dimanche, septembre 09, 2007

Snob ?

Fabrice Gaignault publie un irrésistible dictionnaire aux éditions Scali (dont on loue d’ailleurs en passant le catalogue) : le Dictionnaire de Littérature à l’usage des snobs et surtout de ceux qui le sont pas.
Irrésistible en raison de l’ambivalence du mot « snob » à la fois attirant et repoussant. On n’a pas envie d’être snob (bobo, creux, en vélib’ – non j’avoue, ceci est une attaque gratuite psychologiquement justifiée par le fait que je ne puisse, techniquement, bénéficier du vélib’ (mon niveau n’a guère progressé depuis l’année dernière faute de pratique) –, voire en trottinette, courant les soldes presse… enfin si, ça je veux bien, en fait, ah la la) mais en même temps, on a rien, au contraire, contre le : « to the happy few »…
L’auteur explicite d’ailleurs sur utilisation du terme en préface : « Le terme de snob est plutôt à prendre ici dans un sens de secte élective qui préférera toujours placer au sommet de son panthéon personnel un auteur méconnu mais jugé, pour des raisons qui n’appartiennent qu’à lui, mille fois plus important qu’une sommité universelle des lettres au palmarès suffisamment éloquent pour s’attirer une indifférence teintée de mépris. » Bref, ce dictionnaire est, certes, d’un point de vue subjectif – comment pourrait-il en être autrement – une mine de découvertes, comme peut l’être, mutatis mutandis, L’Alamblog d’Éric Dussert que je lis régulièrement.
Extrait de la quatrième de couverture du dictionnaire :
« Comment ai-je pu penser que le Club des Longues Moustaches était une association de gays pileux ? Où est situé ce restaurant de l’Algonquin dont on me répète qu’il était le centre du monde au début du XXe siècle ? D’où sortent ce baron Corvo et Zo d’Axa ? Suis-je tenu de lire l’intégrale des colloques de Cerisy, de me mettre à la post-poésie et à la littérature agénérique ?... »
On y lit donc des portraits fort éclairants d’icônes connues ou inconnues. On citera parmi d’autres :
Hélène Bessette (qui est également l’une des héroïnes du dernier roman de Michèle Lesbre, Le Canapé rouge) ;
Jean-Jacques Schuhl ;
Claude Royet-Journoud ;
Kathy Acker ;
Tristan Corbière ;
Dominique Aury ;
Raymond Roussel ;
Bruce Benderson ;
Bernard Heidsieck ;
Fritz Zorn ;
Pierre Louÿs ;
Danielle Collobert ;
Crébillon fils ;
Philippe Garnier ;
Laure (Colette Peignot) ;
Romain Slocombe ;
John Giorno ;
Henri Beyle ;
Violette Leduc ;

Mais aussi des lieux, des « fétiches », des mots d’ordre ou des notions à découvrir : « Basta la pastacciutta ! » (Marinetti), le « col roulé », « métafiction », « Tel Quel », la librairie « Le Livre » à Tours (dirigée par Laurent Evrard), « post-poésie »…

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