lundi, janvier 11, 2010

« Le drame est en suspend. »

Voilà, La Tour est presque prête à envoyer chez l’imprimeur. Je vais rererefaire une lecture, passer un ptit coup de Prolexis pour être sûre, vérifier les folios. Le PDF haute déf devrait donc partir demain. Yavait un sacré paquet de conneries à la saisie du texte, sans compter les fautes de l’édition Gallimard (mais oui, même dans les années 50, je sais, un mythe s’effondre, ça a été très dur pour moi aussi)… J’ai refait entièrement la maquette à cause d’un bug. La routine, quoi. J’avais contacté Fanette Mellier pour la couverture, ainsi que je l’avais écrit, mais Fanette est comme moi, elle a beaucoup beaucoup de travail. Et comme elle est passionnée par ce qu’elle fait, elle dit souvent oui en dépit du fait que les journées ne comptent que 24 heures. En général, elle arrive à tenir le rythme mais pas toujours quand celui-ci devient infernal – encore un trait que nous avons en commun. On ne fabrique pas des saucisses en conserve, non plus, il faut pouvoir garder l’esprit frais, les neurones véloces et surtout le plaisir du faire, pas toujours compatible avec une productivité qu’on voudrait nous imposer… Bref, tout ça pour dire qu’on était méchamment en dehors des clous côté rétroplanning.

Heureusement, tel un héros intemporel, Yves Mestrallet est arrivé avec sa Jaguar blanche.

Yves Mestrallet, c’est mon héros. Quand je serai grande, je ferai des livres aussi beaux que les siens, ou presque. Avec Christine Morault, il s’occupe des éditions Memo (MEstrallet/MOrault, quoi) qui sont les meilleures éditions du monde. Et en plus, ils vivent à Nantes qui est la plus belle ville du monde après Bastia.

Je n’avais encore jamais osé lui demander de couverture, à Yves, parce que c’est un peu mon dieu du graphisme et de la typographie, un souverain du ton direct avec un sens de la couleur ancré dans la pupille, des lignes sobre, un classicisme chicissime doté d’un humour subtil. C’est toujours waou, c’est toujours parfait, du coup, ça impressionne un peu. Et puis je pars du principe qu’il faut se garder quelques plaisirs pour la route… Lorsque par un beau dimanche d’hiver – le chat dormait sous la couette et de légers flocons virevoltaient sur mon balcon, givrant les plantes crevées qui y gisent d’un linceul lacté –, j’eus le bonheur de recevoir cette tour mestrallienne qui est si bessettienne…


En fait, j’ai l’impression que sans en avoir conscience, j’ai développé une espèce de technique poussant presque subliminalement des artistes à me confier des images de couverture… J’ai compris ça hier soir. Attention, ça ne marche qu’avec les artistes que je connais, en particulier avec les amis. Et surtout, ça marche parce que je ne le fais pas exprès… 1- Ils aiment un ou des auteurs de chez Laureli ; 2- Je leur montre un essai – réalisé par mes soins – de future couverture du livre d’un auteur qui leur tient particulièrement à cœur ; 3- Ils m’envoient en réponse une autre couverture, la leur, carrément sublime, avec des bises ou de l’amitié selon notre degré de familiarité. C’est comme ça que Jean-Luc Moulène a réalisé la couverture de Casse de Daniel Foucard, et Yves Mestrallet, celle de La Tour d’Hélène Bessette…

2 commentaires:

F a dit…

oui, super boulot... et chouette de replacer ces interventions de plasticiens dans une logique d'édition – du coup on va rêver aux propositions non faites des autres cités!

gilda a dit…

Ça alors, des coquilles dans le texte édité par une grosse maison dans les années 50, moi non plus je n'y aurais pas cru.
J'imaginais qu'à l'époque il y avait une armée de petit personnel sous-payé mais solidement employé chargé de traquer le moindre accent mal penché ou la plus petite bavure de virgule.

Comme quoi, ces a priori qu'on a ...

PS : Chic alors un nouveau bon vieux Bessette !