vendredi, décembre 30, 2005

:: extrait

… On songe à un drôle de forum en devenir peuplé d’écrivants jonglant avec leurs avatars, leurs narrations, leurs énonciations, histoire d’en finir une fois pour toute avec la perruque littéraire poudrée posant dignement ses fesses sur un fauteuil acajou numéroté, derrière un bureau assorti, décoré à la feuille d’or du même numéro. Ici, on milite pour la fibre naturelle ou carrément la teinture fluo et les cheveux en pétard, tout sauf le feuilletage historique formel qui n’en finit pas d’imposer ses lieux communs même plus anxiolytiques depuis l’invention du Xanax.
La notion de génération reprendrait alors sens, enfin, sérieusement manipulée génétiquement (du vert fluo à l’organe prothétique). Non plus l’avant-garde (je crois qu’on aura compris que cette métaphore militaire a suffisamment été portée pour mériter ses articulations élimées et rentrer gentiment au placard du grenier) mais une panoplie d’entités variées avec regards singuliers, écritures très contrastées, goûtant au « je » du bout des lèvres, rhabillant le personnage à la mode de l’épouvantail ou du portemanteau, ne suivant pas les petits cailloux blancs du joli chemin du roman, préférant l’originalité à l’efficacité, la flânerie aux trajets les plus court, la boucherie à la pâtisserie (sans en faire un mot d’ordre, sinon...), excédant le champ du littéraire vers ce qui pourrait constituer un horizon artistique sans notion de « noblesse » de thématique ou tout un tas de simagrées du même tonneau (c’en est fini des fûts de chêne (il n’y a guère que pour le vin que l’on puisse le regretter)…

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