vendredi, juillet 31, 2009

Les fantômes des fantômes

(Ou : « Question de fab, épisode 10.1 »)

En exclusivité intersidérale dans les limbes de Rougelarsenrose, les pages 2 et 3 (page de faux titre et son ombre) et 96 (achevé d’imprimer) des Souffleuses, pages qui ne seront pas visitées par ces fantômes de dessins refusant d’être fixés sur papier…





{Cliquer sur les images pour les agrandir. © Béatrice Cussol}

jeudi, juillet 30, 2009

Fantômes

(Ou : « Question de fab, épisode 10 »)

Suite à une fausse manip’ d’exportation en PDF hier – à 4h37, faut dire –, un premier fantôme cyan de la couverture du prochain livre de Béatrice Cussol m’est apparu. J’ai refait un autre PDF en quadri bien comme il faut, mais je l’ai trouvé joli ce spectre énigmatique – qui n’est rien d’autre qu’une plaque d’impression, il est vrai, mais je dois avoir l’élan poétique facile. Alors j’ai rappelé l’esprit en magenta, jaune puis noir. Voici le trio cyan, magenta, noir. Monsieur jaune était assez décevant, forcément, puisqu’une variation de la version magenta, en plus bouché – le rouge en majorité présent dans l’image étant composé de 95% de magenta et de 94% de jaune… mais c’est évidemment les orangés qui s’assombrissaient, comme s’ils voulaient être plus noir que le noir… Place aux revenants ! (En niveaux de gris, bien sûr, vous avez déjà vu un fantôme magenta ?)









Les Souffleuses de Béatrice Cussol : à paraître le 7 octobre.

{Cliquer sur les images pour les agrandir. Et si vous appuyez sur Pomme ou autre chose en PC en même temps, ça s'ouvre dans une nouvelle fenêtre...}



Si vous avez manqué le début…

Question de fab#1
Question de fab#2
Question de fab#3
Question de fab#4
Question de fab#5
Question de fab#6
Question de fab#7
Question de fab#8
Question de fab#9

mardi, juillet 28, 2009

Balade numérique estivale (et pour de vrai si affinités)

(Rédigée en premier lieu pour tout autre chose – ou : la préparation des vacances studieuses dans l’hémisphère sud dont je vous parlerai plus tard – puis copiée-collée pour le bonheur de tous et l’énervement de certains – on sait rester lucide.)


BLOGS D’ECRIVAINS
Claro
François Bon
Éric Chevillard
Lucien Suel
Danièle Momont
Didier da Silva
Chloé Delaume
Aloïs Hiller
Frédéric Junqua
Marc Pautrel
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BLOGS ET SITES DE CRITIQUE LITTERAIRE
1) Blogs :
Le Journal littéréticulaire
Le Cabinet de curiosités
Jean-Claude Bourdais
Bartelby
Ruines circulaires
L’Alamblog
Lignes de fuite
L’Ivresse du palimpseste
Locus Solus
A country for old men
La République des livres

2) Sites :
Le site littéraire du Nouvel Observateur
ZazieWeb
Poezibao
Libr-critique
Sitaudis
Cronópios (en portugais du Brésil)

LIBRAIRES
1) Blogs :
Librairie Litote en tête
Livres échanges
Le blog du libraire contemplatif

2) Sites (ou lieux, à défaut de sites…) :
Mélico (mémoire de la librairie contemporaine)
Lekti-ecriture
Le Comptoir des mots (Paris)
L’Atelier du XXe (Paris)
Librairie Pensées Classées (Paris)
Tschann (Paris)
La Hune (Paris)
Librairie des Abbesses (Paris)
Les Cahiers de Colette (Paris)
L’Histoire de l’œil (Marseille)
Librairie Vent d’Ouest (Nantes)
La Cour des miracles (Rennes)
Sauramps (Montpellier)
Ombres blanches (Toulouse)
Mollat (Bordeaux)
Le Bleuet (Banon, Haute-Provence : Place Saint Just, tél: 04 92 73 25 85)
Album (Bastia : contrairement à la description du site et à l’enseigne – autrefois « Sobadi » –, il y a aussi beaucoup de littérature contemporaine.)
(À Bastia, voir aussi : Terra Nova, catho mais parfois pointu : 12 rue Napoléon – à côté de Saint-Roch.)

MAISONS D’EDITION
Laureli/Léo Scheer
Éditions Léo Scheer
Éditions Al Dante
Éditions Attila
Inculte
Quidam éditeur
Éditions MF
Éditions Désordres
Le Quartanier
Monsieur Toussaint Louverture
Cyntia 3000
Les Presses du réel
Verticales
Questions théoriques
Éric Pesty éditeur
Les Éditions du Chemin de Fer
Éditions Dissonances

REVUES
Remue.net
T.A.P.I.N.
La Mer gelée
Erratum
Doc(k)s
Armée noire

ÉDITION NUMERIQUE
Publie.net
M@nuscrits (Éditions Léo Scheer) :
a) En ligne
b) Imprimés (rétropublication)
La Feuille (sur les enjeux de l’édition numérique)
Le Motif (qu'on aurait pu ranger ailleurs)

LIEUX Où ÇA SE PASSE
Les Correspondances de Manosque
Le Lieu Unique, à Nantes
La Maison de la poésie de Nantes
Le CIPM à Marseille
Montevideo à Marseille
Le Point Éphémère à Paris
Les Instants chavirés à Montreuil
Le Triangle à Rennes

DU BON USAGE
Le blog des correcteurs du Monde.fr
Dictionnaires français d’autrefois
Le devoir conjugal
Le Trésor de la Langue Française

DE LA POLICE
Fanette Mellier
Typographie
L’argot des typographes
Design numérique

BIBLIOTHEQUES
1) Sites :
Gallica, la bibliothèque numérique de la Bibliothèque Nationale de France
Wikisource
Bibliothèque Publique d’Information
Répertoire des bibliothèques françaises
Médiathèque de la Maison de France à Rio

2) Blogs :
Blog collectif de bibliothécaires
Images de bibliothèques du monde
Sur la bibliothèque numérique


NB : Toute sélection est, par définition, lacunaire.

Les catégories ne sont pas hermétiques – séparer « écriture » et « critique », par exemple, est souvent absurde… mais il fallait bien classer.

Concernant les sites de maisons d’édition françaises, notamment, je n’ai relevé que les architectures Internet manifestant un réel souci d’interactivité et/ou les catalogues particulièrement innovants – supposant que, ô lecteur, tu connais tes classiques.

Pareillement, la sélection de librairies et de revues, notamment, est terriblement lacunaire… Mais à quoi bon dresser une liste si elle n’est pas éternellement à compléter ?…

dimanche, juillet 26, 2009

Common sense & luxury

Je voulais écrire un texte sur l’exposition Planète Parr vue hier lorsque je suis tombée sur cet entretien vidéo avec Martin Parr qui me coupe l’herbe interprétative sous le pied surmené – ce qui tombe plutôt bien puisque j’ai plusieurs textes que j’aurais dû rendre il y a une semaine à écrire…



En parallèle à l’expo du Jeu de Paume et jusqu’au 29 juillet, la Galerie Kamel Mennour – 47, rue Saint-André des arts, 75006 Paris – expose la série « Playas ».


CHILE. Valparaiso, 2007.
© Martin Parr, Magnum (the artist and Kamel Mennour, Paris).

jeudi, juillet 23, 2009

Tamponnons les coquilles ! Arrh…

Danièle Momont m’en avait envoyé une image il y a quelques temps (évidemment celle-ci…) mais je n’ai découvert le blog de Vincent Sardon : Le Tampographe Sardon qu’aujourd’hui, what a shame ! Car j’ai raté, du coup, son expo à la Maison Rougemais il est toujours temps de faire quelques emplettes (en plus, c’est les soldes ! – avec même une journée porte ouverte samedi). Je vous conseille également de ne pas rater les textes acérés et irrésistibles qui accompagnent les tampons.

Ceux qui aiment la BD doivent déjà connaître Vincent Sardon, auteur, notamment de Coquetèle (scénario : Anne Baraou), La Valise envolée (scénario : Anne Baraou), Crevaison, Les Ostings (scénario : Anne Baraou), Mormol… Il a également participé aux débuts d'Ego comme X.

J’ai toujours aimé tamponner furieusement et sur tous supports, au grand désespoir de ma mère – je me cachais dans un recoin du bureau paternel avec les tampons que j’avais pu trouver et des encreurs noir, rouge, vert… J’étais donc souvent multicolore et mon entourage aussi… – je sens que je vais pouvoir reprendre cette manie. Et ça fait du bien de pouvoir tamponner « Kommandanturlututu », « Libération est de gauche » ou « J’en ai rien à foutre » plutôt qu’un truc de syndic de copropriété du genre : « Payez votre loyer maintenant tout de suite ou on vient vous péter la gueule »…

Je lis quelque part que Vincent Sardon définit la bande dessinée comme un « travail de Romain, difficile et mal payé » et préfère la qualifier de « loisir masochiste ». Mutatis mutandis, on comprend bien ce qu’il entend par là : ça met ptêtre pas bézef d’épinards dans le beurre demi-sel refilé par belle-maman mais c’est beau et bon (καλὸς κἀγαθός)…



{Cliquer sur les images – © Vincent Sardon – pour les agrandir}







Addenda du 30 juillet : autotamponnage capturé par mon mac.

mardi, juillet 21, 2009

Alain Farah : je décisif

Tous les sujets mènent à Napoléon et Napoléon mène à Mariage, de son prénom Joseph, agent de l’un des Alain du livre – car il y en a plusieurs de Robbe-Grillet à Farah –, agent que l’on pense de prime abord en son sens de 1578 (selon Robert) : employé, intermédiaire, mais qui se révèle plutôt agent façon 1337 (la rousse confirme) : actif, moteur. Mes digressions étymologiques ne vous disent sans doute pas grand-chose de Matamore n°29, je le concède. Je m’en voudrais de gâcher le plaisir de sa lecture. Je préfère donc rester dans ma réserve analogique. Et puis, pour être honnête, je ne saurais pas trop par quel bout l’attraper pour en faire un résumé – quel intérêt ?

Croyez-moi sur parole, lecteurs que je n’ai jamais fourvoyés, lisez ce livre rusé et délectable maniant érudition et désinvolture, remportant son défi littéraire de façon écrasante, jeu, set et match, contre les productions « regrettables » – aurait dit Bessette – bouffies de narcissisme, ronronnant des flonflons rances d’émois – et moi et moi. Car il a tous les culots, ce matamore Farah, il se coltine l’autobiographique, oui, mais depuis un miroir se baladant aux quatre coins du monde, reflétant les œuvres aimées (littéraires, artistiques, cinématographiques…), rendant les frontières entre le passé et le présent aussi volatiles que le poulet Blinky (personnage), semant des indices colorés à la façon d’un Lynch, refusant la linéarité pour truffer d’opérette, de vers, de considérations sur Joyce…

Par un étoilement analogique – j’y reviens –, on circule dans le temps et l’espace, les généalogies, la conscience tragique des destins, de l’Histoire, on saute d’événements heureux en manigances de « LE-SOMBRE » – la sale faucheuse qui n’est jamais bien loin –, ça sent le lilas de l’Égypte au Québec, on entend des échos, des légendes, des relations inédites (« Rien n’aura eu lieu que le lieu » – la sole se dérobe sous nos pas), le chant du Patatore, la possibilité d’une vie que l’art rendrait plus intéressante que l’art.


(bis)


Tous les sujets mènent à Napolé on ne saurait mieux déc rire mais avec la con science du tragique des destins, de l’Histoire, un ré s’il en existe encore, un ro ’man liquéfié pour avoir croqué une fève



Alain Farah dit : « J’essaie d’écrire des livres qui exigent d’eux-mêmes ce qu’ils attendent des lecteurs. »


Matamore n°29 d'Alain Farah
Le Quartanier





(Article à paraître dans CCP. Ici : version longue.)

dimanche, juillet 19, 2009

Le bleu du ciel pue

Good news, everyone !

Un nouveau Manuel Joseph !

Le bleu du ciel dans la peau

Certes court mais dense. Des informations bientôt – à la rentrée, j’imagine – sur les sites de Fanette Mellier – qui en a imaginé la conception graphique : ce livre entre dans la collection « Chaumont : des livres bizarres » après Dans la zone d’activité, Bastard Battle et Le Travail de rivière – et de Dissonances.








Sinon, j’apprends aujourd’hui – dans le cadre des corrections du prochain livre de Julien d’Abrigeon – que l’utilisation d’« entrelacs » était rare au singulier jusqu’au XIXe siècle. Flaubert semble être l’un des premiers à l’avoir utilisé ainsi.


N.B. : « Le bleu du ciel pue » est également une phrase de Manuel Joseph, tirée de l'un de ses livres ou texte en collectif, mais je ne sais plus lequel, désolée…

Sur les photos : Manuel Joseph, Fanette Mellier, Olivier Quintyn, Anne-Laure Blusseau, Bibi et derrière le téléphone portable qui fait office d’appareil à images : Emmanuel Rabu.

samedi, juillet 18, 2009

Mais que fait Voynet ?! (Dans le vert, il y a plus de 60 % de bleu. Dans le rouge, il n’y en a pas)

Il doit faire bon vivre à Montreuil, en ce moment… – Antiphrase, pour ceux qu’auraient pas compris… Joachim Gatti est frappé – trois fractures au visage, le globe oculaire fendu en deux, la paupière arrachée – par une flashball en pleine tête pendant une manifestation festive et pacifique – j’imagine que la perspective de prendre un gnocchi cru – ou même cuit, horreur ! malheur !!! – sur le casque paraissait totalement insoutenable aux CRS dépêchés afin de disperser ces horribles cuisiniers amateurs dont le synonyme habituel dans l’argot des gens armés portant du bleu marine et se coiffant très court est « sale gaucho » – ce dictionnaire spécialisé ne comportant qu’une trentaine d’entrées, faut pas leur en vouloir si quand la consigne est « ne pas frapper au-dessus de la taille », ben justement, ils frappent au-dessus de la taille…

Dans la presse, via le dieu AFP qu’on recopie souvent à la va-vite, on apprend le lendemain de cette bavure – qui n’est pas reconnue comme telle – qu’un « jeune homme d’une vingtaine d’années, qui occupait, avec d’autres personnes, un squat évacué mercredi à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a perdu un œil après un affrontement avec la police ». On félicite les « sources concordantes » dont se justifie l’AFP – on imagine qu’elles s’habillent comme Robocop, version bleu marine. Or, Joachim Gatti est un réalisateur et acteur de 34 ans – toujours jeune, j’en conviens, puisque j’en ai 33, mais il n’a pas 20 ans… Son père, Stéphane Gatti, a rétabli la vérité dans une lettre – dont vous pouvez lire l’intégralité ici : « Il n’habitait pas au squat, mais il participait activement aux nombreuses activités de la clinique. Il est cameraman. Il fabrique des expositions et réalise des films. Le premier film qu’il a réalisé s’appelle Magume. Il l’a réalisé dans un séminaire au Burundi sur la question du génocide. Aujourd’hui, il participe à la réalisation d’un projet dans deux foyers Emmaüs dans un cadre collectif. »

Le message est donc clair : ne manifestez pas, et surtout pas pacifiquement. Quoi que vous fassiez, qui que vous soyez, les flashball, on les tirera à hauteur de tête. On ne veut en voir qu’une seule, de tête, et on veut la rendre aveugle. Ainsi vous ne verrez pas. Tout ce qui est détruit, autour de vous. Tout ce qu’on bafoue. Tout ce qu’on oublie. Et vous la baisserez enfin, cette tête, tandis que seuls nos casques brilleront sous un ciel trop bleu – marine, de préférence.

Eh bien non, voyez-vous, la tête, on ne la baissera pas. Et même s’il ne nous reste qu’un œil, on verra, on dénoncera, on protestera. Le grand-père de Joachim Gatti, Armand Gatti, a été résistant, condamné à mort (gracié en raison de son âge), déporté (évadé), parachutiste (médaillé), journaliste (couronné du Prix Albert Londres), cinéaste, écrivain-dramaturge-metteur en scène, entre autres choses… Aujourd’hui, il anime La Parole errante à la Maison de l’Arbre, à Montreuil, avec Hélène Châtelain, Stéphane Gatti et Jean-Jacques Hocquard. Un lieu associant, dans une production artistique, l’écriture, le théâtre, la musique, la peinture, la vidéo et le cinéma.

Nous sommes tous porteur de cet héritage de conscience et de résistance. De force de vie et d’action. Le moins que nous puissions faire est d’en être digne et de faire respecter les droits et devoirs de la démocratie.

De nombreux supports de presse, de nombreuses personnes ont relayé cette histoire révoltante. Je vous invite à lire – entre autres – Vacarme, Le Monde, Le Tiers Livre. Vous pouvez aussi signer la lettre de soutien initiée par Nicole Brenez et Nathalie Hubert.


Hier – actualité moins sanglante mais néanmoins révoltante –, j’apprends que ce sont les Instants Chavirés qui sont menacés, toujours à Montreuil. Pour ceux qui ne connaissent pas les Instants, c’est, depuis 1991, un lieu irremplaçable pour les musiques improvisées, expérimentales et bruitistes. Un lieu où, pour pas cher, on peut faire des découvertes phénoménales en sirotant un jus de gingembre maison. On y a découvert – la liste n’est pas complète, il s’agit simplement des artistes que je connais : Keith Rowe, Charlemagne Palestine, Don Caballero, Michel Doneda, Frédéric Le Junter, Tom Cora, Keiji Haino, Joëlle Léandre, Lê Quan Ninh, Taku Sugimoto, Thierry Madiot, Eric Cordier, The Nihilist Spasm Band, Jean-François Pauvros, Otomo Yoshihide, Labradford, Zbigniew Karkowski, Heliogabale, Sachiko M, Sun Plexus, Christian Marclay, The Ex, John Butcher, Carlos Zingaro, Bob Ostertag, Beñat Achiary, Jérôme Noetinger, Borbetomagus, Annette Krebs, Elliott Sharp… Mais aussi des soirées consacrées à la poésie sonore, par exemple : dans son annexe, l’ancienne brasserie Bouchoule, nous est proposé un autre regard autour des arts visuels et sonores.

Oui mais voilà, le fait de faire découvrir Keith Rowe, Charlemagne Palestine, Don Caballero, Michel Doneda, Frédéric Le Junter, Tom Cora, Keiji Haino, Joëlle Léandre, Lê Quan Ninh, Taku Sugimoto, Thierry Madiot, Eric Cordier, The Nihilist Spasm Band, Jean-François Pauvros, Otomo Yoshihide, Labradford, Zbigniew Karkowski, Heliogabale, Sachiko M, Sun Plexus, Christian Marclay, The Ex, John Butcher, Carlos Zingaro, Bob Ostertag, Beñat Achiary, Jérôme Noetinger, Borbetomagus, Annette Krebs, Elliott Sharp et de nombreux autres musiciens, des pièces de poésie sonore et d’art visuel contemporain à un large public, le fait de créer une dynamique de création inédite à Montreuil, un rayonnement international – la fameuse « qualité de l’image » dont les élus se préoccupent tant, vous savez ? « Ya pas que des kaïras, ya des gens qui bossent »… À Montreuil, les Instants Chavirés y œuvrent davantage que les institutions… –, ça, le Conseil général de Seine-Saint-Denis et la ville de Montreuil n’en ont apparemment rien à foutre puisque le budget des Instants Chavirés est réduit de 32 000 euros cette année, ce qui contraint les organisateurs à annuler l’intégralité de la programmation de l’automne. Si comme moi, cette situation – je sais, beaucoup d’autres, aussi – vous révolte, vous pouvez signer une pétition de soutien à cette adresse, voire écrire une lettre à l’attention de Monsieur le Président du Conseil général de Seine-Saint-Denis, Claude Bartolone, et/ou de Madame le Maire de Montreuil, Dominique Voynet et l’envoyer par email à l’adresse : soutiens@instantschavires.com ou par courrier aux Instants Chavirés, 7 Rue Richard Lenoir 93100 Montreuil.

Zavez compris, j’aime pas le bleu, et surtout pas marine.


Bande son de ce texte :

Tout autour de Vaduz de Bernard Heidsieck (cliquer sur « extrait », vous pouvez aussi en profiter pour acheter le livre/disque ou le faire acheter par votre bibliothèque ou vous le faire offrir pour votre anniversaire… C’est une des plus belles pièces de poésie sonore que je connaisse…)

– Une chanson de Mobiil (même parenthèse, version musique).

vendredi, juillet 17, 2009

Pendant ce temps, à La Baule

(Ou tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur la lecture publique sans avoir jamais osé le demander…)

Ils nous manquaient ces derniers temps, heureusement que Claro et Mathias Énard ont été filmés – bronzés ! – à La Baule !

mercredi, juillet 08, 2009

Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem

Minion ? Candida ? Concorde ? Plantin ?
Les questions typographiques du jour en plein travail des Souffleuses de Béatrice Cussol – à paraître en octobre. Pour ce roman-conte en rose sang, il faudra du caractère – peut-être même plus affirmé qu’un corps 12 –, de la respiration, voire même de la lettrine…

« Pour ranimer les mots considérés comme des colis abandonnés, après un mouvement de recul, les choses reprennent enfin leur forme sans savoir ce qu’elles disent, alors qu’auparavant elles avaient été fourrées dans des sacs et placées chez des voisins. »

Béatrice Cussol, Les Souffleuses.










Béatrice Cussol, photo Valérie Dray.

dimanche, juillet 05, 2009

600 $ Baby















In The Philadelphia Story, George Cukor, 1940.

samedi, juillet 04, 2009

Ni maître

Effarée par l’arrogance quand elle ne s’allie pas à l’intelligence ou la grâce – dans ce cas-là, oui, un soupçon peut-être assez sexy, mais vraiment que cela : « assez sexy » – un coup de vent, une diversion, un « ce n’était donc que cela » et hop, enfuie la ptite tension nerveuse qui ne peut donner que ce qu’elle a. Ya pas à dire, les « grands » – ou « vrais » ou n’importe quel adjectif substantivé qui vous plaira, on n’est pas bégueule, bref, vous savez, ceux qui sont en-dehors des calculs et tracent leur route sans Grande Préoccupation Sociale – se reconnaissent tout de suite, dans une sorte d’évidence – en tout cas, moi je les reconnais, j’espère que je ne suis pas la seule parce que c’est quand même assez pratique – et fort dommage pour les « autres » (on va rester poli). Heureusement, ils n’en ont pas conscience. La nature est parfois bien faite – et on n’est pas cruel.

Mais si je commence à faire ici la liste des indélicatesses et autres enflures – ça me rappelle un néologisme très drôle (et involontaire) de ma grand-mère qui disait de certaines personnes qu’elles étaient « imbibées de leur personne » – on va passer d’un blog négligé par son auteur à un blog fleuve… Ce n’était pas le but. Et j’en serai bien incapable. Je n’ai vraiment pas de goût pour ça. Côtoyer et évoquer des âmes généreuses m’est beaucoup plus agréable – c’est mon côté saine fille. Se lamenter des mesquineries du « milieu » – de n’importe lequel – équivaudrait à enfoncer des portes ouvertes et ya franchement mieux à faire. J’aime beaucoup Don Quichotte mais pas les pâles copies – et puis je porte mal le plat à barbe, pour être honnête. Oui, non seulement ya mieux à faire mais on fait mieux, et même, parfois, on échoue mieux, ce qui est une sorte d’idéal. Dans l’immédiat – et dans un ordre chronologique, une fois n’est pas coutume – faire des courses parce que les vaches maigres sont carrément mortes, par ici ; écrire ; ranger la bibliothèque (alléluia) ; photoshoper un peu ; manger un truc, quand même, à un moment (une tarte fonds d’artichaut/tomates séchées ? Il faut finir d’une manière ou d’une autre ces fonds d’artichaut surgelés qui ne sont pas une réussite ; lire ; écrire ; écrire ma pige pour CCP ; se balader sur le net ; relire le prochain livre de Béatrice Cussol (sortie en octobre) ; mater un Orson Welles… et laissons les bocaux aux poissons rouges.

vendredi, juillet 03, 2009

En secret, je m’aime bien

Ça fait du bien d’être dans le secret, de temps à autres. De fomenter tout tranquillement comme au temps des arbouses chipées au maquis, des vagues qui s’écrasent sur les rochers en écume odorante. C’est bien beau tout ça, le jour le jour qui file, les archives négligées, mais je suis comme Berlol, moi : sans inscription, le temps m’échappe, les souvenirs s’ancrent de façon erratique et désordonnée, je réfléchis pour connaître mon âge, la date de sortie de mon premier livre. Ne comptez pas sur moi pour vous raconter ce qui s’est passé. Je ferais un bien mauvais témoin oculaire. Je décrirais en détail la couleur de la Sainte-Victoire le 25 février 1996, mais difficilement ce qui s’est passé la semaine dernière. Bref, c’est bien un trou d’un mois, un laps obscur qui ne sera jamais vraiment comblé. En même temps, les choses s’expliquent parfois de façon toute mathématique : arrêt maladie d’un mois en décembre = pause de Rougelarsenrose d’un mois à la veille de l’été, faites le compte, ça fait des semaines, des jours, des minutes de course contre la montre pour tenter de rattraper le temps perdu.

Essayons tout de même d’évoquer quelques moments, de retrouver des bribes.

La préparation intense de KART, le premier roman de Frédéric Junqua, dont je suis bien fière et qui sort le 26 août. Le feuilleton de sa couverture qui mériterait bien un « question de fab#10 »… Celle des Carcasses de Raymond Federman (qui sortent de leur zone pour envahir les librairies le 9 septembre) ; on s’y est vraiment bien amusé de synonymes en ajustements de transmutations (Stéphane Rouzé : « Pour Marie-Antoinette, ce serait mieux d’indiquer “transmutée en brioche” plutôt qu’en crème caramel, non ? » Raymond : « Oh oui ! » Laure : « En effet, et même en brioche au sucre ! »…) Carcasses transmutées en caractère Céleste, comme il se doit. Les futurs lecteurs comprendront… L’inventive couverture est de Marion Pannier ; c’était là aussi un beau défi de représentation – montrer la chimère, enfin, l’« homofaune » plutôt que la carcasse. J’appuie sur la touche avance rapide (et achronologique) en ce qui concerne les divers travaux de communication, rédaction d’argumentaires, devis, dossiers de sub, courrier, bla bla bla, etc. pour arriver aux beignets de fleurs de courgette. Ah ! Les beignets de fleurs de courgette ! Cela faisait une dizaine d’années que je n’en avais pas cuisinés. Eh bien salivez ! Ils étaient délicieux. Mais je vous avertis, ô Parisiens, la fleur de courgette dénichée – « commandée » serait plus juste – chez les marchands des quatre saisons de la capitale, coûte un rein. À déguster comme du caviar. Ou travailler vraiment mais alors vraiment beaucoup beaucoup plus pour en manger plus. Les livres lus et aimés pendant cette période, il y en a beaucoup – j’ai bien choisi, il est vrai, je n’avais pas envie d’être déprimée… Il faudrait trouver le temps d’écrire un texte qui leur rende dignement honneur. La nouvelle et monumentale étagère (merci Yiching, merci Fred !) qui signifie… bibliothèque à ranger (programme du week-end… avec ma pige pour CCP). Mon engueulade avec un serveur à la Madeleine qui vire les gens venant de raquer 12 euros parce qu’ils s’attardent un peu sans recommander – ben c’est vrai, quoi, un café, c’est fait pour boire, éventuellement pour manger et surtout faire chauffer sa gold, pas pour discuter, et encore moins littérature avec un auteur. Ma fureur amère devant ce type de pratiques – le mépris qu’elles signifient. Ya des TVA à 5,5 qui s’égarent. Le prochain livre de Lucien Suel (La Table Ronde) sur mon bureau. Celui de Jérôme Lafargue (Quidam) lundi dans ma boîte aux lettres. Bref, quelques articles en vue pour La Revue Littéraire et Rougelarsenrose – mais hélas pas Vengeance du traducteur de Brice Matthieussent, j’avais pourtant très envie de le lire et d’en parler mais monsieur Hirsch nous a annoncé qu’il ne recevrait pas le livre avant le 12 juillet… Oh !... Il ne me reste plus qu’à demander à mes amis libraires la formule magique leur permettrant de recevoir et lire des livres qui ne sont pas encore arrivés de l’imprimerie…