Rions un peu
Quelques heures plus tôt, dans un bureau de tabac d’un arrondissement du nord de Paris.
La porte automatique se déclenche, comme elle se doit de le faire, à mon passage. Un homme, devant le présentoir de jeux à gratter, gouaille en coq à destination de la vendeuse – mère (d’une soixantaine d’années), derrière la caisse et de sa fille, la quarantaine – rangeant des cartons un peu plus loin.
L’homme :
— … et puis un paquet de Pall Mall bleu… allez, non, deux ! Ça va être Noël pour manman.
La vendeuse-mère glousse :
— Hi ! Hi ! Hi ! Noël, comme vous y allez !
La vendeuse-fille glousse :
— Ah ben quel fils aimant !
L’homme :
— Ben ouais, comme ça elle crèvera plus vite !
Chœur de gloussements de vendeuses.
La vendeuse-mère :
— Oh ben vous alors ! Hi ! Hi ! Hi !
L’homme :
— Ben ouais, quoi, les mères, à un moment, on a envie que ça meurt !
Se tournant vers la vendeuse-fille :
— Pas vrai ?
La vendeuse-mère (la masse mammaire tressautant sous l’effet de l’hilarité) :
— Oooooooh ! Oh ! Oh ! Oh !
La vendeuse-fille :
— Hi ! Hi ! Hi !
L’homme, se tournant vers moi :
— Pas vrai ?
— Dans la mesure où la mienne, fumeuse de Philipp Morris, est morte le 25 février 1996, j’aurais bien du mal à vous répondre.
Je ne suis pas peu fière du froid polaire qu’a jeté cette réplique (tout sauf inventée, en plus ; ce n'était pas un effet de manche). Les mouches volaient dans les bouches bayantes. Le gros vulgos a perdu 20 cm de tassement vertébral. Et j’ai pu repartir avec mes deux paquets de Muratti dans un silence absolu.
5 commentaires:
T'es une killeuse! I knew it, I knew it! I knew it!
Gâcheuse d'ambiance...
… avec une once de scoumoune-girl, quand même, t'imagines la probabilité pour qu'un truc pareil arrive ?…
merci ma nièce de leur avoir cloué le bec . ta maman était ma marraine donc un peu ma maman bis .
gosses bises
tante luce
Et tu remarqueras, tata, que je représente dignement l'humour Lombard !
Je t'embrasse fort et j'espère qu'on se verra bien vite,
AL
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