mercredi, septembre 26, 2007

« Sometimes I feel like I took the blue pill »

EMMANUEL RABU invité de rougelarsenrose :
« Sometimes I feel like I took the blue pill »*, sur JANDEK.




En 1978 paraît sur le label Corwood Industries dont c’est la première production, le premier album de Jandek1, c’est un vinyle tiré à 1000 exemplaires. C’est un album de « blues » atypique, porté par une voix atonale, accompagnée d’une guitare acoustique. La pochette ne comporte pas d’indication. Aucun musicien n’est crédité. En 1981, Corwood sort deux autres albums de Jandek. Le tirage est revu à la baisse (300 exemplaires). En 1982, Corwood sort trois albums de Jandek. En 1983, deux, etc. En 1985, Jandek accorde une première interview (téléphonique), ne divulguant rien de son identité, ne dévoilant rien de sa musique. À un rythme hors-norme (plusieurs disques par an et jusqu’à six en 2006…) le label Corwood sort les disques de Jandek, ne publiant aucun autre artiste. Corwood Industries n’a pas d’adresse physique, le label dispose seulement d’une boîte postale sise à Houston, au Texas. On ignore tout de Jandek, son anonymat strict prête le flan à de nombreuses suppositions de la part de ses fans. Les productions se poursuivent à un rythme effréné. En 1999, Katy Vine, une journaliste à Monthly Texas « traque » Jandek et parvient à rencontrer un « représentant de Corwood industries », elle reproduit ses propos sans donner aucune indication de l’emplacement géographique (il s’agit de sa deuxième et ultime interview). Jandek est un mystère. Les choses en étaient là, jusqu’à ce que le 17 octobre 2004, à Instal04, un festival à Glasgow (auquel jouait notamment Keiji Haino), se produise sur scène (sans que cela ait été annoncé) un « représentant de Corwood Industries », formellement identifié par David Tibet (Current 93 et organisateur du concert) comme étant Jandek lui-même2. De fait, sur les photos du concert, l’homme qui joue est la même personne, en plus âgé, que celle représentée sur les pochettes de disques.
Depuis cette date, Jandek s’est produit 25 fois, notamment à Londres et à Montréal cet été (dans un festival où jouait également Henri Chopin et Nihilism Spasm band), parfois accompagné d’autres musiciens (dont Alan Licht et Loren Conors), rompant une invisibilité publique de 26 années mais ne dévoilant pas pour autant la moindre information sur lui-même ou sur sa musique, n’ôtant strictement au mystère absolu qui entoure ce musicien.

Pour résumer et sans faire trop d’extrapolations, Jandek est le nom sous lequel Sterling R. Smith (identité vraisemblable, il est né en 1945) a autoproduit, depuis 1978, 51 albums (46 albums studio et 5 lives). Jandek joue seul (à quelques exceptions près : une chanteuse (sur Nancy sings et No break, Chair beside the window), un batteur sur John plays drum, in You turn to fall, manifestement d’autres musiciens sur The electric end, mais jamais crédités.
Jandek « chante », en s’accompagnant principalement d’une guitare acoustique ou d’une guitare électrique et sur les derniers albums d’une basse. Auxquels viennent s’ajouter parfois l’harmonica et la batterie.

Portée par une voix atonale, sa musique atypique et désolée semble à la fois témoigner de la conscience étasunienne la plus aigue et s’en départir radicalement. Si son œuvre, donc agénérique, indécidable (quelque part… entre Daniel Johnston, John Fahey, Beat Happening, le One foot in the grave de Beck, le travail solo de Lou Barlow, Robert Johnson et Harry Partch (sic)), semble bien s’ancrer dans le blues et la folk (mais une folk rugueuse, un blues primitif et déstructuré, dissonant), elle s’en émancipe pour aller vers un espace qui doit aussi à la musique savante, au noise, au free, au post-punk…

Une musique de réclusion, presque autiste et à la fois la plus ouverte qu’on puisse imaginer, une musique affranchie, détachée de toute influence, inclassable, inqualifiable, une œuvre proprement hors-norme, sans équivalent. Keiji Haino aurait dit « Jandek est le blues ». Jandek a bâti et continue de bâtir une des œuvres les plus magistrales, les plus radicales, qui soit, une des plus importantes actuellement (tous genres confondus), une œuvre réussissant réellement à balayer les notions de musiques savantes et populaires, de virtuosité et d’absence de virtuosité.

Je ne vois aucun équivalent à cette œuvre ascétique issu d’un personnage invisible et sur-représenté sur ses pochettes de disques (il apparaît sur 28 d’entre elles). Mais il ne s’agit pas ici, on l’aura compris, d’une absence de concession esthétique et au système médiatique. Il ne s’agit là que de musique, à l’état pur.

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* Jandek, propos rapportés par Katy Vine in Texas Monthly, août 1999.

1- Ce premier disque sort en réalité sous le nom collectif de The Units. Mais ce nom est aussitôt abandonné parce qu’appartenant à un autre groupe. Les rééditions de ce premier album se feront sous le nom de Jandek.


2- from David Tibet
Date: Mon Oct 18 10:24:28 PDT 2004

I can absolutely confirm it was JANDEK live at 5pm on Sunday 17th at the Instal Festival put on by Barry Esson.
He played for an hour with Richard Youngs on bass and Alex Neilson on drums.
The whole show came about after 7 months of secret negotiations and was done on the basis that Jandek’s name was not used in ANY of the publicity at ANY time.
It was absolutely amazing — JANDEK was happy and relaxed and looked great and as Godlike as it comes.

Date: Tue Oct 19 06:08:03 PDT 2004

1) JANDEK was absolutely not announced; part of the deal was that no-one would be informed who was playing, just that there was a mystery guest. People turned up at 5 and someone near my wife said: « There is someone impersonating Jandek on stage. » Then he said: « F**K! It IS Jandek.... »
2) He played for an hour, and used the lyric stand that I used (that was bought for me) the night before. The band rehearsed just once, earier the same day. They were stunning, stunning, stunning--and I do know as I am a MASSIVE fan and have every single vinyl, every CD and even the bar-code/non-bar-code variant release.
3) He never referred to himself as JANDEK — the word was not used at ANY time. He was there as « a representative from Corwood Industries. »
4) He did not stay in the same hotel as any of the bands, who did not know he was playing either.
5) He did not attend the festival, except briefly, when SIX ORGANS OF ADMITTANCE were playing. He didn’t go for meals or drinks with any of the bands, and didn’t attend the post-show party at the hotel. The only person who spoke to him was the band and the promoter and his partner.
6) There are lots of other bits I could add, but can’t as they are confidential. .. but maybe they will come out later. Or not.


Référence :
http://tisue.net/jandek/, site prodigieux d’exhaustivité.
L’interview téléphonique accordée par Jandek à un journaliste est disponible ici http://fr.youtube.com/watch?v=S87J52jXqlc.
L’article de Katy Vine est disponible ici http://web.archive.org/web/20041105103137/http://www.texasmonthly.com/mag/1999/aug/jandek.html.
Un documentaire sur Corwood a été réalisé en 2004 (Jandek n’y figure pas), le trailer est disponible ici http://fr.youtube.com/watch?v=VbjlBHl4OKk&NR=1.
Ses albums sont disponibles à partir de 4 € sur amazon…

Fragmentation

The form of a corporation is delimited
Why is it so vernacular 

When you talk to a man
How do you get through
How do you reach yourself
When it’s down to fragmentation
And you’re doing your thing
How could you be another
It’s a simple condition
It’s the time of all time
With your thought in an envelope
Traveling in my attention
I can’t get away from you
No matter what thought could ??? I try
I’m not sure I want to leave
Even if I’m waiting alone
The times have all changed for me
The space is a different place
I’m resolute as a robot
I’m a long blank stare
I tear myself to pieces



You other man


I Knew You Would Leave


Just Whisper


The Electric End


They Told Me About You


What things are

The (Covent) Garden

... ce n'est que la première baisse de température signifiante et me voilà déjà repartie dans mon penchant culinaire favori, d'octobre à mars... mais je me rends compte que je n'ai pas goûté toutes les varitétés !...

mardi, septembre 25, 2007

dimanche, septembre 23, 2007

Malle (tribu) – suite de Lit la brume*

(Sous-titre – or fredonnement repère alarme**)


Sur L’Ami Butler de Jérôme Lafargue, Quidam éditeur.


Ah la la, quel bonheur d’enfin tomber sur un roman comme celui-ci en pleine rentrée littéraire, merci Georges-Marc Habib, merci Pascale Casanova de m’avoir parlé de ce livre que la critique évoque forcément peu – ya davantage à faire avec les livres sur les présidents de petite taille, le bégaiement des listes de prix saisonniers & autres crêpages de chignons, bien sûr.

La situation de départ est policière. Un couple, Timon et Ilanda Lunoilis, vivant dans une ville éloignée de tout, a disparu. La police locale contacte le frère jumeau du mari, Johan, seule famille qui lui reste, pour tenter d’élucider le mystère. Timon est écrivain de romans historiques à succès. Il s’était retiré des agitations mondaines pour prendre soin de sa femme, atteinte d’un cancer. Dès l’arrivée de Johan à Riemech, la ville mystérieuse de leur retraite, on comprend que le roman devra davantage à Borgès ou Cortazàr qu’à Simenon puisqu'effets de réel et glissement dans l’imaginaire et la fantaisie se mêlent inextricablement. Avec des coups de théâtre fantastique qui rappelleraient presque Maupassant. Sitôt la situation de départ enclenchée, je vous en avertis, ô lecteur, on ne peut plus lâcher le livre sans crainte de ne cesser d’être hanté par ses personnages. Timon et Johan étaient brouillés depuis quelques mois mais ce dernier venait de recevoir une courte lettre de son frère, d’un ton étrangement exalté, lui laissant à penser que cette disparition serait volontaire et non un fait-divers dramatique. Johan décide donc de lire les derniers travaux de Timon ainsi que son journal afin de tenter de comprendre ce qui s’est passé. Il découvre que son frère, terrassé par la maladie de sa femme, sa mort prochaine, avait délaissé le roman historique pour se lancer dans le projet de biographies d’auteurs fictifs, à travers le FACTICE : « Front autonome qui cherche et trouve d’imaginaires et curieux écrivains. » Arriva ce qui devait arriver à Riemech (anagramme de « chimère), un des personnages créés par Timon Lunoilis (= illusion), Owen W. Butler (peut-être un cousin de Louis Watt-Owen) entre dans sa réalité pour lui proposer un échange… Je m’en voudrais terriblement de gâcher le plaisir de lecture de quiconque donc je n’en dirais pas plus concernant le suspens mis en œuvre.

On dévore avec délectation les portraits d’écrivains inventés par l’auteur (enfin, les deux auteurs, Timon Lunoilis & Jérôme Lafargue… sans compter les personnages-auteurs, puisque tout est jeu de miroirs), qui brocardent parfois magnifiquement des profils littéraires bien connus (cf. l’extrait que j’ai cité précédemment). Mutatis mutandis, ils m’ont fait penser à ceux que crée Ivar Ch’vavar – mais les siens sont disséminés en revues et pour lui c’est une façon d’incarner mille identités, mille écritures – ou bien au numéro 100 de la collection « écrivains de toujours » consacré à un auteur… qui n’existe pas : Marc Ronceraille.

Jérôme Lafargue tient magnifiquement cet entredeux entre rêve et réalité, avec grâce, d’une écriture à la fois simple (« plain » dirait Gertrude Stein) et délicieusement baroque, parfois. Un sens de l’image presque pictural qui fait surgir les paysages et les situations et renforce l’étrange sentiment de curiosité et de peur presque enfantine qui traverse le texte. Ce texte qui joue du montage (situation proprement dite, fragments de textes… mis en abyme dans le texte à travers l’écrivain fictif Ricardo Rekarte) privilégie l’efficacité narrative. Il ne se perd pas en vains enchevêtrements expérimentaux mais transforme les textes de Timon en personnages à part entière du récit. Ce livre pour qui la forme est essentielle parvient également à aborder des « thèmes » que d’autres galvaudent et rendent nauseux, avec une simplicité, une justesse évidentes. Car il s’agit de la souffrance et du deuil de la femme aimée dont il est question. De la maladie, de la mort. De la perspective de la disparition d’un être cher. Et de comment vivre, écrire, avec ça. Comment un écrivain peut-il se transformer lui-même en personnage de fiction pour entrer dans son œuvre. Comment abolir les frontières entre la réalité et un monde qui se créerait lui-même, au sein duquel la mort n’existerait pas. Et là, je dis, messieurs dames, pas besoin d’autofiction à la con pour être son livre – cf. Madame Bovary, etc. (Je sais, ça a l’air évident, dis comme ça, mais tripotez un peu les têtes de gondole, vous verrez.) Dans une époque qui ne cesse de superposer de façon trop évidente création d’objets littéraires et vies réelles, ce roman incarne le pouvoir (la victoire !) de l’imagination et de la forme sur la reality-littérature.

* = L’Ami Butler
** = mon roman préféré de la rentrée
EUH, JE RÉPÈTE À L'ATTENTION DE MES AUTEURS OMBRAGEUX : MIS À PART CEUX QUE JE PUBLIE CHEZ LAURELI, BIEN SÛR, HÉ OH !!!

Lit la brume

Enfin un motif de joie dans les nouvelles littéraires, LA (MA) découverte de la rentrée (à part les laureli, bien sûr) : L’Ami Butler de Jérôme Lafargue, chez Quidam éditeur dont je vous recommande l’acquisition immédiate. Avant d’en parler plus en détail, un passage !
Dans le jeu de miroirs qu’est ce roman, l’extrait suivant constitue une pièce du puzzle : une biographie fictive d’écrivain écrite par l’un des héros du roman, Timon Lunoilis :

« Front autonome
qui cherche et trouve
d’imaginaires et curieux écrivains

Fondateur, président et membre unique
Timon Lunoilis

Note biographique 3
(Angleterre, roman populaire, années quatre-vingts)
Version définitive achevée le 2 octobre 2006

Malcolm Dunbarne (1965-1997)

Certains écrivains prennent un plaisir sardonique à se conformer à des images stéréotypées. Ces comportements leur assurent une médiatisation que n’aurait peut-être pas permis la seule confection de livres, tâche qu’ils sont d’ailleurs souvent dans l’incapacité de réaliser, préférant la confier à des faiseurs professionnels. En s’identifiant à un air du temps frivole et changeant, ils se vendent comme un produit parmi d’autres. Une fois qu’ils ont peaufiné leur posture, on parle d’eux à outrance, puis par intermittence, puis plus du tout. La majeure partie du publie les oublie alors, se souciant peu du devenir de ces garçons pâles et arrogants, similaires à un point tel que l’on se surprend à penser qu’il s’agit peut-être de la même personne que l’on recycle à intervalles réguliers.
Malcolm Dunbarne appartenait à cette catégorie, malgré une certaine originalité. En effet, non seulement il écrivait lui-même ses livres, mais il donnait en plus à ses poses multiples les atours de la magnificence et du jusqu’au-boutisme. Bien que très conscient de la vacuité de son attitude, il ne pouvait imaginer mener sa vie autrement que d’une manière radicale, gage pour lui d’une parfaite honnêteté. Il respecta ainsi les codes inhérents à son personnage factive, et il en épuisa toutes les possibilités, créant autour de lui une aura d’élégance et d’abandon de soi qui forçait l’admiration.
Il publia son premier roman très jeune, à vingt-et-un ans. Institulé Faster & Deeper, faiblement traduit par Trop vite, ce livre narre de façon convenue les aventures d’un jeune homme de vingt-et-un ans pris dans le tourbillon de la bonne société londonienne, s’exerçant tour à tour à l’oisiveté, la drogue, la sexualité débridée, la violence et, pour finir, à la fausse contrition, ce qui lui permet d’intégrer la rédaction d’un magazine littéraire à la mode. Ce repentir, auquel personne ne croit, mais la règle est que tout le monde fasse mine d’y croire, lui donne l’opportunité de conserver une image publique lisse et honorable. Le message de ce livre – d’une grand profondeur… –, paraît donc le suivant : vous pouvez vous livrer aux libations et aux expériences les plus extrêmes, à condition de garder une dignité de façade. Comme par hasard, Malcolm Dunbarne est lui-même recruté quelques semaines après la rédaction de son livre par la rédaction de Confused, un magazine culturel léger comme une plume de serin. Trop vite obtient un franc succès, l’un des premiers d’un genre qui va désormais encombrer les tables des libraires au cours des années quatre-vingt. On sent que Dunbarne l’a écrit de façon frénétique, mais qu’il s’est malgré tout appliqué. Surtout, la précision de ses descriptions montre qu’il a vécu les situations évoquées. Bien entendu, c’est là qu’il devient intéressant.
L’année suivante, il expérimente à peu près toutes les drogues disponibles sur le marché. La rédaction de Confused accepte même qu’il rédige un article sur les mérites comparés de la cocaïne et du LSD, dont la popularité décline de plus en plus à cette époque. On le voit dans les réceptions les plus snobs comme les plus ensauvagées. Il s’y comporte comme un prince : s’il adopte sans barguigner les règles spécifiques à ces agapes, il y ajoute toujours l’élément de son cru qui la le rendre unique. Ainsi lorsqu’un parlementaire de la Chambre des Communes organisa une sauterie pour fêter le diplôme oxonien de sa chère fille, il s’y présenta vêtu sobrement d’un costume d’excellente coupe. Mais il le fit au bras d’une jeune fille étrange aux cheveux sales, parée d’une robe rouge beaucoup trop longue. Il faudra attendre le milieu de la soirée pour se rendre compte que la fille était un garçon, leader éphémère d’un groupe de néo-punk tout aussi éphémère, au nom douteux de Fuckin’ Fuck. Le scandale provoqué n’en fut pas un, car le génie de Malcolm Dunbarne était de provoquer l’acceptation immédiate de ses frasques par les plus farouches de ses opposants. Avant que le chanteur déjanté ne s’effondre, abruti d’alcool et de drogue, et provoque un esclandre, il l’assomma en public, mais avec noblesse. Puis il le saisit dans ses bras, le portant telle une princesse évanouie, pour l’amener dans une chambre de la demeure de son hôte. Revenant dans la salle d’apparat, il prononça à voix haute et claire “ Elle dort comme un arbrisseau fragile. ” »

(L'Ami Butler, p. 100 à 103)

samedi, septembre 22, 2007

Samedi, le ciel est blanc



Lecture-feuilletage du dernier livre de Julien Blaine : POëMES VULGOS (Transbordeurs/Al Dante), avec le reflet de la fenêtre sur papier glacé et surtout, pour l’oreille, une séance d’improvisation entre Julien Blaine, Emmanuel Rabu, Carine Léquyer, Phil Tremble, Basile Ferriot et Sylvain Courtoux au Blockhaus DY10 (Nantes), le 16 mai 2001 – publié par Dernier Télégramme.

Julien a « lu » des extraits du livre à la librairie L’Atelier du XXe, 2 bis rue du Jourdain, à Paris, jeudi dernier ; j’écris « lu » car comme vous le savez sans doute, Julien Blaine ayant fait ses adieux à la performance fait à présent des « déclaractions »… c’est-à-dire qu’il « lit » assis, c’est-à-dire qu’il a juste failli casser la chaise qui tentait de contenir son corps vociférant…

Un papillon de nuit, qu'en Corse on appelle "nouvelle"(je ne sais pas si ça se dit ailleurs) lorqu'il entre dans une maison est venu nous visiter après la lecture, ce qui pouvait difficilement être plus blainien - les POëMES VULGOS s'ouvrent sur une chenille... D'ailleurs, une page-ready made à visiter, Julien.

Je conseille vivement la visite de la librairie – on en ressort à regrets & chargé ! – et des soirées de lectures, débats, rencontres, signatures… qu’y organise Georges-Marc Habib, libraire.

vendredi, septembre 21, 2007

Action Bessette & co

Un inédit d'Hélène Bessette dans le dernier numéro de la revue Action Poétique.




Dans toutes les bonnes libraires ou bien abonnement : Action Poétique 36 rue Raspail 94200 Ivry-sur-Seine, renseignements : actionpoetique@orange.fr

mercredi, septembre 19, 2007

Liberté, Humanité, Muscadet



... c'est une tradition à La Courneuve, mi-septembre, la Fête de l'Huma et cette année un reportage vidéo...

Vous verrez ici, entre autres :
- un entretien de Michèle Lesbre par Julien Doussinault sur Hélène Bessette ;
- Daniel Herrero en performance ;
- des merguez à foison ;
- la foule se pressant au Village du Livre ;
- des mains signant au Village du Livre ;
- Emmelene Landon & Lola Lafon papotant ;
- du Kebab au confit de canard ;
- une arrivée cinématographique de Claire Guezengar ;
- une table-ronde autour de René Char ;
- Henri Raczymov mais en fait ce n'est pas lui ;
- Che Guevara.

Et surtout : merci aux acteurs volontaires & involontaires.

(Vidéo également présentée sur le site des Éditions Léo Scheer, dans la rubrique leoscheer.tv où l'on trouve plein de trésors...)

dimanche, septembre 09, 2007

Snob ?

Fabrice Gaignault publie un irrésistible dictionnaire aux éditions Scali (dont on loue d’ailleurs en passant le catalogue) : le Dictionnaire de Littérature à l’usage des snobs et surtout de ceux qui le sont pas.
Irrésistible en raison de l’ambivalence du mot « snob » à la fois attirant et repoussant. On n’a pas envie d’être snob (bobo, creux, en vélib’ – non j’avoue, ceci est une attaque gratuite psychologiquement justifiée par le fait que je ne puisse, techniquement, bénéficier du vélib’ (mon niveau n’a guère progressé depuis l’année dernière faute de pratique) –, voire en trottinette, courant les soldes presse… enfin si, ça je veux bien, en fait, ah la la) mais en même temps, on a rien, au contraire, contre le : « to the happy few »…
L’auteur explicite d’ailleurs sur utilisation du terme en préface : « Le terme de snob est plutôt à prendre ici dans un sens de secte élective qui préférera toujours placer au sommet de son panthéon personnel un auteur méconnu mais jugé, pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui, mille fois plus important qu’une sommité universelle des lettres au palmarès suffisamment éloquent pour s’attirer une indifférence teintée de mépris. » Bref, ce dictionnaire est, certes, d’un point de vue subjectif – comment pourrait-il en être autrement – une mine de découvertes, comme peut l’être, mutatis mutandis, L’Alamblog d’Éric Dussert que je lis régulièrement.
Extrait de la quatrième de couverture du dictionnaire :
« Comment ai-je pu penser que le Club des Longues Moustaches était une association de gays pileux ? Où est situé ce restaurant de l’Algonquin dont on me répète qu’il était le centre du monde au début du XXe siècle ? D’où sortent ce baron Corvo et Zo d’Axa ? Suis-je tenu de lire l’intégrale des colloques de Cerisy, de me mettre à la post-poésie et à la littérature agénérique ?... »
On y lit donc des portraits fort éclairants d’icônes connues ou inconnues. On citera parmi d’autres :
Hélène Bessette (qui est également l’une des héroïnes du dernier roman de Michèle Lesbre, Le Canapé rouge) ;
Jean-Jacques Schuhl ;
Claude Royet-Journoud ;
Kathy Acker ;
Tristan Corbière ;
Dominique Aury ;
Raymond Roussel ;
Bruce Benderson ;
Bernard Heidsieck ;
Fritz Zorn ;
Pierre Louÿs ;
Danielle Collobert ;
Crébillon fils ;
Philippe Garnier ;
Laure (Colette Peignot) ;
Romain Slocombe ;
John Giorno ;
Henri Beyle ;
Violette Leduc ;

Mais aussi des lieux, des « fétiches », des mots d’ordre ou des notions à découvrir : « Basta la pastacciutta ! » (Marinetti), le « col roulé », « métafiction », « Tel Quel », la librairie « Le Livre » à Tours (dirigée par Laurent Evrard), « post-poésie »…

samedi, septembre 08, 2007

Évariste



… un chanteur peu connu – que j’adore –, chanteur et chercheur (état civil : Joël Sternheimer, docteur en physique théorique à 23 ans) qui décida au moment des élucubrations d’Antoine de prendre sa guitare.
Évariste car Évariste, il a notamment poursuivi des recherches concernant la stimulation de la croissance des plantes par des séquences musicales…



> 1967 : 45 tours (4 titres)
* La Chasse au boson intermédiaire
* Wo i nee
* Ma mie
* Les Pommes de lune

> 1967 : 45 tours (4 titres)
* Connais-tu l'animal qui inventa le calcul intégral ?
* Si j'ai les cheveux long c'est pour pas m'enrhumer ATCHOUM
* Dans la lune
* Evariste aux fans

> 1969 : 45 tours (2 titres)
* La Révolution
* La faute à Nanterre

Lendemain

... qui confirme un ptit faible pour Sébastien Chabal...







dimanche, septembre 02, 2007

Paroles

Bleu ou Noir ?



... les All Blacks en Corse et en musique avant le début de la Coupe du Monde de rugby - France-Argentine le 7 ! (apparemment, ils n'y ont pas croisé monsieur Sarkozy).

samedi, septembre 01, 2007

Alors quand même



il faut bien l’écrire, ça a été un sacré été musical mais on y reviendra – dès qu’on pourra en écouter quelque chose.
Parmi les quelques dizaines de musiciens découverts (via vinyles & lecteurs mp3) que je ne connaissais pas – j’aime l’art également pour l’éternel exercice d’humilité qu’il nous impose – grâce aux cultivés molypopiens, j’aimerai parler de John Greaves dont voici la page myspace. Encore un « inclassable », comme disent les journalistes, entre pop, rock, jazz… & « inclassable » = « grâce » comme souvent. À la fois dans la composition et le grain de la voix. Et puis John Greaves a travaillé avec Robert Wyatt – entre autres.
J’ai hâte d’entendre son Verlaine qui sort chez Zig Zag, distribué par Harmonia Mundi, en janvier prochain : chanté en français par un gallois avec un accordéoniste américain… tournées françaises !