jeudi, mai 13, 2010

La rentrée Laureli, 1/3 : Chants magnétiques

Et nous voilà, de deadline en deadline, de réunion commerciale en réunion commerciale et d’instruction de mise à l’office en instruction de mise à l’office, depuis plusieurs semaines déjà, en pleine préparation intense de « la rentrée littéraire ». D’où mon silence relatif par ici, inversement proportionnel à ma surchauffe, ailleurs.

Chez Laureli, trois livres à paraître, et j’en fais la roue en solo devant mon pack Adobe, tellement j’en suis fière :

Matamore n°29 de Alain Farah, à paraître le 1er septembre : le livre était déjà paru il y a deux ans au Quartanier, mais sans grande diffusion, hélas, par ici – tout comme j’ai toutes les peines du monde à faire diffuser Laureli au Québec… Du coup, avec Éric de Larochellière – éditeur du Quartanier –, on a décidé de procéder autrement. Comme nous admirons mutuellement nos catalogues, eh bien, nous allons en publier certains auteurs. Donc, très prochainement, CIVIL de Daniel Foucard, au Quartanier. Et Matamore n°29, donc, de Alain Farah, chez Laureli. J’en avais parlé ici au moment de sa sortie – enfin, pas mal de temps après, avec mon retard de lectures habituel, quoi. C’est, pour moi, un livre majeur, et un auteur majeur. Alain Farah passera une dizaine de jours à Paris au moment de la sortie du livre, l’occasion pour vous, lecteurs, journalistes, de le rencontrer lors d’événements que je suis en train d’organiser… je vous en tiendrai bien évidemment au courant ;

Chants magnétiques de Claire Fercak & Billy Corgan, à paraître le 15 septembre ;

Écrivains en séries « saison 2 », encore plus épais que la « saison 1 » ! à paraître le 20 octobre.

(Toutes les fiches de présentation seront bientôt en lignes ici.)


Je suis en pleine maquette de Chants magnétiques de Claire Fercak & Billy Corgan. Une belle aventure que celle-là. Oui, ce Billy Corgan, c’est bien le Billy Corgan des Smashing Pumpkins. Claire l’a rencontré en écrivant son livre The Smashing Pumpkins: Tarantula Box Set (Le mot et le reste, 2008), et l’idée de ce duo d’écriture est né. Il faut préciser que Billy est également écrivain. Il a publié aux États-Unis : Blinking with Fists (Faber and Faber, 2004), un livre de poésie qui a figuré sur la liste des best sellers du New York Times – ça mérite quand même d’être souligné, c’est pas si courant pour un livre de poésie… Nous nous sommes ensuite vus tous les trois, et Billy n’a pas été horrifié par mon anglais supra dégueulasse – j’ai un pote qui m’a dit que je ressemblais à Louis de Funès quand je parlais avec des Américains, parce que je mime les deux tiers des trucs… Alors, vous imaginez ce que ça peut donner quand il s’agit d’évoquer des termes d’édition précis…–, on s’est découvert pas mal d’addictions littéraires et musicales communes, j’ai été sidérée par son extrême douceur, sa simplicité… Il m’a même donné des conseils de composition musicale… Bref, une vraie belle rencontre, un trio d’affinités, et voilà ces Chants magnétiques, deux récits qui se répondent : Écho la nymphe déchue que ses bavardages ont transformé en phénomène sonore, désincarné, tragiquement amoureuse de l’inaccessible Narcisse. Médée la magicienne meurtrière qui, répudiée par Jason, saura inventer des armes barbares pour assouvir sa vengeance.

Estelle Degez a effectué une traduction préparatoire du texte de Claire en anglais pour que Billy ait accès à toutes ses subtilités. Nathalie Bru a ensuite traduit le texte de Billy Corgan en français, pour le livre.

L’image de couverture que vous découvrez ici a été réalisée par Danny Steve – à qui j’avais précédemment fait appel pour Écrivains en séries « saison 1 »… et qui créera aussi la couverture de la « saison 2 » – qui a également dessiné deux illustrations intérieures, avec la même technique mais en noir et blanc. J’en suis très fan car je trouve qu’elle arrive à tenir l’exacte ambivalence exprimée dans le livre, avec sa base de lumière et son ciel de chair, les yeux creux de ses nymphes : la cruauté/la tendresse, le désir/l’effroi… J’ai gardé ma fonte de titrage habituelle, Peignot, mais en la « vaguelisant » pour ne pas trop heurter le dessin de Danny et garder la sensation de mouvement.

La question de la fonte intérieure coulait de source : une garalde, bien évidemment. De l’empattement cristallin, de la larme légère. J’ai finalement opté, en bonne cryptocratylienne, pour Centaur. Et puis fait mumuse avec les quelques appels de note présents dans le texte de Claire, aussi. Comme ils se réfèrent tous aux Métamorphoses d’Ovide, j’ai opté pour l’ornemental davantage que pour une efficacité académique. Pour le texte de Billy, j’ai carrément fait péter la lettrine qui, à mon sens, s’accorde bien à son ambiance de conte noir… Voilà, maintenant que vous avez un vague aperçu des coulisses, vous n’avez plus qu’à découvrir le livre – vous en avez de la chance ! – chez votre libraire préféré, le 15 septembre.

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