, en cours d’année, de changer de sujet de mémoire pour choisir de travailler sur N’avez-vous pas froid, d’Hélène Bessette – et moi, donc, tranquillement posée derrière la caméra, cadrant et zoomant à l’envi.


Rencontre Hélène Bessette au Comptoir des mots
envoyé par laureli .

Ajout du 7 mars : mon email d'éditeur communicant relayé par François Bon.

mercredi, mars 03, 2010

Le Jeu de la Théorie

Demain, jeudi 4 mars, à 19h30, c’est le Jeu de la Théorie au Palais de Tokyo.

Le Jeu de la Théorie a été inventé par Patrice Maniglier (le « Maître du jeu ») pour répondre à la question : « La forme-jeu peut-elle être introduite dans la pensée, à côté d’autres formes dans lesquelles se coule habituellement l’exercice théorique (conférence, dissertation, commentaires, colloques, etc.) et qu’a-t-on à gagner à cette introduction ? La forme-jeu permet-elle d’obtenir des effets de pensée que d’autres formes ne permettent pas d’obtenir ? La forme-jeu permet-elle de libérer les gens qui font profession de faire penser des servitudes de leur métier, qui si souvent le rendent absurde, en faisant d’eux des pantins agités dans une cave insonorisée du monde du spectacle ? »

J’ai eu la chance d’assister à l’un de ces Jeux en octobre dernier à Marseille pendant le festival de la Pop Philosophie et d’y voir s’y affronter Patrice Maniglier, Mark Alizart, Joseph Mouton et Patrice Blouin, autour du thème « Peut-on sauver la pop philosophie ? »

Le thème de demain : « Moderne toi-même ! Qui faut-il punir de la modernité ? » Trois équipes débattront les « plus jamais ça », les « nous n’avons jamais été » et les « encore un effort ». Joueurs : Mark Alizart, Elie During, Bastien Gallet, Gianni Gastaldi, Marie Gil, Stéphane Legrand, Patrice Maniglier, Julia Peker, David Zerbib… Et peut-être quelques invités mystère.


Les règles du Jeu de la Théorie sont consultable ici.


{Le site du Palais de Tokyo précise qu’il faut être muni d’un ticket d’entrée d’expo pour pouvoir assister au Jeu de la Théorie. S’il ne vous reste que trois tickets resto pour finir le mois, vous pouvez aussi tenter de draguer l’un des joueurs en photo ci-dessus ou passer d’un air assuré devant la cahute vendant des tickets en lançant bonjour à la jeune femme derrière la caisse avec un grand sourire… ça peut fonctionner.}

Le Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson à PARIS
Métro Iéna
Bus 32, 42, 63, 72, 80, 82, 92
RER C, Pont de l’Alma