lundi, février 28, 2011

lundi, février 14, 2011

Que vive L’Association !

Depuis le début de la grève à L’Association le 10 janvier – ceux qui n’en ont pas entendu parler peuvent lire un résumé ne prenant pas partie (ils sont rares) ici –, je me suis gardée de tout commentaire, proprement hallucinée par la tournure que prenaient les choses. Comme dans un match de catch, nous avions d’un côté les salariés-dans-leur-bon-droit soutenus… ben par tout le monde ; et de l’autre, le méphistophélique Jean-Christophe Menu qui aurait même inventé la grippe aviaire s’il en avait eu l’idée… Surmédiatisation d’une part avec force emails, articles, pétitions, soirées de soutien d’un côté ; silence, de l’autre.

Je ne connais évidemment pas tous les détails – et encore moins les protagonistes de cette affaire – et je ne suis qu’une lectrice-admiratrice de L’Association. Mais depuis ces derniers événements, donc, on n’entend grosso modo qu’un son de cloche, on lit des propos plus que caricaturaux, on voit passer de drôles de pétitions et une rhétorique de l’insulte plus que douteuse. Je ne sais pas vous, mais moi j’ai du mal avec les présentations binaires, comme ça… avec cette impression que se joue davantage une variante de la fameuse scène de Festen qu’une négociation, si ce n’est sereine, du moins objective.

Ce soir, je découvre une réponse détaillée de Jean-Christophe Menu, fondateur de L’Association, que vous pouvez lire ici.

J’ai trouvé sa lecture des plus intéressantes et j’ai décidé de vous faire part de mes commentaires – qui ne feront sans doute pas avancer les choses mais avec toutes les approximations qu’on a pu lire dernièrement, ce ne sont pas quelques remarques subjectives – et s’affirmant comme telles – qui vont les envenimer…

En tant qu’ouvrière de l'édition depuis treize ans, ayant connu des tempêtes et des situations précaires, je ne puis que trouver les arguments de Jean-Christophe Menu rationnels. Beaucoup de structures sont en difficultés en ce moment. Il n’y a jamais de bonne solution quand des salariés, des catalogues, des auteurs sont en jeu. C’est un monde de passion aussi, où les entreprises les plus audacieuses sont souvent menées par des francs-tireurs, pas toujours des pros de la communication ou des gestionnaires hors-pairs, mais qui les conduisent avec une vision précise voire éclairée ; un monde où on a l’excommunication rapide, aimant déchirer ce que l’on a aimé…

Mais pourquoi, aujourd’hui, préférer, au sein d’une structure aussi atypique que L’Association, le conflit à la négociation ? Pourquoi balancer tout ça dans une arène où des gens qui n’y connaissent rien viennent balancer des avis ineptes dans une claire intention de manipulation ? Quel bon droit ou défense de ou quoi que ce soit de très pur pourrait justifier les attaques ad personam et l’insulte ?

J’aurais tendance – n’ayant aucun conseil ni expertise à fournir dans cette situation précise, je le répète – à penser que ce qui compte, c’est que de telles entreprises éditoriales continuent. C’est essentiel, c’est vital. Ce qui compte aujourd’hui plus que jamais, c’est de résister. Au flux de l’uniformisation, aux merdiers économiques, à la morosité. C’est-à-dire – dans ce cas particulier – publier. Soutenir les auteurs. Faire vivre les livres.

J’imagine que ma position sera mal comprise par certains mais bon, ils n’ont qu’à lire attentivement ces lignes, je crois m’être clairement expliquée ; j’ai juste beaucoup de mal avec les mixtures médiatiques qu’on drape dans une soi-disant bonne conscience politique. Il ne s’agit pas de prendre partie, de défendre le patron versus les salariés… mais justement de ne pas se laisser entraîner dans des généralisations de ce genre lorsque les problèmes sont tout autres… et surtout qu’il y a des solutions à trouver ou inventer.

J’ai foi en l’intelligence et en le talent de toute cette équipe, alors : vive L’Association, ses auteurs, ses salariés, Jean-Christophe Menu.

Déconnez pas, j’attends les prochaines publications de pied ferme. Vous pouvez pas nous laisser tomber.

vendredi, février 11, 2011

samedi, février 05, 2011

Hélène Bessette & Raymond Federman à Noisy-le-Sec

Aujourd’hui, samedi 5 février, à 18h, je lirai des extraits de livres d’Hélène Bessette & Raymond Federman à la médiathèque Roger Gouhier de Noisy-le-Sec.

Deux auteurs publiés par la collection Laureli, deux auteurs aux œuvres intenses. La médiathèque parle d’« écrivains maudits » ce qui porte sa part de vérité – en particulier pour Hélène Bessette, redécouverte récemment – dans la mesure où le marché – appelons un chat un chat – littéraire ne reconnaît pas toujours immédiatement ceux qui s’interrogent sur les formes littéraires et font avancer les choses, préférant voler au secours de la victoire… mais la présentation montrera, bien au contraire, toute l’ampleur de leur souveraineté.

Hélène Bessette, d’une liberté totale – dont elle a certes payé le prix ; mais liberté qui nous sidère et bouleverse toujours aujourd’hui. Raymond Federman, auteur heureux, récemment disparu, tout sauf maudit même si la France ne l’a pas encore reconnu comme elle le devrait… homme lumineux qui nous laisse des livres en « triste fourire » tissés d’humour et d’émotion.



À tout à l’heure !

Médiathèque Roger Gouhier
3, rue Jean Jaurès
93130 Noisy-le-Sec
à 7 minutes à pied de la sortie de la gare de Noisy-le-Sec – RER E

J’en profite pour remercier vivement Mathieu Larnaudie et Arno Bertina à l’origine de la rencontre avec les bibliothécaires de la médiathèque Roger Gouhier.

Photo Hélène Bessette © Famille Brabant
Raymond & Erica Federman © Bruce Jackson

jeudi, février 03, 2011

Si

« S’il vous plaît.
(Pour l’Auteur.)
Un calmant. (Pour l’Auteur.)
Passez-moi les dragées.
Non.
...Si.
Non.
Mais.
Pour les Douleurs. Toutes les douleurs.
Tou-tes-les-dou-leurs. »

Hélène Bessette, Si, 1964.

mercredi, février 02, 2011

toujours Quidam

Les éditions Quidam font partie des entreprises éditoriales indépendantes contemporaines que j’estime intensément avec les Désordres-Laurence Viallet, Inculte, Tristram… Et l’indépendance ayant son prix, Quidam a aujourd’hui besoin de ses lecteurs pour pouvoir dépasser un cap de trésorerie difficile et continuer de publier Rolf Dieter Brinkmann, Marie Frering, Reinhard Jirgl, B.S. Johnson, Alain Lacroix, Jérôme Lafargue, Philippe Annocque, Stéphane Padovani… autant d’œuvres essentielles.

Quidam est l’un de ces gestes éditoriaux qui rendent le monde vivable. Je vous propose donc – si vous en avez la possibilité, nous savons que les temps sont durs – de saisir votre chéquier et de choisir votre souscription : 100 € pour l’achat de 5 titres sur tout le catalogue (nouveautés incluses jusqu’en mai 2011), franco de port, mais vous pouvez aussi porter votre soutien au-delà : 150 € pour 8 titres ; 200 € pour 12 ; 250 € pour 16 ; 300 € pour 25 ; 600 € pour l’intégralité du catalogue.

L’adresse de Quidam éditeur : 1, rue Mansart 92190 Meudon, France.
Les chèques sont à libeller à l’ordre de Quidam éditeur.
N’oubliez pas d’indiquer lisiblement votre adresse de livraison.

L’intégralité du catalogue se trouve en PDF ici.
Et en cliquant sur l’image ci-dessous, vous pourrez consulter une présentation des titres parus et à paraître entre janvier et mai prochain.



Bonne lecture !