vendredi, novembre 30, 2007

PanAmérica, incipit

Je survolais dans mon hélicoptère les camions qui répandaient du sable à l’orée de l’immense mer de gélatine verte. Comme je survolais la plage que l’on était en train de construire, l’hélicoptère passa au-dessus du camion-citerne. Là, un Noir testait un lance-flammes. Je donnai un ordre au pilote de l’hélico en désignant le camion et bientôt l’appareil manœuvra au-dessus du camion et vint se poser quelques mètres devant lui. Je sautai de l’hélico et criai à l’énorme Noir qui vérifiait le fonctionnement du lance-flammes : « Hé, toi ! ». Je lui demandai ce que donnait le lance-flammes pour les colonnes de feu. Il me demanda de m’éloigner de quelques mètres, alluma le lance-flammes, le dirigeant vers le ciel. Un jet de feu gicla du lance-flammes vers le haut ; l’énorme Noir faisait des signes à l’homme qui contrôlait l’essence près du camion-citerne. Je criai au Noir que c’était parfait, que c’était très exactement ce que je souhaitais. Le Noir s’en fut contrôler la sortie d’essence et l’énorme nuage de feu qui se dressait au-dessus diminua jusqu’à s’éteindre. Je demandai au Noir s’il savait où il allait se mettre à couvert, avec son lance-flammes. Le Noir répondit que l’ingénieur avait déjà construit une petite élévation dans la mer de gélatine verte, que la cachette avait déjà été construite avec beaucoup de soin. « Et Burt ? » Demandai-je. Comme le Noir répondait qu’il n’en savait rien, je vis surgir du fond d’un bâtiment un camion portant Burt Lancaster, deux énormes ailes blanches sur ses épaules. Le camion s’arrêta là et je demandai : « Ça va, Burt ? » « Très mal » répondit Burt du haut du camion, dans ses sous-vêtements blancs et avec ses ailes d’ange par-dessus. Je questionnai Burt qui demeurait immobile sur la carrosserie du camion. Burt ne pouvait pas bouger du fait de l’excès du poids des énormes ailes blanches et se bornait à se tenir debout sur le capot du camion. Il se mit à se plaindre de ce que les fils de nylon qui le retenaient à l’hélico soient trop lâches et le poids des ailes excessif. Il allait geignant, disant qu’il était dangereux de demeurer pendu en haut de la colonne de feu produite par le lance-flammes. Je montrai le Noir à Burt et lui indiquai qu’il était technicien en lance-flammes et qu’il ne courait par conséquent aucun danger de brûlure. Burt me dit que je pouvais travailler en surimpression sur les négatifs du film et que de la sorte tous les problèmes se trouveraient résolus. Je me fâchai contre Burt et lui assénai que tout ce que j’étais en train de faire allait dans le sens du réalisme du film et que le public ne croyait pas aux surimpressions toujours imparfaites et floues. Ma colère s’accrut quand il commença à mentionner les fils de nylon transparents qui devaient le retenir à l’hélico. Enragé, je me mis à hurler contre Burt, disant que j’avais bien l’intention d’utiliser sa doublure pour la scène de la fuite des juifs mais que c’était lui, Burt, qui avait insisté pour jouer lui-même l’ange du Seigneur. Burt continua à argumenter du haut du camion en disant qu’il n’avait jamais utilisé de doublure dans aucune production, pas même pour des scènes dangereuses. Je sautai sur la carrosserie aux côtés de Burt criant au chauffeur, en frappant le capot « Studio F ». Le chauffeur se mit immédiatement en route et le camion prit la direction du studio F. Il décrivit une courbe et se ficha en face du grand bâtiment du studio F. Je sautai du camion et trois techniciens aidèrent Burt à sauter également. En face de l’immense cour du studio F se tenait la foule des figurants assis les uns contre les autres et bavardant. Les trois assistants de direction accoururent et me dirent qu’ils donnaient aux figurants par haut-parleur des indications sur le tournage. Au cœur de la foule, je remarquai Cary Grant, habillé d’une longue tunique, avec son immense barbe de patriarche et sa chevelure blanche. Cary Grant tenait en main un bâton de pasteur et portait une tunique grise grossière qui lui descendait jusqu’aux pieds. Je m’approchai de Cary Grant et lui dit qu’il importait qu’il se pénètre du rôle et je lui demandai si les assistants lui avaient transmis les instructions. Ils répondirent que tout lui avait été scrupuleusement transmis. Cary Grant avait retiré sa longue barbe pour entendre mieux. Je lui demandai d’interpréter la scène de l’ouverture de la mer. Cary Grant leva son bâton de pasteur mais je l’interrompis, lui indiquant qu’il convenait qu’il replace sa barbe. Cary Grant remit sa barbe et fit un impétueux mouvement, levant le bâton vers le ciel. Je lui dis que le geste devait être plus énergique, plus dramatique, plus conforme à celui du patriarche juif. Cary Grant répéta le geste, je lui dis que ça allait et lui demandai s’il avait déjà appris son dialogue avec Dieu. Les assistants répondirent que Yul Brynner et Cary Grant avaient déjà répété le dialogue entre Dieu et Moïse. Je saluai Cary Grant et fis signe au camion, je sautai dessus et dis « Studio H ! » Burt me fit signe, montrant les fils de nylon qui le retenaient à l’hélico, le camion passa devant lui et je lui criai « Je reviens ! » Le camion prit la direction du studio H, bourdonnant entre les deux rues où les figurants étaient dispersés, habillés en soldats juifs et égyptiens. Le camion passa près du char de John Wayne, qui trottinait par les rues. John Wayne portait une cuirasse et une robe de pharaon. Le camion dépassa le char, tourna au coin de la rue et fit halte devant le studio H. Je sautai du camion et entrai dans le studio, salué par les deux concierges. J’entrai dans le studio au très haut toit, éclairé par des projecteurs allumés : dans le fond, une immense toile azur figurant le ciel, les projecteurs allumés, deux grues, trois caméras. Yul Brynner se tenait sur une estrade ceinte d’un nuage blanc. Je lui fis signe, lui indiquant de rester en position. Je demandai à mon assistant d’augmenter un peu la taille du nuage blanc en lâchant un peu plus de gaz : à cause des projecteurs, l’un des angles de l’estrade restait en effet visible. Cette prise devait être réalisée par mon assistant et je donnai mes instructions sur le tournage de la scène où Yul Brynner se tenait sur le nuage. Je hurlai à l’assistant que tout était pour le mieux, qu’il pouvait filmer la scène de Dieu sur le nuage et je quittai le studio, annonçant que j’allais commencer à tourner les scènes de foule. J’entrai dans la cour où mon producteur discutait avec mon assistant. Je donnai une tape amicale dans le dos de mon producteur et me mis à rire. Mon producteur avait quelque appréhension sur le coût de ma superproduction La Bible et je m’efforçai de le convaincre, désignant les décors qui représentaient le palais de Nabuchodonosor. J’expliquai au producteur les prises en plongée sur les jardins du palais, effectuées depuis cinq hélicoptères équipés de caméras à zoom. Comme mon producteur continuait à me dissuader d’utiliser cinq hélicos pour les prises, j’entendis un « Hello ! » dans mon dos et deux mains de femme couvrirent mes yeux. Je me retournai en riant, faisant tourner Marilyn dans mes bras. Je libérai Marilyn et la présentai cordialement à mon producteur, lui précisant que Marilyn allait jouer deux rôles dans la superproduction : celui de Bethsabeh et celui de Sarah. Cela eut le don d’irriter le producteur. Il me renvoya à ma méconnaissance des Saintes Écritures : comment pouvais-je utiliser une jeune fille pour jouer le rôle de Sarah, la femme d’Abraham ? Marilyn se mit sur la pointe des pieds et me donna un baiser sur le front. J’essuyai le rouge à lèvres et demandai à mon producteur de s’occuper du cachet de la foule de figurants qui se massait aux portes du studio. Je dis que je commencerai à tourner à deux heures de l’après-midi la scène où Nabuchodonosor devient fou et se met à manger de l’herbe. Le producteur s’éloigna la tête basse et je lui demandai, l’appelant de loin : « Et John Wayne ? » Le producteur tourna la tête et fit un geste de la main qui entendait signifier qu’il ne savait pas s’il était déjà arrivé.

(...)

PanAmérica, une épopée de José Agrippino de Paula (traduit du brésilien par Emmanuel Tugny).
En librairie le 18 janvier.

jeudi, novembre 29, 2007

Happy birthday Helvetica !

Nous sommes bientôt en 2008, il était temps de fêter ici les 50 ans de l’Helvetica qu’on aime tant. En effet, l'Helvetica, sorti en 1961 de la fonderie Stempel, est la reprise, la mise au point et la modernisation du caractère Haas Grotesk dessiné pour la fonderie Haas en 1957 par Max Miedinger. Ce caractère s'appela le Neue Haas Grotesk. Celui - ci fut remis sur le marché par Stempel sous le nom indiqué d'Helvetica pour profiter de la montée de la typographie suisse.

L’Helvetica, c’est une police très utilisée dans les affiches, les panneaux de signalisation, etc. Des artistes aussi divers que Grace Jones, les Beatles, U2, Michael Jackson ou Massive Attack l'ont utilisée pour leurs pochettes de disques tandis que des boutiques de luxe, des restaurants miteux et des laveries automatiques l'ont adoptée pour leur enseigne. Du plus prestigieux au plus fonctionnel.
On vous en dit tout là.

Pour fêter son anniversaire, un livre : Helvetica, Homage To A Typeface et un film : Helvetica the movie sont sortis.

Il existe d’autres courts films qui célèbrent l’Helvetica, comme celui-ci :



Microsoft, ne voulant pas payer des droits d’auteurs, en a créé une pâle copie qu’on connaît tous : l’Arial.
Ici, un test pour voir si vous savez reconnaître l’Helvetica de l’Arial…


Je précise que pour ma part, j’apprécie, évidemment l’Helvetica dans un contexte urbain, d’affiches, mais que je lui préfère une cousine pour les typos intérieures – lorsqu’il me faut utiliser une fonte bâton comme pour COLD de Daniel Foucard ou son futur CIVIL : l’Univers. Peut-être mes tendances métaphysiques (ou mégalo, au choix)…

dimanche, novembre 25, 2007

Post Kamini (version sud)



Z'imaginez que j'ai passé toutes mes vacances d'été dans un village près Millau de 8 à 16 ans ? (& j'ai une affection modérée pour le fromage fondu)...

samedi, novembre 24, 2007

Un jour mon prince viendra

voir une lap dance.
Profitez-en pour regarder Drawn Together !

mercredi, novembre 21, 2007

LISEZ YAPOU !



Je sais, un billet qui pourrait paraître un peu paresseux. C’est sans compter les notes sur le premier et le deuxième volume ! J’écris sur le troisième, venant de paraître, très bientôt.

D’ors et déjà un slogan : pas un arbre de Noël sans Yapou dessous !

Encore merci, Désordres, pour cet immense cadeau fait à la littérature.

lundi, novembre 19, 2007

Et si mon proviseur n’aime pas ma poésie (ou ma gueule), je fais quoi ?

Je viens de lire la dernière trouvaille du gouvernement sur le blog d’Emmanuelle Pagano. Plus que consternante même si pas très étonnante dans le contexte que nous subissons – enfin, fallait quand même la trouver celle-là…
Encore trois ou quatre du genre et faudra songer à l’exil ou à la révolution.
En attendant, amis, marchons.


>>> ajout du mardi 20 novembre : apparemment, il s'agit d'une erreur du Recteur de l'académie de Grenoble, pffffffffffffff.
Erreur ou test ?
(Détails à lire dans les commentaires du billet d'Emmanuelle Pagano, sur son blog et/ou ici - toujours dans les commentaires).

>>> épilogue du jeudi 6 décembre - du moins espérons...

dimanche, novembre 18, 2007

Prix B, prix C, prix D…

Encore une initiative de Léo Scheer qui fait parler d’elle : le Prix « B » (ici en version dépêche AFP par Zoé Balthus) en réaction à un nouveau palmarès de prix affligeant – mis à part, en ce qui me concerne, le Prix Wepler puisque j’ai beaucoup aimé le livre d’Olivia Rosenthal, On n’est pas là pour disparaître. Qui conserve d’ailleurs son prix, dans le Wepler B de Léo.

Je dois avouer n’avoir pas lu en détail toutes les réactions mais voici, brossée à grands traits, ma position en la matière. Voulant-faire-son-intéressante dès mon plus jeune âge, je n’ai jamais eu que faire des Prix. Chaque année, à Noël, ma grand-mère (abonnée à Sélection du Reader Digest et au Chasseur Français grâce auquel elle avait épousé son second mari, sur petite-annonce) offrait à mes parents le Prix Goncourt de l’année. Chaque année, ma mère faisait un grand sourire figé en ouvrant le paquet et allait ranger le livre sur une étagère, à côté des autres Prix Goncourt des 15 dernières années, jamais ouverts. Puis elle proposait une seconde part de bûche à tout le monde. C’est ça le Prix Goncourt : un marché, un produit à consommer avant ou après repas familial, entre amis, un truc d’homme-d’un-certain-âge-et-d’un-certain-capital pour brancher une jeune femme dans le train Nice/Paris, du chiffre d’affaire. Ça fait tourner la boutique.
Ma mère préférait lire des policiers (des centaines de policiers, c’est addictif, les policiers) et Henri Michaux – je sais, le mélange peut paraître étrange. Mon père, quant à lui, à fait semblant de relire Anna Karenine (allez savoir pourquoi Anna Karenine) pendant 15 ans pour faire plaisir à sa littéraire de fille mais il n’ingurgitait que de la jurisprudence. Pour ma part, ayant lu tout ce qui était lisible dans cette maison de la posologie du Débridat au Calendrier des Pompiers – sauf la jurisprudence et Le Chasseur français – je dois avouer que j’ai toujours évité soigneusement l’étagère des bandeaux rouges. Les Prix Goncourt, en tant que lecteur, sauf exception, me sont toujours tombés des mains, sentiment qui va croissant. Tout simplement : le monde des Prix n’est pas, globalement, mon univers de lecture. Et quand un livre que j’aime a un Prix : youpi ! C’est beau comme de la neige sur la Place Saint-Nicolas en hiver ou du soleil à Saint-Malo en été.

En tant qu’écrivain, si un jour j’ai le Prix Goncourt… j’offre du champagne aux lecteurs de rougelarsenrose...

En tant qu’éditeur, enfin, voilà que le bât blesse. Il est évident que je n’édite pas des livres pour ma pomme et que je tente de les défendre au mieux. De les faire connaître au plus grand nombre de lecteurs possible. En cela, je ne puis rester indifférente au ronron mafieux des Prix. Sans souci de l’assentiment ou de la révolte des lecteurs – les vrais, vous, moi, pas les membres de jurys. Évidemment et heureusement, tous les Prix n’obéissent pas à la règle ! (je l’ai déjà évoqué plus haut). Mais dans ce contexte, je trouve l’initiative du Prix « B » bienvenue en ce qu’elle peut attirer l’attention sur ce problème. Et donc, bien sûr, cela va de soi, allons-y pour des Prix « C », « D », « E », « F », « G », « H », « I », « J », « K », « L », « M », « N », « O », « P », « Q », « R », « S », « T », « U », « V », « W », « X », « Y », « Z »… & surtout, ne fermons pas nos gueules.

mardi, novembre 13, 2007

Tout autour de PanAmérica

... Je prépare la publication de PanAmérica, mi-janvier 2008. Un roman de José Agrippino de Paula traduit du brésilien par Emmanuel Tugny qui me parle, à l'occasion d'une expo à Porto Alegre, d'un artiste que je ne connaissais pas, Nelson Leirner (Galeria Brito Cimino) et dont l'esthétique est en effet très proche de l'univers fou et luxuriant de José Agrippino de Paula que j'ai hâte de vous faire découvrir.
Voici quelques clichés de ces œuvres (peintures-collages ou installations).


Sem título, da série Assim É... Se lhe Parece, 2003, c – print, 120 x 218 cm


A Lot(e), 2006, 248 x 900 x 400 cm (27 módulos), técnica mista, detalhe da instalação


A Lot(e), 2006, 248 x 900 x 400 cm (27 módulos), técnica mista, detalhe da instalação

dimanche, novembre 11, 2007

« La vie d’artiste »

Grâce au live de Philippe & Hortense, depuis leur lit, ce matin (que nombreux doivent suivre depuis leur lit, d’ailleurs), je découvre notamment le très beau travail photographique d’Audrey Tabary, et notamment sa série « La vie d’artiste », dont voici quelques clichés, ci-dessous.
On peut tout voir ici ou consulter sa page myspace.


Nathalie Quintane, Stéphane Bérard © Audrey Tabary


Charles Pennequin © Audrey Tabary


Édouard Levé © Audrey Tabary


Joël Hubaut © Audrey Tabary


Julien Blaine © Audrey Tabary


Matthieu Laurette © Audrey Tabary

vendredi, novembre 09, 2007

Speeder cochons : l'expo

... qui sera complétée au fur et à mesure...

Ne la regardez pas si vous voulez effectuer le test !

Reportez vous d'abord ici.













t,t,t... on ne triche pas...


















(Cliquez sur les cochons pour agrandir l'image)


Par Jean-Claude Bourdais


Emmanuel Tugny


Mon cochon


Laure Mentzel


Le cochon mystère...


Yann Linaar


Céline Ottenwaelter (froissée)


Florent Georgesco



Sylvain Courtoux


Gérard Nicolas


Jean Gilbert


Philippe Boisnard


Georges Hassomeris


Léo Scheer >ici (pas vraiment dans le test)


Le cochon mystère (2)...


Nina


Nina


Alice

jeudi, novembre 08, 2007

Séquence Biba : speeder cochon

J’ai reçu aujourd’hui cinq tests psychologiques via un email collectif transféré et retransféré – dans la série, take a break, pour une fois, pas un powerpoint sexiste !
Je vous propose ici le 5e : le test du cochon. (Ce qui est sans doute un signe de mon intense fatigue nerveuse mais ne commentons pas.)
On ne triche pas, hein ? sinon c’est pas du jeu.
N’hésitez pas à m’envoyer des scans de vos cochons par email, pour expo dans une prochain billet sur rougelarsenrose – ils peuvent être anonymes, les cochons.

Donc.


Prendre une feuille blanche et dessiner un cochon.



Ne pas descendre PLUS LOIN AVANT DE L'AVOIR DESSINE !




















C’EST FAIT ?















C'EST SÛR ?







Le cochon sert de test de personnalité.






Si vous avez dessiné :



* Sur la partie supérieure de la feuille : vous êtes positif et optimiste.



* Plutôt vers le centre : vous êtes réaliste.



* Vers le bas de la feuille : vous êtes pessimiste et avez tendance à avoir un comportement négatif.



* S'il regarde vers la gauche : vous croyez à la tradition, vous êtes amical et vous vous rappelez facilement des dates : fêtes d'anniversaires, etc.



* S'il regarde vers la droite : vous êtes innovateur, actif mais vous n’avez pas un grand sens de la famille et vous n'accordez pas d'importance aux dates importantes.



* S'il regarde de face, vers vous : vous êtes direct, vous aimez être l'avocat du diable et vous n’avez pas peur d'affronter des discussions.



* Si vous avez rajouté beaucoup de détails : vous êtes analytique, patient et méfiant.



* S'il n'a pas beaucoup de détails : vous êtes émotionnel, ingénu, pas très méthodique et vous prenez beaucoup de risques.



* Si vous avez dessiné moins de 4 pattes : vous êtes hésitant ou bien en train de vivre une période de grands changements.



* Si vous avez dessiné 4 pattes : vous êtes sûr, obstiné et vous vous accrochez à vos idéaux.



* Si vous avez dessiné plus de 4 pattes : vous êtes un idiot…



* La taille des oreilles indique la capacité d'écoute envers les autres. Plus elles sont grandes, mieux c'est !



* La longueur de la queue : indique la qualité des relations sexuelles. Bon, c'est comme pour les oreilles. Quelqu'un l'a oubliée ?

mercredi, novembre 07, 2007

Un Dasein sinon rien


Allez vite jeter un œil aux éditions Dasein, c'est tous les jours Noël par là-bas.
& d'ailleurs, du côté de l'avent : concert de portradium à La Java (Paris) le 5 décembre à partir de 20 heures, à l'occasion de la sortie du disque de portradium édité par Dasein avec : Vincent Epplay, portradium, Antilles et DJ set d’Eva Revox.

mardi, novembre 06, 2007

Du côté de la plage interdite



… ce n’est pas simplement pour la remarquable chute de reins brésilienne d’Olivier Quintyn que je conseille vivement l’achat immédiat de ce livre. Il me semble indispensable (tout comme l’est Poésie Action Directe de Christophe Hanna - Al Dante coll.&, 2002) à quiconque s’intéresse aux esthétiques contemporaines : littéraires, musicales, picturales… analysées sous l’angle du collage.

Avant de citer, ci-dessous, le quatrième de couverture de ce livre qu’on attendait depuis longtemps, je voudrais célébrer la naissance de la structure « Questions théoriques », dont ce livre – dans la collection « Forbidden Beach » – est le premier opus. Un site internet présentant les publications à venir ainsi que des extensions audio, vidéo… sera bientôt disponible, je l’indiquerai ici. Mais je sais déjà qu’il s’agit d’un espace éditorial essentiel, à suivre.

« Dispositifs/Dislocations propose une poétique du collage à travers différentes manifestations historiques et génériques : arts plastiques (Picasso, Rodtchenko, Jasper Johns), littérature (Denis Roche, Manuel Joseph), musique (Oval, Negativland). Olivier Quintyn reconceptualise cette notion en la décrivant comme un dispositif destiné à dramatiser des expériences de désunion entre des logiques symboliques de représentation du monde. Retravaillant certains concepts de l’esthétique analytique de Nelson Goodman et de l’épistémologie de Paul Feyerabend, il fabrique une petite grammaire des opérations collagistes articulant divers types de fonctionnements pragmatiques. Il développe enfin une réflexion sur leur portée sociale, dans le cadre d’une critique philosophique de la culture (Theodor Adorno, Walter Benjamin). Le but de ce livre est de donner une consistance théorique à des pratiques dénaturalisant les formes de croyance et de savoir collectif par des tactiques de dislocation épistémologiques. »

lundi, novembre 05, 2007

« Des dessous-de-langue comme il y a des dessous-de-table ! »



En cet automne, Claude Royet-Journoud publie deux livres complémentaires. La Théorie des prépositions, chez POL, et La Poésie entière est préposition, chez Éric Pesty éditeur – qui réalise un travail éditorial remarquable, cf. son catalogue. Deux livres remarquables compilant des notes publiées par Jean Daive dans la revue Fin – puisque je rappelle que CRJ a publié sa tétralogie poétique chez Gallimard.

Voici quelques extraits de La Poésie entière est préposition :

« L’immobilité de celui qui écrit met le monde en mouvement.

(…)

J’écris d’abord de la prose sans aucun intérêt littéraire. Le poème ne vient pas de la prose, mais il n’arrive pas non plus à son terme sans elle. Elle n’est qu’un “nettoyage”, une possibilité de voir.

La prose, c’est l’enfance. Elle sert d’éveil. Elle sert à sortir de l’aveuglement. Mais tout ça n’explique rien. On ne peut voir le rapport de la prose initiale au poème publié. Aucun manuscrit ne montre un état réel du texte en train de se faire.

C’est aussi un travail de suppression. Ce qui ne veut pas dire qu’il y aurait sous le texte un autre texte qui viendrait à manquer. La suppression permet seulement la théâtralisation de certains mots, de certains projets qui se concrétisent mieux ainsi.

Je donne à lire quelque chose qui est à peine visible : c’est là que s’exerce la menace, que quelque chose de violent peut naître. Bataille dit que le philosophe est quelqu’un qui a peur. Il y a des livres endimanchés. Écrire, c’est être capable de montrer l’anatomie. Il faut aller jusqu’au bout du littéral. J’affectionne Aristote et Wittgenstein. J’ai souvent pensé que c’était parce que je n’y comprenais rien. Aujourd’hui, je pense que c’est parce que c’est simple, minutieux, tatillon. La minutie me fascine. Si l’on pousse le littéral à l’extrême, comme l’a fait Wittgenstein, on tombe dans la terreur.

Ce qui fait problème, c’est la littéralité (et non la métaphore). C’est mesurer la langue dans ses unités “minimales” de sens. Pour moi, le vers d’Éluard, La terre est bleue comme une orange est épuisable, c’est-à-dire s’annule par son surcroît de sens, tandis que, par exemple, Le mur du fond est un mur de chaux de Marcelin Pleynet reste et restera, je crois, pour son exactitude même et dans son contexte bien sûr, paradoxalement, infixable quant au sens, donc porteur d’une fiction constante pour chacun.

Faire surgir la partie du corps qui écrit (la rendre visible, lisible) : bras, poignet, main, doigt, bouche… L’inscrire dans la fable, en faire un personnage de l’intrigue. Comme si tout se tenait là : dans la main qui se sépare du corps par l’écrit. Et le froid.

(…)

On se vit comme un corps plat, sans volume. C’est à partir de l’instant où le cœur, l’émotion entrent en jeu qu’on retrouve l’épaisseur. L’épaisseur, c’est parfois écrire un livre, c’est aussi quand on ne sait pas si on le fera.

(…)

On se demande toujours pourquoi un poème se finit. Il existe quand on le reconnaît, comme on “reconnaît” un corps à la morgue. C’est une chose à la fois affreuse et étrange. C’est quand cela se détache. Tu reconnais quelque chose qui est absent, qui est soustrait au moment même où le poème est suffisamment anonyme pour que tu le signes. »