lundi, mai 03, 2010

« Il semble que devenir fou soit la seule alternative qu’il reste…

… à ceux qui ont le mauvais goût de ne pas s’éclater comme des bêtes dans cette pouponnière qu’est devenue l’Occident. »


Dans le nouveau Chronic’art (#65, mais 2010), j’ai eu la bonne surprise de lire – outre l’article consacré à Kathy Acker – un entretien avec Sacha Ramos, l’auteur de l’excellent Complot des apparences, paru aux Éditions Léo Scheer en janvier dernier.

Aux Éditions, on a la chance de voir Sacha de temps en temps – il vit à Rome – et d’être charmés par son mélange tout à fait personnel d’érudition et de fantaisie. Vous, moins, forcément… Alors, voici un court extrait de l’entretien, ça vous donnera une idée :

« Romaric Sangars : L’individu aussi pose problème, à vous lire…

Sacha Ramos : Oui, parce que ne pas désirer exactement ce que désire l’immense majorité de vos congénères, c’est mal. Considérer que votre sexualité ne regarde que vous, et que celle de votre voisin ne vous regarde pas, c’est mal. Préférer la viande rouge aux machins macrobiotiques, la cigarette à la méditation en plein air, la torture à Internet, l’art d’hier (et de toujours) à l’art contemporain, c’est mal. Bref, être un individu, c’est être une personne qui ne met pas son espoir de salut entre les mains de la désormais sacrosainte collectivité bisounoursienne, et c’est mal. En finir avec l’individu, c’est en finir avec le mal. C’est le bien. La société moderne n’a qu’un seul but : devenir la société du bien, à n’importe quel prix. Autrement dit, devenir l’île aux enfants. Casimir et Bisounours sont les véritables nouveaux modèles du nouveau genre humain, et Walt Disney son théoricien de référence (avec Bourdieu, naturellement)… »

{Titre : Sacha Ramos : citation du même entretien avec Romaric Sangars, Chronic’art#65.
Photo de Sacha Ramos © Thierry Ratea.}

2 commentaires:

patrick a dit…

'la torture à l'internet" me laisse songeur mais quoi, une voix comme celle-là mérite d'être partout bramée.

r1 a dit…

Sacha Ramos rocks !