« Je ne suis qu’une artiste de variété… »
Moi aussi, comme tout le monde, aujourd’hui, je ressens une vieille boule à l’estomac comme le jour des examens de piano, des résultats du Bac, de ceux de Normal, des scanners, des agonies, bref, là où il y a échéance et cancer ou possibilité de cancer – vive la France.
Je me sens très vieille tout d’un coup, à 31 ans.
Lorsque j’en avais 4, ma mère m’apprenait des chants russes – en russe – qu’on lui apprenait aux jeunesses communistes pendant l’après-guerre (et ma grand-mère paternelle les prières en latin, mais ce grand écart donnera sans doute lieu à un prochain chapitre). Même si elle avait fini par faire bouffer sa carte au directeur régional du Parti – on est un peu claustro et on a un certain caractère dans la famille – elle portait des valeurs de gauche réelles, éthiques, immuables, se traduisant dans sa vie de tous les jours et dans ses choix. 1981: génération Mitterand. Quand même, génération Mitterand, quoi. Tout le monde la rose à la main, hop, aurore socialiste. Culture le vent en poupe. Bon, 2002, séisme, on n’y revient pas ou je retourne vomir. Le Front National qui passe au premier tour d’une élection présidentielle, même dans mes pires cauchemars… Et là, en si peu de temps, à la fois très abruptement et à travers des stades, des infléchissements complètement repérables (c’est notre très grande faute), on n’a plus qu’à chercher où peut bien se loger la gauche. Ouh ouh ! la gauche ! Où es-tu ? Soulevez les pots de fleurs, les serviettes de plages, les tables de bistrot, mais trouvez-là, bordel, ça a urgé, donc, ça urge. Ça urgera. Je parle d’une gauche existant dans le monde réel et capable de fédérer les citoyens de gauche de ce pays. Non c’est pas le dahu, je suis sûre que ça existe, que ça peut se construire, cherchons encore. On dit droite/gauche c’est une invention française. Peut-être. Et alors ? Les conséquences historiques, c’est pas pour les chiens. Une « démocratie » droite/droite, d’où que vienne l’invention. (Pourquoi pas 60 % d’obèses et bouffer des burgers, aussi, tant qu'on y est ? Après on construit des tours partout, hop…)
Bon, en attendant qu’on trouve notre gauche – on va y arriver, c’est comme en boxe, un peu de motivation et d’entraînement –, va falloir se contenter de celle qu’on a aujourd’hui même. Là, maintenant, tout de suite. Français, toujours un effort. Haut les cœurs !
4 commentaires:
Oui les ours sortent de leur hibernation pour aller voter - on ne s'endort pas dans l'isoloir - on ne faiblit pas devant l'urne - surtout on est contente de rentrer du bureau de vote et de tomber sur rougelarsenrose réactualisé politisé - les couleurs de la gauche haut portées par le dissonant larsen - La France Présidente!
bon bah on est dans la merde!
Bah ouais...
... allez, on prend l'aspi à miettes et on rassemble la gauche...
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