Anne-Laure x 2 & quelque Mille milliards
Nous sommes toujours en pleine relecture de Matière première – qui a failli être rebaptisé Produit non coupé (pour Rohstoff) sur une subtile suggestion d’Olivier Quintyn, c’était très séduisant mais on y perdait quand même en polysémie – de Jörg Fauser avec Marie Bouquet – la traductrice – et Anne-Laure Blusseau qui a eu la bonne idée de faire allemand première langue, ça nous est très utile. Je connais Anne-Laure depuis 2002 ou 2003 – je me répète, je sais, mais je suis incapable de me situer dans le temps – quand elle a été embauchée comme assistante d’édition chez Al Dante – nous travaillions à l’époque rue Nicolas Appert dans l’atelier de Marc Touitou, maître ès graphisme et typographie. Mon poste de travail – où je m’occupais de la collection &, de codifications et de communication – se trouvait devant la guitare de Marc et j’étais aux premières loges de ses pauses en forme de déchaînements électriques dignes d’un Hendrix. Il attendait Jean-Luc Moulène – parfois, je me glissais dans le bureau d’à côté pour les voir travailler –, Manuel Joseph écrivait dans la salle de réunion, les Tanger passaient nous rendre visite. L’ampli chauffait agréablement les jambes, les épreuves tremblaient et l’imprimeur, au bout du fil, se disait que la musique d’attente était quand même vachement forte, surtout qu’elle déboulait en pleine négociation de devis… Faut dire que c’était bien rock’n’roll à l’époque. Anne-Laure a quand même notamment réussi à y saisir – presque deux fois, mais c’est une longue histoire… –, corriger et maquetter l’intégralité de La Créatique ou la novatique d’Isidore Isou, 1392 pages, 2 kilos et 220 grammes. Je m’étonne que cela n’ait pas été inscrit dans le Guiness des records. La suite dans mes mémoires à paraître en 2043.
Mais revenons à Anne-Laure. J’ai toujours été impressionnée par le sérieux, la précision de son boulot et sa patience angélique. Aujourd’hui, elle est l’un des éditeurs de Questions théoriques dont je vous recommande vivement les publications. Et quand j’en ai la possibilité, j’ai parfois à nouveau la joie de travailler avec elle – qui a notamment corrigé Le Travail de rivière.
Vendredi, c’était donc la pénultième séance consacrée à Matière première ; après 5 heures de relecture et quelques bouchées de tarte à la framboise – et ses éclats de pistache –, j’ai sauté dans le métro direction Saint-Ouen pour entendre la lecture de Mille Milliards de Milieux de Claro. Remarquable lecture d’un remarquable livre que j’ai dévoré en sortant et dont je vous parlerais quand je m’en serai remise. En attendant, je vous signale d’autres présentations de Mille Milliards de Milieux, avec Claro himself, dans le cadre du festival Hors limites :
Vendredi 12 février à Montreuil :
- à 13h30 à la bibliothèque Robert Desnos (14 Boulevard Rouget de Lisle, métro 9, station Mairie de Montreuil) ;
- à 18h30 à la librairie Folies d’encre (9 Square de la Résistance, métro 9, station Croix de Chavaux).
Samedi 20 février au Bourget :
- à 17h30 à la médiathèque du Bourget (63 avenue de la Division Leclerc, bus 143, station Jean Jaurès – Division Leclerc).
Venez nombreux, plus douce sera la chute.
{Image : carte de l'Allemagne © Jochen Gerner.}
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