mercredi, août 24, 2005

UNDERGROUNDZÉRO

Métro

Monter dans une rame remplie de passants , d'inconnus lecteurs. Leur voler des mots, des morceaux de phrases, des regards (échange). Reporter, accepter les heurts, la collision des textes, les rencontres. Sortir à la station prévue et reprendre le cours habituel de sa journée, de sa nuit avant de recommencer. Inscrire le flux – juste inscrire, sans montage ni retouche – laissant apparaître les jonctions de hasard... Ajouter la circonstance évoquant l’ « état » (météo personnelle), les fragments de phrases manqués, les titres au loin, en évocation.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

"Toi, tu ne prends jamais le métro, ou du moins pas avec moi, et pourtant c'est là que je pense à toi plus qu'ailleurs. Le métro est le lieu où je pense, quand je pense; où je lis, quand cela m'arrive encore. Une halte, une parenthèse dans la vie, pour penser un peu à la vie. Un vide, une caisse de résonance. Combien de fois, bercé par ce roulement régulièrement ponctué d'arrêts, cette sinusoïdale d'accélérations et de freinages, ce balancement hypnotique, j'ai parcouru les scènes déjà vécues ensemble, ou imaginé d'autres, belles ou terribles, ou cru te retrouver en pleine foule dans des silhouettes de femmes inconnues, ou écrit des lettres dans ma tête pour toi.

Le monde alentour nous échappe dans certaines périodes, nous glisse entre les mains, ou alors se rapproche au point qu'on se cogne à lui. Penser si fort à quelqu'un a de quoi bouleverser le rapport à ce qui nous entoure. De quoi faire perdre toute saveur au monde, le rejeter dans le néant, ou parfois au contraire, nous renvoyer vers les choses et les gens, nous donner envie de parler, écouter, partager. Trop peu de passion ou de douleur, je reste en moi-même. Trop, je rentre me blottir au fond de moi. Or me voici au bon degré de l'échelle, profitons-en, un jour je retomberai. Aller vers les autres c'est aller vers toi; tu m'ouvres à eux, à la réalité. Et la réalité, justement, plus que nulle part ailleurs c'est dans le métro que je la rencontre. Là au moins, on ne se croit jamais dans une pub. Top models et golden boys ont fui en se bouchant le nez; restent les gens, les vrais, variés, vivants, d'une émouvante mocheté pour la plupart; des gens qui pendant ce court trajet, cette coupure, ce temps mort entre deux occupations qu'ils s'imaginent plus réelles que lui, oublient de jouer leur rôle, se laissent aller, laissent entrevoir leur vrai visage. Le métro, c'est la réalité à l'état brut, bien rugueuse. Le fin fond de la réalité."

"Transports solitaires" de Michel Volkovitch
Editions Maurice Nadeau.

Anonyme a dit…

Vous pourriez activer votre "rss"? ( ça permet d'être averti automatiquement lorsque vous postez), je crois que vous devez aller dans "modifier paramètres", puis, "flux d'actualisation",

Anonyme a dit…

L D : Gare de Lyon > Gare du Nord

il n'a jamais mangé personne

il y a plus a mangé dans nos assiettes que dans le métro, on se comprend tous les deux

il fait grand jour à présent, parmi nous, jusqu'au coeur

il titube odeur d'alcool son chien tire la langue

Laure Limongi a dit…

RSS activés... enfin j'espère...

Anonyme a dit…

Oui, ils fonctionnent, (...),