samedi, mai 24, 2008

France mélasses


Dix neuvième festival international de l’affiche et du graphisme de Chaumont (faudrait mettre plus de cap’, F, I, A, G…) J’avais oublié les villes où le temps passe lentement (c’est un compliment). C’est bon de voir des bords de route avec des ronces, du chiendent, des crottes de renard, de la ciguë. La liberté des friches me manque. Mais le vide de rues des petites villes de province entre midi de deux heures – façon explosion nucléaire, je suis la dernière personne sur terre – m’angoisse. Je n’aurais pas dû mettre des bottines à talons alors qu’on marche en moyenne cinq kilomètres par jour à Chaumont (vœu pieux pour un prochain festival).
Très éclairante présentation du remarquable site poptronics (Annick Rivoire/Christophe Jacquet), que j’avais un peu perdu de vue depuis son lancement – shame on me, je vais me rattraper. Super concert Rolax au Super. Beau Bastard Battle version graphique. Affiches affichées. Et je connais peu de monde dans le graphisme, c’était presque des vacances, je n’ai croisé aucun fâcheux. Tout va bien.
Lu à Chaumont – affiches off, je crois : « Graphiste fucking », « Casper le petit Pantone », « I Shot The Serif » (spéciale dédicace à Thomas Lélu). Et entre la gare et les Subsistances : « France mélasses » (c’est une usine).
Je suis très fière de mon texte pour Fanette, disséminé dans la ville = de la réalisation graphique de Fanette (j’en mettrai ici les photos en diaporama dès que je les aurai reçues). En voici, déjà, le texte :

entre chien et loup
les arbres
suaires
si
sereins au vent
crient le jour après
la nuit claire indécise

Pas mécontente non plus de ma lecture à l’Autoharp. Confession : je n’avais jusqu’à présent jamais été vraiment à l’aise lors de mes « performances » : lecture + montage sonore réalisé sur ordinateur et/ou diaporama. J’ai l’impression que l’interface numérique dans ce contexte-là me bride, comme une barrière entre moi et moi. Entre le public et moi. Mais c’est sans doute une question d’apprivoisement. Ou de nature. L’avenir me le dira – la main sur la bibliothèque de bois. Jusqu’à présent, ces tentatives performatives me semblaient ratées. Enfin bof, quoi. Refaire de la musique m’a fait du bien. Je crois que je commence à entrevoir un « dispositif » (pour employer de grands mots) qui me correspond. Dans lequel je suis bien. Je regarde l’heure mais je ne la vois pas. Alors, je ne cesse d’ouvrir mon téléphone portable bivalve pour la consulter, façon TOC. J’ai un train à prendre.

(Image : affiche de Mathias Schweizer pour le festival de Chaumont, 2007).


* Addenda : fragment de copie, recto-verso, déchirée, trouvée dans un buisson à Chaumont :


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