lundi, décembre 28, 2009

Beau comme un camion (russe)

J’ai un peu peur toute seule rue de l’Arcade, c’est très silencieux, j’ai pas l’habitude. Mais il y a une jolie lumière pour rappeler qu’un jour le printemps reviendra, à commencer par mes collègues demain, alors, ça va.

Ce matin, j’ai récupéré les photos de Daniel Foucard prises par Thierry Rateau qui mettent bien en valeur sa tête de séductueur russe. Si avec ça les féminins (abréviation pour « magazines féminins » utilisée dans le milieu de l’édition) ne se l’arrachent pas, je rends mon béret léopard – j’ai pas de tablier.


Je commence à corriger les textes reçus pour Écrivains en séries, saison 2. Emmanuel aussi, de son côté. Après avoir reporté nos corrections, je les refile à Aurélie pour une troisième lecture. Ils sont de très haute tenue, avec une euphorie ironique (ou une ironie euphorique), une bonne matière formelle, bien incarnée, bien dense, bien idiolectale pourléchée, bien « plain » – au sens du « plain text » steinien –, tout ce que j’aime.

Après, j’ai des textes à écrire – mais j’ai aussi envie de finir le coffret de Star Trek Deep Space Nine que j’ai commencé, Odo le métamorphe vient de vivre sa première relation charnelle avec une solide tandis que les méchants du Dominion sont encore plus méchants. Brrr comme dirait Georges Hassomeris.

mercredi, décembre 23, 2009

L’ivraisse et le gué

Entre deux trucs à finir en urgence, je vous signale que j’ai écrit un texte sur Mort de Bunny Munro de Nick Cave – traduit par Nicolas Richard, à paraître en janvier – que vous pouvez lire sur le tout nouveau tout beau blog de La Revue Littéraire animé par Florent Georgesco. Les textes qu’il reçoit sont mis en ligne après relecture, une façon pour les lecteurs d’assister à la constitution de la revue en temps réel.



Je précise que la photo ci-dessus n'est pas une photo du bureau de Florent Georgesco, mais ça pourrait...

samedi, décembre 19, 2009

D’un livre l’autre

Je suis censée écrire quatre textes ce week end. L’un de « création », comme on dit ; trois, « critiques », enfin, sur des livres, quoi. Le problème, c’est que j’ai le cerveau grillé comme la Tefal qu’Emmanuel a achevée à coups de banane au miel et au chocolat et qui a fini tristement ses jours dans la poubelle de la cour… M’enfin bon, on va essayer de se la jouer Jack Bauer du Word et d’y arriver. Copy that.

En parlant de 24 heures, avec Emmanuel Rabu, nous sommes en train de boucler les attributions de séries pour la « saison 2 » d’Écrivains en séries qui devrait paraître en novembre 2010. Je serai donc en mesure de vous présenter les acteurs de cette nouvelle saison très prochainement. Autant d’enthousiasme que pour les prémices du projet, c’est une sacrée chance de pouvoir orchestrer un tel projet collectif bouillonnant de talents même si ma boîte email est en train d’exploser et que ça va forcément finir en nuits blanches… J’ai hâte, aussi, de voir la couverture que va nous concocter Danny Steve.

Casse de Daniel Foucard est arrivé de l’imprimerie le 8 décembre. Et chez les destinataires du service de presse il y a une petite semaine. Thierry Rateau a fait des photos de Daniel qui confirment sa grande photogénie. Vous les verrez bientôt. (Et ça change de l’unique cliché façon tueur russe que j’avais pris en 2006 et qui ne rendait pas vraiment hommage au modèle.) J’ai l’impression que Thierry n’a pas de site Internet présentant son travail, c’est bien dommage, c’est vraiment un très bon artiste et une personne délicieuse. Il a photographié plusieurs auteurs aux Éditions, toujours il parvient à saisir leur personnalité, à mettre à l’aise les plus craintifs devant l’objectif. C’est aussi ça, être un bon photographe.

Vendredi, j’ai réalisé des cartes de vœux avec les tampons qu’a fabriqué Le Tampographe Sardon à partir d’une affiche foucardienne. J’ai maquetté le verso en XPress, rouge et cyan, Aurélie a massicoté les feuilles cartonnées A4, puis j’ai tamponné le recto en rouge d’abord, puis en cyan, afin de pouvoir laisser sécher tranquillement ce week end. Ça m’a vraiment détendue et j’ai même fini en débardeur sous les yeux ébahis d’Anne et de Florent – qui devaient se demander si j’avais pas chopé la grippe, celle qui fait peur. Ça faisait longtemps, depuis Al Dante, je crois, que je n’avais pas fait quelque chose « à l’ancienne ». Avec tous ces logiciels de mise en page et de traitement d’image, on finit par oublier le plaisir de la texture non numérique…

Je travaille à présent à la maquette de La Tour d’Hélène Bessette, avec l’aide précieuse de notre stagiaire Aurélie Carpentier – elle vérifie la saisie du texte, je lui montre comment maquetter un livre sur XPress, échange de bons procédés. C’est drôle de voir comment les gens saisissent un texte – puisque évidemment, concernant Hélène Bessette, il n’existe aucune version numérique ; et la reconnaissance de texte donne autant de boulot que la saisie… Certains font des lapsus révélateurs. D’autres surbessettisent Bessette ou, au contraire, tentent de la débessettiser en corrigeant – malgré les consignes – sa typographie volontairement hors des conventions. Il faut donc être très attentif et faire plusieurs relectures… et en profiter pour corriger les fautes qui avaient échappées aux correcteurs des années 50… J’ai demandé à Fanette Mellier – qui avait déjà créé le « A » façon gommettes de maternA – de réaliser la couverture de La Tour. Je ne l’ai pas encore vue, Fanette ayant au moins autant de boulot que moi… mais elle devrait arriver entre la bûche et la galette. Noëlle Renaude nous a fait le cadeau d’une remarquable postface, elle défend les livres d’Hélène Bessette depuis longtemps, sa passion pour son écriture, la lecture acérée qu’elle en fait, transparaissent dans son texte, avec l’élégance que ses lecteurs lui connaissent.

Tiens, une alarme ICal, façon vanité Mac, me rappelle que je dois y aller…

mercredi, décembre 16, 2009

Mercredi 16 décembre, - 1°, J - 8

Traditionnellement, à Noël, je propose une liste de cadeaux. Là, j’ai un peu la flemme. Il fait froid, tellement que je mets 20 minutes à m’habiller le matin. J’aime pas l’hiver. Et puis je suis crevée, c’est décembre quoi, entre deux « rentrées » (« littéraire », « de janvier »), j’ai envie l’aller à la plage et de lire Elle en buvant de l’eau de coco. Passons… Voici quelques suggestions de lieux où trouver votre bonheur, d’objets, aussi, dans un joyeux bordel évocateur.

Pensées Classées, bien évidemment, à Bastoche, donc, 9 rue Jacques Cœur, Paname. Des livres, des disques, des DVD, un vrai joli libraire avec une moustache et une doudoune.

En parlant de doudoune, chez Uniqlo, 17 rue Scribe dans le IX e arrondissement à Paris ou dans le centre commercial Les 4 temps à La Défense, si vous arrivez à entrer, vous réussirez peut-être à acheter celle dont je rêve et qui n’est jamais disponible en XS… Ils ont une grande variété de vêtements pour les frimas, j’ai l’impression que ça va servir.

Exodisc, 70 rue du Mont Cenis dans le XVIIIe, l’un de mes spots d’achat de vinyle, pour trouver du Os Mutantes, les disques expé de Caetano Veloso, du jazz… Des perles, que des perles.

Je ne puis m’empêcher, en ces temps de fêtes propres à la murge, de faire de la pub pour mon caviste qui est le plus gentil caviste du monde et qui a le meilleur Sancerre de l’univers. Son champagne Jean-Pierre Secondé dit JPS – humour de fumeur – n’est pas mal non plus. Les Caves du Roy, 31 rue Simart, dans le XVIIIe arrondissement à Paris.

Le Tampographe Sardon : ben voui, évidemment. Profitez-en, il a kidnappé quelques nains du Père Noël et les fait travailler jour et nuit afin que vous puissiez offrir de jolis tampons à toute votre famille. Son atelier est 15 rue Clapeyron, dans le VIIIe arrondissement parisien, mazette. Le 01 77 12 73 68 n’est pas un numéro surtaxé, une blonde aux gros seins ne sera pas au bout du fil, mais un simple appel vous permettra de savoir si le Tampographe est bien dans son bunker lorsque vous souhaiterez y passer. J’oubliais, le Tampographe, c’est pas la Poste non plus. Alors, les encreurs, vous allez les acheter ailleurs. Par exemple, dans un office dépôt. Voici la liste des magasins parisiens.

Pouf ! Un insert girly parce que nous le valons bien : l’huile pour le corps Oliu di sole d’Imiza. Ça sent le maquis et ça pègue pas. Ça ne se trouve pas, non plus, sous les sabots des chevaux, donc vous pouvez l’acheter en ligne ou dans les points de ventes détaillés ici.

Le Comptoir des mots. Ah ! Le Comptoir des mots. 239 rue des Pyrénées, dans le XXe arrondissement de Paris, métro Gambetta. Qui n’est jamais allé au Comptoir des mots n’a pas vraiment vécu. Des livres, plein de livres, une horde de libraires gentils et compétents, ce sont mes supers héros. En plus, vous pouvez laisser votre enfant au rayon éponyme quelques minutes pour pouvoir acheter un livre coquin pour belle-maman pénard. Elle est pas belle la vie ?

Si, contrairement à moi, votre compte en banque est créditeur et même super créditeur – et même que vous avez un compte épargne et une Amex ! –, vous pouvez faire un tour chez Martin Margiela. C’est beau, c’est très beau, c’est 13 rue de Grenelle dans le VIIe arrondissement parisien. En plus, mon beauf’ a posé pour le catalogue, on est trop fiers. Il est très beau, mon beauf’.

La librairie L’Histoire de l’Œil à Marseille, parce qu’il n’y a pas que des Parisiens, pute vierge ! Une librairie, un café, un lieu d’expo, le tout 25 rue Fontange dans le VIe arrondissement marseillais.

Comme dirait Bernard Heidsieck, « Tout autour de Vaduz », il y a aussi des Bordelais… donc des canelés… donc des moules à canelés en cuivre ! Ceux de chez Baillardran sont assez parfaits. Certes, un cadeau intéressé si vous aimez les canelés, mais un cadeau quand même, hein ?

La première saison de True Blood, celle de Mad Men, l’intégrale de The Wire… vous pouvez les dénicher, par exemple dans les librairies + vente de DVD MK2 quai de Loire ou Bibliothèque François Mitterand dont je connais les libraires passionnées et compétentes… donc vous pouvez en profiter aussi pour acheter des livres ! (Message personnel : Bisous Sophie du MK2 quai de Loire ! Faut qu’on se fasse cette vidéo de lecture de Bessette, j’ai pas eu le temps d’y repenser… Résolution 2010 ?) J’ai mis des liens FNAC et Amazon sur les DVD pour bien vous montrer ce dont je parle mais à mon avis, ça n’arrivera jamais à temps pour Noël (hé ! hé ! hé !)

Une fragrance de chez Serge Lutens : « Un bois vanille », « Chergui », « Filles en aiguilles »… Tous les parfums ne se trouvent pas chez les distributeurs, il faut donc aller dans les Salons du Palais Royal Shiseido, 25 rue de Valois (à Paris), poor you. C’est à côté de chez Pierre Hardy, en plus, mais je m’égare. Vous pouvez aussi commander en ligne ici. En même temps, le Palais Royal sous la neige (oui oui, demain, il est censé neiger), un chocolat chaud au bar de l’Hôtel du Louvre… difficile de résister.

L’Atelier du XXe, 2 bis rue du Jourdain… ben dans le XXe… métro Jourdain. Toujours à Paname. Une librairie à fréquenter absolument. Un autre joli libraire moustachu (bon, pas moustachu sur la vidéo, ça a poussé depuis), version blond – la moustache semble se porter chez les libraires ces derniers temps ; une tendance 2010 ? Et puis à côté, ya la boulangerie qui fournit l’Élysée – ou alors c’était sous Chichi, ça fait longtemps que je n’ai pas acheté de pain là-bas… Enfin bref, allez y.

Une cartouche de Muratti – ça a l’air de rien, comme ça, mais c’est quand même un cadeau à 56 euros !

Le maxi Songs for the French d’Oxbow, ça s’impose. Sinon, le père Noël est vraiment une ordure. À défaut, si vous ne l’avez pas déjà, achetez ou faites-vous offrir The Narcotic Story – je crois que je l’ai déjà conseillé l’année passée. Eugeeeeeeeeeeeeene !

J’aime Nantes. Je me dis souvent que si je devais vivre ailleurs qu’à Paris, ce serait à Nantes. Ou à Bastia, bien sûr (pas frapper). Et à Nantes, il y a une des plus belles librairies du monde, qui s’appelle Vent d’Ouest, avec plein d’étages, plein de trouvailles… Essayez de ne pas vous endormir dans un coin avant la fermeture. Ce ne serait pas si grave, vous sauriez comment passer le temps… La librairie se trouve 5 Place du Bon Pasteur, à côté d’un fromager qui exhale des effluves de mozzarella fumé et de Mont d’Or… Mmmmm.

Un bijou Nanarella parce que c’est corse, donc c’est bien. Ce sont des espèces de mini totems à accrocher où l’on veut (chaîne, sac, bracelet…) Ça fait un peu touriste à mon goût – et puis moi j’ai la version originale 1900 de a manu di corallu, na ! – mais ça peut plaire.

À l’IGN, vous pouvez notamment trouver des globes terrestres lumineux. Ça ne veut peut être rien dire pour vous, mais pour moi, ça veut dire beaucoup. C’est la Terre, c’est bleu, ça luit dans la nuit. C’est pas pour vous donner mauvaise conscience avant que vous n’ingurgitiez des foies de bestioles gavées, que ça doit être super pas écolo friendly en plus d’être barbare, mais la Terre, on est en train de la bousiller. Sévère. On est une espèce de « disease » (cf. Matrix) pour elle. Je regrette les cultes païens où l’on célébrait la Terre Mère et surtout, on la respectait – c’est quand même plus rationnel qu’un nourrisson qui débarque sans pénétration. Enfin bon. Remplaçons les statuettes de Vierge par les globes terrestres, ça donnera peut-être envie de la protéger. En même temps, un globe terrestre lumineux consomme vraisemblablement de l’énergie. Aaaaaaahhhhhhh… Bon, OK, je trouve ça beau et je suis nulle en géo, donc, ça m’aide, ça vous va ? Pour la peine, je vais remater Wall-e. (L’IGN à Paris, 107 rue La Boétie, dans le VIIIe.)

N’importe quel livre conseillé par le joli libraire (non moustachu, c’est peut-être provisoire) Jérôme Dayre chez Atout Livre, un temple livresque de 270 m2 situé 203 bis avenue Daumesnil dans le XIIe arrondissement de Paris. (On raconte que les soirs de pleine lune, on peut voir passer Claro du côté de chez Atout Livre, en veste de cuir…)

The Conran Shop, un classique toujours apprécié. On peut notamment y acheter des gadgets Pantone que je prise particulièrement mais c’est sans doute une déformation professionnelle… (117 rue du Bac dans le VIIe arrondissement à Paris, près du Bon Marché).

Chez Souffle continu, 22 rue Gerbier dans le XIe arrondissement à Paris, il y a des disques de musique improvisée, d’expé, de noise, de rock indé…

Post Zaroff

Ah, c’était bien la soirée Zaroff chez Pensées Classées ! De la lecture en live, des tampons du Tampographe, des amis, du Nikka. En plus, Pensées Classées, c’est vraiment une caverne d’Ali Baba pour esthètes curieux et autres amoureux de la perle rare. Le lieu d’où l’on ressort toujours avec une trouvaille en papier ou en vinyle. C’est dans la petite rue qui relie la rue Saint-Antoine au boulevard Henri IV, à Bastille – alias Paris IVe –, nommée rue Jacques Cœur, personnalité du Moyen Âge tardif, crésussement riche et lèse-majestueux, dont la devise était « À cœur vaillant, rien d'impossible » ou plus exactement : « A vaillans cuers riens impossible ».

jeudi, décembre 03, 2009

La foire aux atrocités, c'est maintenant

Un très belle adaptation de La Foire aux atrocités de J.G. Ballard (traduction de François Rivière), adaptée et mise en scène par Pauline Bourse ; avec David Augerot, Élise Roth, David Seigneur ; scénographie de Clémence Gross ; musique et son de Basile Ferriot ; lumière d'Antoine Clémot ; maquillage et effets spéciaux de Julia Gaillard, c'est en ce moment à La Loge : les mardis, mercredis et jeudis 1, 2, 3, 8, 9, 15, 16, 17 décembre à 21h.


La Loge
77 rue de Charonne, 75011 Paris
Métro Bastille - Ledru Rollin - Charonne
laloge.info@gmail.com

Tarif plein 12 €, tarif réduit 10 €


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