dimanche, mars 16, 2008

Jour sans mais avec

… Ça a commencé au bureau de vote. Suite à une erreur de manipulation, au moment de signer et de glisser ma petite enveloppe bleue dans l’urne, l’assesseur s’est rendu compte que quelqu’un avait déjà signé à ma place, par erreur. Panique, « où est le président ! », « Josiane, on t’a dit de bien faire attention », etc. Pas très réveillée, j’ai tenté une blague régionale qui est tombée à plat, bien évidemment : « si on fait voter les morts et deux fois les vivants… » Bref, après une heure de retard, je file au bureau me charger d’exemplaires de Chut et, chargée comme si j’allais escalader le Kilimandjaro (avec des bottes à talons, bien sûr, sinon c'est pas drôle), je me dirige vers le Salon du Livre, retrouver Raymond Federman au stand Wallonie-Bruxelles. J’arrive à griller la file interminable grâce à mon badge – puisque l’entrée professionnelle était envahie de visiteurs, les contrôles de sécurité ralentissant le flux – et je fais un petit tour puisque j’ai un quart d’heure d’avance. Comme chaque année, je commence par aller me ruiner chez Allia, je passe devant le stand de POL, des hommes, dans l’allée, y commentent de façon désobligeante le tee-shirt blanc moulant, très moulant, de Nicolas Fargues – mais leurs femmes ont l’air bien intéressées par une signature – , je fais une bise au CIPM et puis, ah, c’est l’heure, je finirai mon tour plus tard, je file en W 86. Raymond commençait à signer à tour de bras quand on a entendu une annonce « Veuillez regagner les portes afin que nous procédions à une vérification technique. » Mouais. Euphémisme pour alerte à la bombe. Bref, cohue, stupeur, flotte, clopes mouillées, affamée (soyons positif : évité l’un des immondes sandwich hors de prix du Salon, plutôt), mon sac toujours aussi lourd (Allia y ayant remplacé Laureli), on papote et plaisante une bonne demi heure avec Éric Pesty et les IMHO, et puis au moment où la foule devient vraiment trop dense et qu’on nous refoule hors de l’enceinte de la Porte de Versailles, Raymond et moi décidons de renoncer pour passer à une autre lutte : celle des transports en commun. Inutile de rêver d'un taxi. Grâce à mon professionnalisme en la matière, je parviens à caser une demie fesse sur un siège de bus où j’entends la phrase suivante : « Toute la France est enceinte. Hé ben, la France, elle travaille. » J’ai l’impression que le XVe arrondissement est infini, de magasins de luxe en façades grises, que la Quatrième dimension fait des siennes et que plus jamais je ne quitterai le XVe arrondissement. Un bus hanté, peut-être, un déplacement cosmique (pas climatique, c’est bien ma veine) du Triangle des Bermudes. Enfin, le VIIe est arrivé, puis le VIIIe, le IXe, le XVIIIe… Heureusement que Raymond avait pu rencontrer de nombreux lecteurs à la librairie Libralire vendredi. C’était un moment magique – comme tous les moments passés en sa compagnie.



Photo Steve Murez

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