Marseille
On ne rencontre pas un personnage de livre tous les jours. C’était pourtant le cas vendredi dernier, à Marseille, avec Nazir Ahmad Nazir, le poète du livre de Liliane Giraudon, Les talibans n’aiment pas la fiction. Outre l’expérience un peu étonnante – encore une téléportation – qui consiste à se balader de Paris à Marseille avec une bande de poètes de tous pays parfois en costumes traditionnels, échangeant comme on peut, dans un anglais atroce – pour le côté français –, décrivant la situation sociale de son pays, le statut des artistes, ses propres textes aussi... quelle distance, justement, que de replacer à leur échelle les milieux, les « événements littéraires », les obstacles (merde, pas de check point, pas d’explosions... la mort garde ici, en général, plus ou moins ses distances jusqu’à la grande rencontre). Et puis la présence physique, l’intensité, la musique des langues, excédant largement la traduction du sens. C’est sans doute en ce sens que l’on peut parler de rencontre « poétique ».
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