dimanche, janvier 06, 2008

La douce torpeur des sirops à la codéïne

… La seule chose que j’apprécie, avec la fièvre, ce sont les rêves. Celui-ci mélange les vœux de bonne année de Jean-Claude Bourdais, les petits documentaires littéraires que je filme parfois, la récente interdiction de fumer dans les bars et restaurants et les aventures qui en découlent déjà (consistant principalement à tomber malade en fumant fébrilement devant la porte de ces établissements…), CIVIL de Daniel Foucard, la situation géographique de l’école maternelle de Florent Souillot dont on parlait vendredi, je crois, en évoquant la Librairie de Marie-Rose Guarnieri. Plus le contenu latent, bien sûr.

Avec Jean-Claude Bourdais et un ami non identifié, nous allions de Pigalle à chez lui puisque dans mon rêve, il habitait rue Yvonne le Tac, un joli pas de porte ressemblant davantage à un immeuble anglais. Mon ami et moi devions aller dans un bar, lui, rentrait chez lui, nous nous étions croisés par hasard. Nous constations, en remontant la rue des Martyres que les bars étaient vraiment désertés depuis l’application de la loi d’interdiction d’y fumer. Une lumière grise ou jaunasse, des mines défaites. Nous arrivions avec mon ami devant le bar dans lequel nous devions nous rendre, J.-C.B. nous disait au revoir et partait dans la nuit, sans se retourner, de la même démarche de héros discret que celle que je lui avais vue à Vendôme, il y a quelques mois, à la fois décidée et méditative – c’était d’ailleurs, en surimpression, la même nuit que celle-là, le même paysage. Nous entrions donc dans un bar de la rue Yvonne le Tac (un bar qui n’existe pas et c’est une chance car il était bien laid, façon kitch couleurs pastel avec des télés partout... l'une d'entre elles montrant du Léo Scheer.TV, tout de même ; en lieu et place de ce bar imaginaire se trouve la Librairie des Abbesses), avec mon ami mystère et constations dépités que ce bar-là était aussi triste et vide que les autres mais que les gens y fumaient quand même. De petites fumerolles d’élevaient des cendriers et je me plaçais avidement au-dessus, en souriant, pour sentir cette odeur qui est bien plus qu’une « madeleine de Proust », pour moi. Même si évidemment, objectivement, c’est atroce. Bref. La tristesse et le manque de fréquentation de ce bar, pourtant hors la loi, foutait en l'air notre logique et nous ne comprenions pas pourquoi. À ce moment-là, des flics sont entrés mais au lieu de verbaliser les fumeurs, m'ont collé une amende parce que je ne m'étais pas adressée à l’un d’entre eux selon la terminologie appropriée (là où intervient CIVIL…) Une espèce d’ « outrage à agent dans l’exercice de ses fonctions » alors que le terme était juste inapproprié, pas injurieux. La procédure était la suivante : ils devaient m'envoyer la notification de l’amende à l'adresse email que je leur donnais et, si elle était valide, l'amende serait remboursée. Si l'adresse menait à un site et non à une personne physique, elle serait maintenue...

Rêve dédicacé à Florent Georgesco & Yann Linaar, compagnons d'infortune tabagique...

3 commentaires:

Anonyme a dit…

FLAMIN'GROOVY

Tu es partie sur shake some action
Sans savoir qui jouait du trombone
Irradiant la codéine
Tu pulsais grave en héroïne
High flyin' baby
Dans le tourbillon de la vie
Et maintenant que tu vois
Que le journal est d'autrefois
Slow death est l'idée du jour
Une nouvelle teenage head pur glamour

Anonyme a dit…

quelle expérience de rêve ! Comme quoi descartes a raison, le rêve est aussi consistant que la veille...
expérience tabagique malheureuse aussi : celle que j'ai eu le 2 avec JM-Esp, en 30 mn, deux fois dehors à nous les cailler menu menu, tandis que Hortense nous regardait de l'intérieur. L'horreur. Mais ca y est à angoulême je connais un lieu de résistance !!!! on peut fumer, car un epartie du caf est associatif et fermé, privé !!! arg, tu commandes et tu passes dans la partie privée .... vive le system D.
j'espère que t'es remise de ta grippe

Laure Limongi a dit…

Merci pour cette bonne nouvelle, Philippe !