Le temps est avec moi
Côté météo tout du moins, car côté tic tac qui s’écoule, ça va beaucoup trop vite pour moi – exactement l’inverse du dernier livre d’Orion Scohy, Norma Ramòn, que je viens juste de commencer. C’est vraiment déstabilisant, ce changement d’hémisphère. Tout d’abord parce que ça me va très bien, à moi, les latitudes tropicales et les aisselles à l’air, comme qui dirait, et puis parce que bien sûr, c’est génial de quitter les routines pour gagner les routes et ne faire, ou presque, que l’écrivain pendant presque trois semaines. Surtout, je suis pro Brésiliens et anti Parisiens. Non, ce n’est pas une caricature. Cela ne vaut évidemment pas pour tous les Brésiliens et tous les Parisiens, n’exagérons rien. Mais force est de constater que l’impression générale parisienne, que je connais à présent depuis de longues années, est stressée, stressante, rude et impolie (je n’arrête pas de m’engueuler avec une bande de gougnafiers depuis que je suis rentrée : les voisins qui ne disent pas bonjour, la vieille bourgeoise qui bouscule Emmanuel dans un magasin non seulement sans s’excuser mais en nous criant dessus en prime, une abrutie coiffée de chez Kiliwatch… Heureusement, il y a toujours quelques sujets d’amusement et de joie de-ci de-là…) ; alors que l’impression générale brésilienne est tranquille et attentionnée – sauf quand on se fait assalter avec un 9 mm sous le nez, bien sûr. Pas étonnant qu’on se tape Sarko, on mérite finalement, dans ce pays, qui n’a pourtant sans doute pas toujours été comme ça. Je me demande ce qui, historiquement, pourrait changer la donne. Quel événement. Devrait-il être forcément violent ? Ce qui réveillerait ou réveillera et créerait ou créera une conscience généreuse de l’autre. Quelle utopiste je fais, ça y est, je parle comme ma mère.
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