mercredi, octobre 22, 2008

EM HTIW KLAW ERIF

Un état du début de mon texte sur Twin Peaks pour Écrivains en séries...

Welcome to Twin Peaks. My name is Margaret Lanterman. I live in Twin Peaks. I am known as the Log Lady. There is a story behind that. There are many stories in Twin Peaks - some of them are sad, some funny. Some of them are stories of madness, of violence. Some are ordinary. Yet they all have about them a sense of mystery - the mystery of life. Sometimes, the mystery of death. The mystery of the woods. The woods surrounding Twin Peaks.

To introduce this story, let me just say it encompasses the all - it is beyond the fire, though few would know that meaning. It is a story of many, but begins with one - and I knew her.

The one leading to the many is Laura Palmer. Laura is the one.

L'envers du décor
Les ombres de la forêt
La nuit sert à entendre et le jour à voir
Laura Palmer ne se résoud pas à mourir

Sometime ideas, like men, jump up and say « hello ». They introduce themselves, these ideas, with words. Are they words ? These ideas speak so strangely. All that we see in this world is based on someone's ideas. Some ideas are destructive, some are constructive. Some ideas can arrive in the form of a dream. I can say it again : some ideas arrive in the form of a dream.

En gesticulant. Scènes de désespoir, de lamentations. La mère, masque de tragédienne, est sous calmant, prostrée au fond d'un canapé. La télévision est allumée. Le père oublie toute dignité, sanglote en public, pantin manipulé par la violence de la douleur. Leur espoir, leur enfant devenue grande, trop vite. Arrachée à la vie. La petite ville de Twin Peaks est stupéfiée. Le charme de sa nature grandiose, rompu. Comment une telle chose peut-être arriver dans un endroit aussi paisible ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? En gesticulant, en pleurant, on s'interroge. Il était une fois la mort de la belle Laura Palmer. Le 23 février 1989. Laura, la belle Laura, fierté de tous, retrouvée morte, flottant sur une rivière dans une aube glacée, près de l'usine de bois. La rumeur laisse passer. Des gémissements, quelques doutes. J'étais déjà partie. Les cheveux blonds, trempés, ondulés, la pâleur du visage ceint d'un drapé opaque de plastique immaculé lui donnent l'aura d'un ange lassé, malgré lui. C'était écrit, d'ailleurs.

There is a sadness in this world, for we are ignorant of many things. Yes, we are ignorant of many beautiful things - things like the truth. So sadness, in our ignorance, is very real.

The tears are real. What is this thing called a tear ? There are even tiny ducts--tear ducts - to produce these tears should the sadness occur. Then the day when the sadness comes - then we ask : « Will this sadness which makes me cry - will this sadness that makes my heart cry out - will it ever end ? »

The answer, of course, is yes. One day the sadness will end.

Il y a toujours de la musique dans l'air. Mis en scène par l'encadrement de la fenêtre, le spectacle de la famille déchirée de douleur. On ne distingue que des hoquets entrecoupés de mots d'amour à l'attention de leur petite fille morte, leur enfant si lumineuse. Et le contraste de la campagne alentour, d'un vert tonitruant. Elle pourrait en raconter tant, de jour comme de nuit. Et moi donc. La cime des grands arbres ondule une chanson triste. Les chœurs sont des jeunes filles éplorées, intemporelles. Sans conviction, les élèves du lycée de Twin Peaks poursuivent leur journée de cours après la macabre nouvelle. Mais l'entourage proche de Laura ne parvient pas à surmonter le choc. « Que faire dans un monde où n'importe qui peut surgir de n'importe où et faire n'importe quoi ? » Personne ne comprend comment le conte de fées a pu ainsi tourner au cauchemar, comment la jolie princesse blonde au sourire renversant a pu être sacrifiée avec tant de violence. Un déchaînement qui paraît inhumain, comme le fruit de forces obscures et lointaines. Dans cette petite ville noyée au cœur de la forêt, plus qu'ailleurs, on connaît le poids d'une histoire tissée de légendes indiennes, le combat permanent du bien et du mal au cœur de chaque instant. (Le poids de l'histoire et des légendes, et ce qu'il en coûte de ne pas écouter les menaces grandiloquentes du vent dans les sycomores.)

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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très très beau texte. Merci