samedi, décembre 10, 2005

« Nous ne sommes pas tous des romantiques allemands »

Non mais ce blog devient vraiment un blog – parfois...

D’où, récit > Hier, Habilitation à Diriger les Recherches de mon cher professeur Éric Dayre : « L’Absolu Comparé, pour une histoire dissemblable » (& le souvenir de toutes les personnalités contrastées, les sujets de recherche parfois peu académiques – au sens d’une académie propre comme une cantine javellisée –, qui ont pu se croiser pendant le séminaire d’Éric Dayre, entre étude du romantisme anglais, philosophie, esthétique, poésie contemporaine...)
Enfin une bonne nouvelle, donc, pour l’université française – « It smells of mortality » – , qui en a bien besoin de bonnes nouvelles en forme de professeurs audacieux et polémistes, étudiant autre chose que Le père Goriot, quelques thématiques romanesques éculées (dans une vision transhistorique... de deux siècles, ouhla !!!) ou encore des avatars théâtreux mâchés et remâchés jusqu’à perte totale de goût... sans compter les dissections aussi minutieuses que stériles là où d’autres pensées s’ouvrent à l’infinitude du commentaire (« dream fugue » + sortir de la dictature de l’événementiel + di-ssem-bla-ble, tout contre...
Des pensées, comme celle d’Éric Dayre, qui passent du « commentaire » à l’ « œuvre » en créant elles-mêmes une écriture à travers la traduction, la philosophie...

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Ce qui n’est pas sans expliquer certaines réticences personnelles... (Exemple, ces premières lignes d’un « à paraître » – sabrées de leur contexte, certes ; une tentative d’approche succincte de deux livres : Défiguration et L’Éternel retour de Michel Surya :)

« La parole devrait pouvoir se suspendre là où la littérature porte elle-même sa pensée. La parole sur la littérature – article, note, présentation, critique – faisant un pas de côté, par rapport à elle. Abolie par un processus radieux, euphorique, redonnant sens à la création d’un univers de mots et donc, d’un monde, un espace fou et souverain.

Il n’y aurait de commentaires que comme les décorations d’une fête oubliée, ou comme des papiers accrochés aux arbres par le vent, flottants, fragiles, à la merci de la moindre bourrasque les débarrassant, en entraînant d’autres aux rets des mêmes branches, sans fin.

L’on imaginerait alors vraiment à quel point l’écriture peut être un rapport intime, non pas simplement d’intellect à intellect ou de références à références, de mémoire à mémoire, mais de sensibilité à sensibilité, au sein même de la création d’une langue proclamant que tout est possible, malgré tout... »

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