lundi, août 03, 2009

Question de fab, épisode 11

Je commence à être plus créative, allez, disons-le, presque graphiste ! concernant les maquettes intérieures des livres Laureli – j’ai toujours fait mumuse avec les couv, et ce depuis l’aldantienne collection &. Il serait temps, me dirait vous, ça fait quand même euh… 11 ans que je bosse dans l’édition – j’ai commencé au berceau… – mais c’est sans doute une question de caractère : un peu de timidité par rapport à l’outil, surtout quand on a appris « sur le tas » – je ne désigne ainsi aucun de mes mentors, c’est vraiment une drôle d’expression… – je précise que la plupart des professionnels de la profession que je connais ont fait de même, se jetant du grand plongeoir pour apprendre à nager ; ça a tendance à évoluer, les toutes jeunes générations – celles que quand on leur presse le nez, il en sort du Yop – choisissent plus souvent les filières « métiers du livre », en général après des études de lettres ; et puis aussi – pour ceux qui sont paumés, c’est la suite de « sur le tas » après quatre digressions – une volonté de ne pas trop interférer avec le texte, de lui laisser le devant de la scène, faut pas mal toucher sa bille pour intervenir graphiquement tout en ne marchant pas sur les pieds de l’auteur – ya des grands noms en la matière, Fanette Mellier, Marc Touitou, Mathias Schweizer, Christophe Jaquet dit Toffe et bien d’autres… Je ne suis que tout petit scarabée balbutiant… mais tenace.

Ainsi, entre autres livres, Sister Sourire de Claire Guezengar est un florilège de typos (incarnant la période « Beaux Arts » de Jeannine Deckeers) ; Écrivains en séries s’adapte à chaque texte, avec un système de marges conçu pour dorloter le plus possible les pupilles du lecteur qui va quand même s’enquiller 496 pages ; Les Carcasses de Raymond Federman sont, évidemment, composées en Céleste ; et Les Souffleuses, de Béatrice Cussol, en Esprit – où l’on retrouve mon goût cratylien – c’est paradoxal pour l’auteur de Je ne sais rien d’un homme quand je sais qu’il s’appelle Jacques qui représente une position plus socratique – pour l’adéquation du nom à la chose… Beaucoup de polices à empattements de la famille des garaldes, me direz-vous, oui, je trouve ça quand même plus lisible, même si les livres de Daniel Foucard font exception, en Univers – « l’écriture est un encodage ».

Flingue trouvé ici.

3 commentaires:

Adavèla Laudhère a dit…

Superbe texte. Encore une fois…

Anonyme a dit…

oui, superbe sauf la petite erreur de typographie... me dirait vous? La typo est un art compliqué

Correcteur a dit…

"Oui, superbe sauf la petite erreur de typographie... me direz-vous. La typographie est un art compliqué.